Le
Café Littéraire luxovien
À l’initiative du Café littéraire luxovien, c’est dans une
ambiance fort sympathique que les six auteurs invités ont dédicacé
leurs ouvrages le 7 avril 2013, lors du dernier vide greniers de la saison qu'organisait
le Cercle de Loisirs et d'Échanges Culturels (CLEC-MJC), grande salle
polyvalente, rue du Colonel Thiénault à Luxeuil. Une occasion pour ces
auteurs d’échanger avec le public, mais aussi de se découvrir
mutuellement et de tisser des liens.
Rencontre avec Jean-Philippe Bernié
par Marie-Françoise: S'il possède un
doctorat de génie chimique, Jean-Philippe Bernié a toujours été attiré par
la littérature. Après avoir travaillé dix années à l'université
McGill, il est à présent consultant à son compte et gère plus
facilement son emploi du temps. Grand lecteur, entre autres, de
romans policiers, il écrivait déjà des nouvelles, et s'est attelé
(tout naturellement dans ses centres d'intérêt: policier, milieu de
la recherche universitaire qu'il connaît bien, sciences techniques) à un roman de
plus longue haleine: Quand j'en aurai fini avec toi, paru dans
une maison d'édition conséquente du Canada: La courte échelle.
(lien vers une deuxième rencontre en août 2013)
"Sous un chemin d'étoiles" avec Jeanne Parat-Didier
Un peu d'Histoire avec Aimé Richardt
par Marie-Françoise: Discret et inconnu du grand public, Aimé Richardt, né en 1934 à Remiremont (dont l'ouvrage sur Fénelon, paru en 1993 aux éditions In fine, a obtenu le Grand Prix d'Histoire de l'Académie Française), vit sa retraite en Haute Saône dans un petit village proche de Dampierre les Conflans, en rédigeant des ouvrages historiques. Il venait en voisin parler livre, et chose rare, "offrir" les trois derniers parus : La Vérité sur l'affaire Galilée, Luther, et Calvin. S'il lui arrive de côtoyer le gotha, ― lors d'une Soirée du Grand Siècle donnée à la résidence Maxim's, au cours de laquelle lui fut remis le Prix Hugues Capet pour son livre Le Soleil du Grand Siècle ―, les membres et amis du Café Littéraire luxovien ont découvert en Aimé Richardt un homme tout à fait affable et généreux, qui, pour une fois faisant fi de l'étiquette osa tomber la veste devant le public simple et décontracté lui aussi, tandis que par la fenêtre grande ouverte en ce beau jour d'été, dans le feuillage des platanes, les oiseaux s'en donnaient à cœur joie. Aimé Richardt resta toutefois très secret sur lui-même, sur sa vie personnelle, sur l'activité professionnelle qui fut sienne ― dans la physique des ions ―, mais fut très disert et presque intarissable sur les sujets de ses livres qu'il connaît sur le bout des doigts.
Cet auteur navigue en effet allègrement dans les XVIe et XVIIe siècles
depuis de nombreuses années. Son premier ouvrage, sur Bossuet, parut
dès 1993. Puis il présenta Fénelon, Bourdaloue, Colbert, Louvois,
Louis XIV, Le jansénisme, La Régence, Les médecins du Grand Siècle,
Les savants du Roi-Soleil, Saint Robert Bellarmin, Louis XV, Galilée,
Luther… et enfin Calvin, en janvier 2010. Des grandes figures et des
thèmes on le voit… toujours en rapport avec la religion. Et s'il a
choisi ces siècles-là, c'est peut-être, dit-il, parce qu'il a lu en
entier Saint Simon. Aimé Richardt dévoila sa technique de travail, des plus simple assure-t-il, synthèse d'ouvrages précédemment parus sur les sujets choisis. Ouvrages accessibles de nos jours grâce à Amazone, et, pour les sujets religieux à la Bibliothèque Diocésaine de Besançon, très bien documentée. Ayant soin de ne pas reproduire les erreurs, en s'appuyant pour ce sur la notoriété des auteurs et les écrits d'époque et des sujets eux-mêmes, ainsi Luther a écrit, Calvin a écrit.
