Le Café Littéraire luxovien / Les Petites fugues 2024  
 
 

 

Lecture - rencontre avec Sébastien Berlendis

 

Le Café Littéraire luxovien
recevait
Sébastien Berlendis
le 22 novembre 2024 à 18h30
pour une Lecture-rencontre
à la Bibliothèque Municipale de Luxeuil
 en partenariat avec
l'Agence Livre et Lecture de Bourgogne-Franche-Comté
et la librairie Les Cyclamens,
dans le cadre des Petites fugues, festival itinérant de littérature contemporaine.

Sébastien Berlendis à Luxeuil / Photo: Sonia Dedier
Sébastien Berlendis à Luxeuil / 
Photo Sonia Dedier

par Marie-Françoise :

Les conditions météorologiques annonçaient du gel en soirée. Beaucoup des habituels “festivaliers”, craignant le verglas avaient renoncé à se déplacer. C’est donc un public restreint de luxoviens qui rencontrait Sébastien Berlendis.

Né à Avignon, professeur de philosophie à Lyon pendant vingt et quelques années, photographe et cinéaste dans l’âme, l’auteur s’est mis en disponibilité depuis deux ans vivant de bourses, de résidences d’écrivain, d’animation d’ateliers d’écritures, de rencontres avec le public telles ces Petites fugues...

L’auteur nous a dévoilé la genèse de sa venue à l’écriture de journaux de voyage, un peu par hasard en achetant un carnet, d’où l’idée d’un livre en agençant ses notes. Enfin le cheminement laborieux de réécritures et d’élagage, demandé par Brigitte Giraud (laquelle a obtenu le prix Goncourt pour Vivre vite en 2022) qui fut de 2010 à 2016 directrice de la collection "La forêt" chez Stock qui a édité les premiers livres de Sébastien Berlendis : Une dernière fois la nuit (2013), L’autre pays (2014), Maures (2016) et Revenir à Palerme (2018), puis, l’auteur quittant les éditions Stock pour celles d’ Actes Sud : Des saisons adolescentes (2020), Seize lacs et une seule mer (2021), Lungomare (2024), furent publiés dans la collection "Un endroit où aller". Collection qui accueille à juste titre chacun de ses ouvrages puisque tous sont centrés sur un lieu.

L’auteur s’est plu aussi à nous conter comment fut élaboré avec ses élèves le recueil Des saisons adolescentes à partir d’un exercice où il leur demandait d’écrire le seul souvenir qu’ils voudraient conserver s’ils perdaient la mémoire. Lesquels textes d’élèves furent longuement retravaillés avec eux et pour l’écriture desquels il avait donné des directives précises afin que leur écriture se rapproche au plus près de la sienne. Ce recueil dont il nous lut l’excellent texte d’une élève sans qu’il eut à y retravailler, en présente cinquante-cinq, dont vingt deux de lui-même et treize "cadeaux" d’élèves qui ont tenu à ce que leurs textes soient présentés de manière à ne savoir distinguer qui a écrit quoi, leurs noms ne figurant qu’en fin d’ouvrage.  

Sébastien Berlendis à Luxeuil / Photo:Marie-Françoise Godey

Sébastien Berlendis à Luxeuil / Photo:Marie-Françoise Godey

Sébastien Berlendis à Luxeuil / Photo:Marie-Françoise Godey

Sébastien Berlendis à Luxeuil /  Photos: Marie-Françoise Godey

Sébastien Berlendis enrichissait ses propos de précisions, d’anecdotes, de digressions, qui disaient son amour de l’été, des déambulations, l’eau, son attachement aux racines familiales paternelles méditerranéennes, aux souvenirs… Que l’on retrouve exprimés de livre en livre par le "Je" d’un narrateur qui sème ses écrits de "mensonges". «Il y a beaucoup de mensonges dans mes livres». L’auteur nous expliqua alors qu’il n’écrit pas des fictions, ni des autofictions, puisqu’il n’utilise que l’existant de son propre vécu ou celui de photos et anciennes lettres de famille, ni des autobiographies, mais ce qu’il qualifie d’autographies : «Je pars de moi, pour m’éloigner de moi au cours du récit»… d’où les mensonges…

L’auteur confia en aparté sa difficulté à trouver de bons titres, ainsi, L’autre pays qui narre ce qui fut pour lui "un bel été" lorsqu’il voyagea longuement en Italie, emportant avec lui photos et lettres de son aïeul italien, ce fut l’éditrice qui le donna, car le titre initial, un mot inconnu italien, n’aurait parlé à personne…

Bien que d’ascendance italienne, Sébastien Berlendis, ne sait pas parler la langue, qui s’est perdue lorsque ses grands-parents sont venus vivre et s’intégrer en France.

Sébastien Berlendis à Luxeuil / Photo: Anne Buisson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le thème de la perte, de la disparition émaille tous ses livres. Perte de la jeunesse, des être aimés, des espaces vidés ou en ruine, des inondations, des incendies, de la mémoire. Du présent qui devient passé, que la photographie et l’écriture peuvent figer ou éterniser… D’où ses écrits empreints tous d’une certaine nostalgie, d’une mélancolie… Et si l’auteur intarissable émaillait ses propos d’humour sous-jacent, son visage fut rarement éclairé d’un franc et jovial sourire…  

Sébastien Berlendis à Luxeuil /  
Photo: Anne Buisson

Enfin, il nous confia que dans son prochain récit, le narrateur sera accompagné dans son voyage, de son grand ami Fabio Viscoliosi, auteur que le Café littéraire luxovien avait accueilli lors des Petites fugues de 2014, il y a tout juste dix ans… Il nous confia aussi qu’il s’essaye depuis peu à la poésie, produisant de très courts poèmes qu’il juge assez bons pour certains, et d’autres mauvais… de là à les faire publier il n’y pense pas. Enfin il clôt ses propos par la lecture des premières pages de son dernier livre intitulé Lungomare. 

S’en suivit un long moment passé autour du verre de l’amitié où chacun put échanger en particulier avec l’auteur. Moment de dédicace aussi, pendant lequel Céline Navarre que nous avions reçue en avril 2023 et Sébastien Berlendis en ont profité pour échanger longuement entre auteurs.  

Hélas, de tous les ouvrages qui furent évoqués lors de la rencontre, la librairie de Luxeuil, partenaire de cette manifestation, n’avait fait venir pour être disponibles à la vente, que les deux derniers titres parus, ce qui a fort déçu l’auteur, déplorant que les livres invendus seraient mis au pilon….

Il faut rappeler que le but de cette manifestation des Petites fugues, instaurée il y a vingt trois ans en Franche-Comté par Dominique Bondu le directeur d’alors du Centre Régional du Livre à Besançon, était de faire marcher toute la chaîne du livre: auteurs, éditeurs, libraires… en promouvant les auteurs en les amenant au plus près des lecteurs afin de les faire connaître et que leurs livres soient vendus.

 

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