Le Café Littéraire luxovien / Les Petites fugues 2024 | |||||||||||||||
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Lecture - rencontre avec Sébastien Berlendis
par Marie-Françoise : Les
conditions météorologiques annonçaient du gel en soirée. Beaucoup
des habituels “festivaliers”, craignant le verglas avaient renoncé
à se déplacer. C’est donc un public restreint de luxoviens qui
rencontrait Sébastien Berlendis. Né
à Avignon, professeur de philosophie à Lyon pendant vingt et quelques
années, photographe et cinéaste dans l’âme, l’auteur s’est mis
en disponibilité depuis deux ans vivant de bourses, de résidences d’écrivain,
d’animation d’ateliers d’écritures, de rencontres avec le public
telles ces Petites fugues... L’auteur
nous a dévoilé la genèse de sa venue à l’écriture de journaux de
voyage, un peu par hasard en achetant un carnet, d’où l’idée
d’un livre en agençant ses notes. Enfin le cheminement laborieux de réécritures
et d’élagage, demandé par Brigitte Giraud (laquelle a obtenu le prix
Goncourt pour Vivre vite en 2022) qui fut de 2010 à 2016
directrice de la collection "La forêt" chez Stock qui a édité
les premiers livres de Sébastien Berlendis : Une dernière fois la
nuit (2013), L’autre pays (2014), Maures (2016) et Revenir
à Palerme (2018), puis, l’auteur quittant les éditions Stock pour
celles d’ Actes Sud : Des
saisons adolescentes (2020), Seize lacs et une seule mer (2021),
Lungomare (2024),
furent publiés dans la collection "Un endroit où aller".
Collection qui accueille à juste titre chacun de ses ouvrages puisque
tous sont centrés sur un lieu. L’auteur
s’est plu aussi à nous conter comment fut élaboré avec ses élèves
le recueil Des saisons adolescentes à partir d’un exercice où il
leur demandait d’écrire le seul souvenir qu’ils voudraient
conserver s’ils perdaient la mémoire. Lesquels textes d’élèves
furent longuement retravaillés avec eux et pour l’écriture desquels
il avait donné des directives précises afin que leur écriture se
rapproche au plus près de la sienne. Ce recueil dont il nous lut
l’excellent texte d’une élève sans qu’il eut à y retravailler,
en présente cinquante-cinq, dont vingt deux de lui-même et treize
"cadeaux" d’élèves qui ont tenu à ce que leurs textes soient présentés
de manière à ne savoir distinguer qui a écrit quoi, leurs noms ne
figurant qu’en fin d’ouvrage.
Sébastien
Berlendis enrichissait ses propos de précisions, d’anecdotes, de
digressions, qui disaient son amour de l’été, des déambulations,
l’eau, son attachement aux racines familiales paternelles méditerranéennes,
aux souvenirs… Que l’on retrouve exprimés de livre en livre par le
"Je" d’un narrateur qui sème ses écrits de "mensonges".
«Il
y a beaucoup de mensonges dans mes livres». L’auteur nous expliqua
alors qu’il n’écrit pas des fictions, ni des autofictions,
puisqu’il n’utilise que l’existant de son propre vécu ou celui de
photos et anciennes lettres de famille, ni des autobiographies, mais ce
qu’il qualifie d’autographies : «Je pars de moi, pour m’éloigner
de moi au cours du récit»… d’où les mensonges… L’auteur confia en aparté sa difficulté à trouver de bons titres, ainsi, L’autre pays
qui narre ce qui fut pour lui "un bel été" lorsqu’il voyagea longuement en Italie, emportant avec lui photos
et lettres de son aïeul italien, ce fut l’éditrice qui le donna, car
le titre initial, un mot inconnu italien, n’aurait parlé à
personne… Bien
que d’ascendance italienne, Sébastien Berlendis, ne sait pas parler
la langue, qui s’est perdue lorsque ses grands-parents sont venus
vivre et s’intégrer en France.
Enfin,
il nous confia que dans son prochain récit, le narrateur sera
accompagné dans son voyage, de son grand ami Fabio Viscoliosi,
auteur que le Café littéraire luxovien avait accueilli lors des Petites fugues de
2014, il y a tout juste dix ans… Il nous confia aussi qu’il s’essaye
depuis peu à la poésie, produisant de très courts poèmes qu’il
juge assez bons pour certains, et d’autres mauvais… de là à les
faire publier il n’y pense pas. Enfin il clôt ses propos par la
lecture des premières pages de son dernier livre intitulé Lungomare. S’en
suivit un long moment passé autour du verre de l’amitié où chacun
put échanger en particulier avec l’auteur. Moment de dédicace aussi,
pendant lequel Céline Navarre que nous avions
reçue en avril 2023 et Sébastien
Berlendis en ont profité pour échanger longuement entre auteurs. Hélas,
de tous les ouvrages qui furent évoqués lors de la rencontre, la
librairie de Luxeuil, partenaire de cette manifestation, n’avait fait
venir pour être disponibles à la vente, que les deux derniers titres
parus, ce qui a fort déçu l’auteur, déplorant que les livres
invendus seraient mis au pilon…. Il
faut rappeler que le but de cette manifestation des Petites fugues,
instaurée il y a vingt trois ans en Franche-Comté par Dominique Bondu
le directeur d’alors du Centre Régional du Livre à Besançon, était de faire
marcher toute la chaîne du livre: auteurs, éditeurs, libraires… en
promouvant les auteurs en les amenant au plus près des lecteurs afin de
les faire connaître et que leurs livres soient vendus.
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