Après, Calvin, paru en janvier dernier, le livre suivant, sur
Érasme, est déjà chez l'imprimeur: « Ce fut un bonheur que
d'écrire ce bouquin. Car, à la différence des personnages malfaisants
des livres précédents, tels Calvin qui était certainement le plus
déplaisant des Réformateurs, Érasme était un philosophe et le grand
humaniste du XVI e siècle. Il a essayé de concilier les Réformés et
les Catholiques et disait qu'une mauvaise paix vaut mieux qu'une
guerre juste. Érasme toute sa vie a été un individualiste
forcené, mais d'une intelligence lumineuse, et plein de bon sens, donc
personne ne l'a écouté, bien sûr... » , constate Aimé Richardt.
En chemin avec Michel Brouillard
par Marie-Françoise:
Qui ne ressent au fond de soi, le désir secret d'effectuer au moins une
fois dans sa vie un voyage vers un lieu paradisiaque, mythique ou
chargé d'histoire, ou même, pas à pas d'effectuer un pèlerinage?
Celui-là est inscrit dans nos gênes, qu'on le sache ou non, qu'on le concrétise ou non. Il est issu d'une
tradition religieuse ancestrale, quelle qu'elle soit. Et les pèlerins
actuels n'y échappent pas, qu'ils
fassent le chemin de Compostelle par conviction religieuse ou par défi
physique ou mental lancé à eux-mêmes, car nul n'est besoin d'être
dévot pour "pèleriner".
Réalisant de la sorte "après le défi du chemin, celui du bouquin",
car, précédemment, à part des rapports de bureau pour son travail Michel Brouillard, n'avait jamais
"écrit ".
A la découverte de Marise Querlin, l'énigmatique
par Marie-françoise:
Michèle
Larrère, auteur du livre Marise Querlin, l'énigmatique,
présentait avec brio cette femme, journaliste, écrivain qui fit parler
d'elle dans les années 1920-1960. Et qui, sa vie durant s'est engagée
sur des sujets brûlants : la drogue, l'alcoolisme, les enfants
abandonnés, les filles mères, l'homosexualité des femmes, l'amour
éphémère. Lien vers la rencontre de 2018
par Marie-Françoise: Yves Couturier, auteur à l'accent typiquement franc-comtois, présentait ses ouvrages aux membres et amis du Café Littéraire luxovien. Des ouvrages, tous parus à compte d'éditeur, pour la plupart des romans classés en littérature jeunesse mais que beaucoup d'adultes ont plaisir à découvrir et à lire. Des ouvrages qui, on a pu le constater en écoutant les larges extraits lus lors de cette soirée, sont loin d'être marqués par le régionalisme, les situations des personnages y sont souvent extrêmes, plausibles, les thèmes contemporains touchent tout un chacun.
"Votre écriture c'est plus un mode d'emploi pour adultes"
constate une lectrice, émue par sa lecture des Rendez-vous de
Toussaint (treizième et dernier roman actuellement paru d'Yves
Couturier). "Vous écrivez pour leur expliquer pourquoi
quand on est enfant on réagit…" S'imbriquent en effet
intimement dans ses phrases les réflexions de l'enfant et celles du
narrateur adulte qu'il est devenu. Les livres d'Yves Couturier n'en sont pas pour autant autobiographiques. "Je suis romancier avant tout, j'invente les personnages, les situations, me documente au besoin sur place et auprès d'anciens, comme pour écrire Arthur de Buyer, roman sur les mineurs du site, fermé depuis 1958, de Ronchamp-Champagney."
Yves Couturier confie écrire le plus facilement lorsque une situation
l'émeut profondément. Ainsi, Mon papa est en prison, fut écrit
après avoir vu une petite fille hurler en sortant du parloir de la
prison où il animait un atelier d'écriture. Il n'en savait pas la
raison, se posa des questions, et cela aboutit au livre émouvant que
l'on connaît.
Rencontre
avec Jean-Pierre Biot
Il
s'attache à montrer dans Castor Paradiso, qu'un personnage, sous
une apparence très typée peut en cacher un autre...
Rencontre avec Françoise Ascal
par Marie-Françoise Godey : Françoise
Ascal
était accueillie par le Café Littéraire et ses amis
luxoviens, dans cette région de Haute-Saône où elle a beaucoup de
"couches de mémoire", et une "source
d'écriture" par le fait qu'elle y a vécu dans sa toute petite
enfance, à Melisey, "ces moments d'initiation,
d'ouverture au monde, que sont les premiers émois, les premières
sensations, premières odeurs, première lumière... Quelque chose qui
s'est ancré en moi ". Elle confie aussi : " J'avais
une grand-mère extrêmement silencieuse, l'écriture s'est enracinée
dans un silence, une souffrance, un manque de mots qui font suffoquer,
auxquels il faut trouver une issue. Mes mots sont nés de ce silence ".
Dans La Table de veille, son dernier ouvrage (paru chez Apogée
en 2004), dont elle lira de larges extraits, elle écrit : "Que
mes mots soient fidèles au savoir d'une paysanne, qu'ils subissent le
sort de la distillation".
Elle confiera: que la blessure est effectivement au coeur de la démarche d'écriture. Et que l'écrivain lorsqu'il écrit, livre beaucoup de choses à son insu, surtout dans l'expérience poétique. Que l'on n'écrit pas que pour soi, mais aussi pour être aimé. Qu'il y a quelque chose d'émerveillant, lorsque l'on reçoit des signes. Alors notre pierre, notre caillou d'écriture n'est pas tombé dans un puits sans fond, dans le silence. Et il n'est pas si grave que le lecteur n'ait pas perçu exactement tout ce que l'on a voulu y mettre. Chaque lecteur faisant son propre chemin dans l'oeuvre, dans le travail, dans l'écriture, s'en appropriant une part. Il m'arrive de me dire: soit les lecteurs me trouvent déprimante parce qu'ils voient mon côté noir, soit ils me trouvent lumineuse parce qu'ils voient mon côté amour de la vie. J'aurais aimé qu'ils voient les deux faces. Mais cela ne fait rien puisqu'il y a quand même une rencontre, quelque chose de l'ordre de la solitude qui en est brisée pour un petit moment, un petit instant. Et de citer la phrase d'Anne Hébert, poète québécoise : " Je crois à la solitude rompue comme du pain par la poésie". Rencontre du
16 avril 2004 à Champagney
Rencontre avec Marie-Thérèse Boiteux
par Martine Mouhot : Une rencontre-lecture avec Marie-Thérèse Boiteux, a eu lieu le samedi 23 octobre 04, à l'occasion des dix ans de la Médiathèque de Champagney. Bonne humeur et humour ont traversé cette rencontre-lecture, et la petite fille pleine de malices, attentive à la vie autour d'elle et prête à raconter à tout le monde ce qu'elle voit, découverte dans " Amer, chocolat ", se retrouve dans l'auteur, installée à la table. Invitée à lire un extrait de ses livres, pour faire découvrir une écriture classique mais travaillée, Marie-Thérèse Boiteux démarre - au hasard, bien entendu - par une description de vidange de fosse septique, pendant la guerre avec toute la précision nécessaire… Marie-Thérèse Boiteux a présenté ses livres, sa manière de travailler, le sérieux de son travail de recherche et d'écriture - il lui faut plus d'un an pour écrire un volume, prise alors entièrement par ses personnages jusqu'à en rêver - reconnaît ne pas avoir de modèles d'écrivains et vit cela comme un atout : elle est suffisamment en dehors des connaissances littéraires pour imposer son style, mais après une relecture sévère de ses amies, Josiane et Huguette, toutes deux professeurs, dont l'avis la fait trembler comme pour un examen. Ce qu'elle souhaite avant tout c'est distraire le lecteur et lui faire passer un moment plein d'optimisme… L'auditoire a apprécié sa joyeuse vivacité et a été convaincu de se plonger dans la lecture d'un de ses livres, assuré de passer un bon moment !
par Marie-Françoise G. : Une petite femme toute simple, une petite tête de pomme aux yeux renfoncés, presque fermés, qui soudain s'animent, s'ouvrent très grands, s'éclairent et deviennent rieurs et malicieux lorsque vous la questionnez. Une petite femme joviale, qui fut chipie dans son enfance heureuse qu'elle raconte dans "Amer, le chocolat", au moment où elle fut, avec des milliers d'autres, déportée en Suisse pour le temps de la guerre. Une petite femme à l'aise, d'un naturel optimiste, entreprenante qui nous a fait passer un franc moment de gaîté et de rire à nous présenter ses livres, comme à des amis, agrémentant ses réponses aux nombreuses questions d'anecdotes, éditoriales et autres, plus plaisantes les unes que les autres. Une petite femme qui a le souci de ne pas ennuyer son entourage non plus que ses lecteurs : toujours après un épisode un peu triste, elle rebondit sur un fait gai. Une petite femme née à Belfort, à fort accent franc-comtois, qui s'est penchée sur les archives généalogiques de la famille de son mari et sur celles des seigneurs Colin du petit village de Valoreille, archives remontant jusque vers 1500, pour produire "Les renards cuisent au four" et "Les planches au Roi", sans pour autant que ce soit dans le but d'écrire une thèse historique, mais au contraire un ouvrage avec lequel tout un chacun, cultivé ou pas, passera un bon moment de lecture. Une petite femme qui part de faits réels qui l'interpellent pour démarrer un livre, tel celui où une femme accouche seule dans une grange poussiéreuse, emplie de toiles d'araignées. Et se documente sur l'industrie et les techniques pour le mener à bien, comme dans "Les neiges de la sainte Catherine" qui se passe vers Morteau, en pays horloger. Une petite femme toute imprégnée du sujet de ses livres et de ses héros le temps qu'en dure l'écriture, au point que même ses rêves parfois lui servent. Une petite femme qui, comme tout écrivain, donne d'elle-même dans certains personnages et prend modèle autour d'elle pour d'autres. Une petite femme qui imagine aussi beaucoup pour écrire et construire ses romans. Bref, une petite femme pétillante qui fleure la joie de vivre et d'écrire, qui avoue avoir toujours eu de la chance, et a su la saisir. Et des livres qui lui ressemblent. par Adélà : Ancienne
enseignante, Marie-Thérèse Boiteux s'est mise à écrire
une fois ses enfants grandis et
partis. Ses goûts en lecture sont très éclectiques :
elle cite Maupassant, Colette, Clavel et les livres un peu gais. Elle ne
recherche pas ceux où l'on se torture, et ne veut non plus infliger une
torture au lecteur. Elle aime les livres un peu épais avec lesquels
le plaisir dure longtemps. Ses parents lisaient énormément, ce n'était pas, à
l'époque, des bandes dessinées bien qu'existaient déjà les Pieds
nickelés.
par Marie-Françoise G. : Anne Luthaud,
menue et souriante, aux mêches de cheveux quelque peu rebelles, pour se présenter a d'abord lu un extrait de son
premier roman Garder d'une
voix douce et posée. Car, quelque part, le personnage prénommé Louise
, c'est elle. Garder, roman
d'une écriture simple, épurée, fluide et qui se lit presque avec
avidité, tant on désire connaître l'histoire de Pierre, "C'est une plongée dans la
folie ", "écrit en quelque sorte pour faire le
ménage, se libérer " remarqueront certains lecteurs. Aurait-elle répondu si les fans de cinéma, retenus hélas ailleurs par une séance d'Art et Essai ce jeudi, l'avaient questionnée sur son activité au sein de la revue Cinémas-Croisés à laquelle elle participe ? Elle qui, somme toute, a un parcours assez hétérogène : tour à tour directrice d'études à la Fémis, lexicographe dans une maison d'édition, auteur d'une pièce de théâtre : Les Clés, la grand-mère et la haine, bientôt jouée en région parisienne et publiée en 2005 dans le même recueil que son prochain roman dans le titre duquel entre le prénom : Marin, qui n'a aucun rapport avec la mer, déclare-t-elle. Outre de larges extraits de son livre Garder, Anne Luthaud nous a lu des passages de son travail en cours, effectué à Bourogne où elle est actuellement en résidence d'écrivain. Des textes élaborés à partir de mots à elle donnés par les enfants et les personnes de ce village tels maison, vin ou quand...
Dans
une autre page de son livre,
le narrateur confie : "J'ai fait comme si je n'avais pas
entendu, et je l'ai laissée partir."
Rencontre avec Catherine Flamand par Marie-Françoise, 11 juin 2004 A Champagney avait lieu ce 11 juin une lecture rencontre avec la jeune auteur d'un ouvrage proposé dans la brochette des livres présélectionnés au prix Marcel Aymé 2004 : Catherine Flamand. Elle était invitée, avec l'aide de l'Association du Livre et des Auteurs Comtois (ALAC), à l'initiative de Martine Mouhot directrice de la médiathèque très active de cette petite ville. Coauteur du livre Le puits de la tortue qui avait été loin de recueillir les suffrages des lecteurs puis ceux du jury, Catherine Flamand est venue néanmoins présenter courageusement son travail, expliquer sa démarche, les grandes lignes du projet initial de cette écriture à deux (ou quatre ?) mains, puisqu'il s'agit d'une correspondance entre deux femmes qui peu à peu dévoilent leurs secrets, leurs fantasmes, leurs rêves, leurs chagrins, évoquant les problèmes de l'amour, la mort, la fidélité, les enfants, etc. Catherine Flamand nous a dévoilé, des deux auteurs, qui a écrit qui, en endossant le beau rôle de Madeleine la douloureuse. Et s'il y a dans la correspondance de ces deux femmes une grande similitude d'écriture elle serait due au fait que lors d'une seconde phase de travail elles auraient en quelque sorte lissé le texte l'une de l'autre, l'une par l'autre, tant et si bien, qu'hélas, maint lecteur en arrive à se demander s'il s'agit réellement d'une écriture à deux ou si c'est un artifice. L'auteur n'a pas éludé la question de la recherche d'un éditeur pour ce livre élaboré un peu par jeu, issu d'une réelle correspondance avec l'auteur cosignataire Michèle Paris. Elle a proposé l'ouvrage, comme tout débutant, d'abord aux grandes maisons d'édition. Et si au bout de neuf mois Les éditions de l'écrivain ont accepté Le puits de la tortue, c'est à compte d'éditeur affirme-t-elle avec l'accent de la sincérité, ces éditions le faisant depuis peu pour quelques ouvrages. A la fois simple, abordable, un rien maniérée, peut-être par l'effet d'un fond de timidité à vaincre ou restant sur ses gardes, se voulant sympathique et s'adaptant à l'entourage, mais par certains aspects fuyante bien que déterminée, Catherine Flamand laisse l'impression d'une personne assez énigmatique et difficile à cerner. Un peu comme les protagonistes de son livre qui n'ont pas trop les pieds sur terre : " Nous dirions que… ". Elle avoue avoir mis beaucoup d'elle même dans ses lignes. Une
question pourtant resterait à poser :
Rencontre avec Françoise Ascal
par Marie-Françoise : Rien ne prédispose les non natifs de la Haute-Saône, à lire Un automne sur la colline, si ce n'est que s'y trouve la célèbre chapelle de Le Corbusier. Pourtant, me voici avec ce petit livre rouge entre les mains (quand je l'aurai lu je dirai : rouge sang), acheté lors de la lecture rencontre avec cet auteur organisée par la bibliothèque de Champagney, village situé à quelques kilomètres de Ronchamp. L'auteur, depuis l'enfance, vient régulièrement à Mélisey, village de sa grand mère, lui aussi à proximité de Ronchamp et de sa célèbre chapelle Notre Dame du Haut, qu'elle a pratiquement vu construire. De Françoise Ascal, je n'ai presque rien lu. Ecouté attentivement ce soir-là, de larges extraits de ce dernier livre qu'elle lisait: des lettres imaginaires adressées à Simon, tirailleur sénégalais mort au combat à 20 ans en octobre 44 sur la fameuse colline de Bourlémont. Au
fil de la soirée et des échanges Françoise Ascal nous a confié Enfin,
elle nous a livré, peut-être le plus profond d'elle-même en lisant la lettre dans laquelle elle évoque
les paroles de l'auteur suédois Pär Lagerkvist
: Comme cette prière, quelques rares citations, en exergue du livre ou au détour des pages, sont des moyens de dire, de se dire, par des voix autres qui l'ont fait si bien qu'il n'y a pas à retoucher, et dans lesquelles l'auteur se reconnaît. Ainsi la brune Françoise Ascal, chevelure restée couleur "aile de corbeau", si fine, si fraternelle, si attentive, si humaine, le visage éclairé d'un sourire, vêtements noirs et rouge écharpe, serait-elle intérieurement si sombre, si triste, si angoissée ? Le découvrir au fil de pages où ses phrases coulent agréables et musicales comme une source de montagne, pardon, de colline. Rencontre
du 3 mai 2005
Performance avec Roland Chopard par Marie-Françoise, 27 mars 2004. Nous devions voir une exposition de la maison d'édition: Æncrages & Co à la bibliothèque des 4As de Belfort. Nous y sommes arrivés passé cinq heures, après avoir traversé une partie de la ville dans le vent froid, j'ai toujours trouvé que Belfort était une ville de froid et de vent, pour trouver portes closes. Elle n'ouvrait, la bibliothèque, que jusqu'à 17h, il est vrai que nous étions samedi.
par Françoise Ascal : Une rencontre est annoncée fin février avec Roger Munier, comme j'aimerais me glisser dans la salle ! J'aime son œuvre depuis longtemps, point de jonction entre la poésie et la réflexion philosophique, parfois difficile d'accès mais capable de nous ouvrir de belles méditations...
par Marie-Françoise G. : Roger Munier a gravi péniblement les marches qui montent à la salle du CLEC où
l'attendaient les membres du Café littéraire de Luxeuil. Dès
qu'il fut installé il a pris la parole. Les personnes venues ce jour avaient lu de lui
le recueil d'aphorismes Opus
Incertum paru en 2002, et
craignaient des propos trop philosophiques. Il n'en fut rien.
par Adéla, : Roger Munier nous a informé au cours de ses propos qu'un auteur en général, il ne fallait pas le rencontrer, mais le lire. L'homme, à de rares exceptions près, ne correspondant pas à l'idée qu'on s'en fait. J'ai découvert Roger Munier en chair et en os. Je le connaissais de longue date par ses traductions de haïku japonais et quelques uns de ses recueils d'aphorismes. J'étais heureuse de rencontrer enfin cet homme dont certaines phrases faisaient écho en moi à un ressenti personnel. Des moments de vécu sans mots, des sensations de l'ordre de l'indicible qu'il sait dire. J'ai été frappée par la vigueur morale de ce personnage, mais aussi par une certaine rudesse que ses phrases et ma façon de lire trop sentimentale sans doute ne me laissaient pas soupçonner. Roger Munier nous a révélé avoir été élevé par trois femmes, et n'en avoir pas été efféminé pour autant. On l'a vu à la façon virile dont il a lu, puis, lorsque pour exprimer une idée et donner un exemple d'intonation en langue étrangère, il n'a pas hésité à frapper du poing sur la table. Egalement, lorsqu'il a demandé à son épouse, en espagnol, de lui rendre un service, sur un ton élevé qui semblait peu amène. Il est vrai qu'à la pauvre, qui a des problèmes d'audition, il faut parler très fort. Violent Roger Munier ? Autoritaire c'est certain.
par Adéla, le 19 septembre 2003 : Au
livre sur la place, à Nancy, le simple visiteur ne pouvait pas
deviner qu'il était accueilli par peut-être le plus grand poète
alsacien vivant actuellement.
Déception par Sophie M. : Je
suis allée à un salon littéraire le 23 août 2003, à Forges les
Eaux, un endroit très à la mode pour les Parisiens, pour le week end,
avec le Club Med et le super casino ! Un endroit très joli. J'avais eu
une invitation par un ami, et je n'ai pas pu résister à l'envie d'y
aller.
par Marie-Françoise G., le 13 juin 2003 : En fait ce n'est pas une
lecture que nous a faite Marc Petit, mais la présentation de son
dernier livre: L'équation de Kolmogoroff, enquête sur le
destin de Wolfgang Vincent Döblin mathématicien de génie et de son père
Alfred, auteur de Berlin Alexanderplatz dans le contexte de
l'histoire des intellectuels et savants juifs d'Allemagne et d'Europe
centrale émigrés sous le Troisième Reich.
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Rencontre avec Pierre Autin-Grenier
par Marie-Françoise G., : J'avais préparé
quelques questions à poser à Pierre Autin-Grenier. Mais que lui
demander lorsque dans le large éventail de textes lus on avait déjà
entendu les réponses ? Son humour tendrement désespéré, son rapport au monde et au temps, on les trouve dans ses textes, qu'il qualifie lui-même de « chroniques douces-amères du quotidien », il suffit de les lire.
par Martine M. : Pierre Autin-Grenier était à Luxeuil, l'autre soir , invité par Marie-Françoise du café littéraire. Il nous a lu plusieurs de ses textes , avec bonheur, et j'ai beaucoup aimé sa vision sur le monde, la vie. Je n'ai regretté qu'une chose, c'est de ne pas le voir sourire ! L'humour cacherait - il de grandes blessures ? J'ai trouvé dans Histoires secrètes -- on dit que c'est son livre le plus noir -- une citation sur l'enfance qui m'est allée droit au cœur : "J'ai vécu , enfant , dans cet enfer faisant chaque jour le chemin vers un jour plus sombre, arpentant quartier par quartier la solitude , soulevant le couvercle des poubelles pour y renifler les derniers quignons du ciel." Quel chemin parcouru depuis, l'humour léger -- à sa manière, est une belle réponse au mal de vivre, c'est pour cela que je voulais le voir sourire , mais tu as raison Marie-Françoise, c'est dans ses yeux que brille éphémère son sourire ou… derrière un bon verre de vin , auquel il se réfère si souvent ... Une chose est sûre, c'est que ses histoires nous offrent des instants de rêve, de poésie ! Encore un auteur plein d'humanité ! C'était un bon choix , merci !
par Valérie Titon : Quelle
belle soirée organisée par le Café Littéraire Luxovien !
par Marie, : Pierre Autin-Grenier pour cette lecture qu'il donnait à la bibliothèque municipale de Luxeuil, était accompagné de son chien et de son épouse. L'on devine, à l'attitude silencieuse, discrète et efficace de celle-ci tout ce que l'auteur lui doit. Elle est une présence, un appui sûr, un soutien. Grâce à elle il vit, il peut écrire, et par ricochet nous avons le plaisir de le lire. On la retrouve dans nombre de ses textes, ni tout à fait elle, ni tout à fait une autre. Si parfois il écrit être tenté de s'en éloigner, il y revient toujours. Et tant pis si Pierre Autin-Grenier se sent un peu frustré lorsqu'elle a la vedette comme dans le texte "L'écrivain" qu'il nous a lu, elle mérite bien qu'on lui tire la révérence !
Rencontre avec
Bernard
Comment par Marc C., le 25 novembre 2002 : Bernard ……comment ? Pour un Suisse, transformer son pays natal en mer intérieure pour des motifs cupides est bien la preuve que l'humour est présent chez cet auteur. Humour grinçant ou poétique, Bernard Comment manie le verbe avec bonheur, et sait traduire en mots ses talents d'observateur. J'ai apprécié avant tout ses nouvelles, où la satyre n'est pas absente et provoque mieux que la pompeuse philosophie des érudits, des réflexions sur la vie que nous menons. Bernard Comment superficiel ? Oh que non ! Si les fictions sont savoureuses, il est capable aussi de vous faire partager la vie réelle avec ses "Eclats de Cuba", et il est tout aussi capable de vous faire partager sa curiosité en allant faire un tour, digne d'un historien, parmi les "Panoramas du XIXème siècle", véritable esprit publicitaire avant l'heure. Il y a un an cet auteur m'était parfaitement inconnu, mais croyez-en mon expérience de lecteur impénitent : il mérite le détour. Il faut nous en commettre d'autres, Bernard ! .…"comment ?" Deviendrait-il sourd à ma requête ?
par Marie-Françoise G.,
le 25 novembre 2002:
par Martine M., le 25 novembre 2002 : Ces quelques heures passées en compagnie de Bernard Comment, du collège à la bibliothèque, furent un voyage étonnant, entre la Suisse dont il dénonce les travers et l’énergie inventive à se protéger de la mort, l’Italie et la concentration de tous les pouvoirs médiatiques dans les mains d’un seul homme, système qui peut se propager en Europe selon lui, Florence et Cortona où nous avons tous vu une certaine "Annonciation" de Fra Angelico , Héricourt, où s’est arrêtée l’armée de Bourbaki, immortalisée par un panorama, immense peinture qui relate la retraite de l’armée française en Suisse. Au repas, nous avons parlé de ces petites fugues en littérature romande, et des écrivains. Puis ce fut l’heure de la rencontre, de la lecture du "colloque des bustes", des pages d’amour, ponctuées d’elle – lui, elle, lui. Quelle magie ! Bernard Comment, c’est un regard passionnant, qui s’interroge sur notre monde, mais, ne tient-il pas un peu du peintre, l’écrivain ?
Rencontre avec François Bon
par Martine M., les 10 et 11 décembre 2002: Un mot sur François Bon rencontré à Salins les Bains , à l’occasion d’un stage où il animait un atelier d’écriture : à partir de textes d’auteurs contemporains . C’est quelqu’un de très chaleureux et de très attentif qui nous a bousculés dans nos perceptions des écrits actuels !
Rencontre avec Vahé Godel
par Philippe S., le 29
novembre 2002:
par Marie, le 29 novembre 2002: Vahé Godel,
poète, est connu pour ses traductions d'Arménien, il a fait une
lecture de ses propres textes au théâtre Granit à Belfort.
Rencontre avec Noëlle Revaz
par Martine M., le 23 novembre 2002: Je suis allée écouter
Noëlle Revaz à la bibliothèque de Montbéliard, parler de son
livre " Rapport aux bêtes ".
par Adéla, le 22 novembre
2002: |
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