Le Café scribouillard / |
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Mots
et Maux du premier confinement
M-C H 15 mars 2020 «
Voici
mon petit texte *. Il porte la
marque de l'atmosphère plombée de ce jour historique ! mais j'y ai mis
une fin heureuse. * Il s'agit du texte comportant les dix mots de la langue française 2020 CG 22 mars «
Eh
oui !! nous sommes en état de guerre ; les paysages sont
apocalyptiques,
anxiogènes comme dit ma soeur ; ce n'est pas rien quand même ;
La police patrouille dans les rues à l 'affût de personnes désobéissantes
; enfin il faut avoir carte d'identité et autorisation et respecter les
règles : 1 à 2 m de distance,
se promener seul, il paraît que les règles vont se durcir, ça
promet !!!» BM 22 mars : «même
si cette année je ne suis pas adhérente ; je me suis prise au jeu avec
les 10 mots et je t'envoie
mon texte*,
tu en fais ce que tu veux. «
J'espère
que tout va bien chez vous: ici, nous pouvons sortir, pas de risque de
rencontrer qui que ce soit, et comme tu dis, on a largement à faire
dans une maison, sans compter la lecture et la culture (dixit Macron) MoL22 mars « Plus de circulation en ville. Je n'ai jamais si bien respiré !» Marie-Françoise 22 mars 2020 « C'est cela qui frappe aussi quand on met le nez dehors, cette absence du bruit de fond bourdonnant de la ville, des voitures et camions incessant en temps habituel sur la quatre voies, à vol d'oiseau pas très loin de chez moi !» RB 24 mars : « J'ai mis à profit cet isolement nécessaire pour mettre au point mon texte.*» MA 26 mars : «
Je
suis toujours chez les enfants, je suis consciente que je suis
privilégiée, je peux profiter un peu du dehors. BL 27 mars : «
excuse-moi
de ce long silence et merci pour ton invitation à notre réunion
mensuelle virtuelle ! depuis notre confinement (―qui
pour nous n'est pas trop difficile vu le beau soleil et l'appel du
jardin!)― «
je
me suis mise au tricot car nous attendions la naissance d'une petite nièce
qui est arrivée hier en même temps que j'ai terminé la brassière !
cela faisait des années que je n'avais tricoté et j'ai trouvé cela très
agréable, du coup je vais faire les chaussons assortis ! Pierre
Perrin
3 avril (objet : Parution de Possibles n° 55, revue en
ligne) : Assignation
à résidence, le confinement n’incarne-t-il pas aussi une prise de
responsabilité à valeur collective ? Une attention au voisin, un
respect dû à la vie allègent une liberté partagée. Bien sûr, je
regrette les disparus. Que des proches acceptent ma compassion. Je songe
aux amants brisés dans leur élan, aux conjoints que des fêlures font
souffrir, aux souffre-douleurs dont certains vont mourir. Les livres en
papier sont à la peine presque à la cave, le commerce en berne. La
revue Possibles reste offerte. Le présent numéro vous apporte son
sourire. Bon mois malgré tout. Cordialement Marie-Françoise
4 avril : «
Jusqu'à
présent, et je m'en réjouis, il semble qu'aucune de nos amies du Café
littéraire ne ressente de symptômes du Covid-19. Mais je n'ai pas
encore reçu de nouvelles de toutes... Et rien n'étant définitif,
chaque jour les nouvelles peuvent changer... Aussi comme m'écrit MG : “On tend le dos”, et pour reprendre une expression de
mon époux : "Chaque fois qu'on sort on joue à la roulette
russe!" «
Appris
que ma belle-soeur est atteinte... Et j'imagine que dans toutes vos
familles, chers ami(e)s du Café littéraire, il y a ou il y aura des
cas, proches ou lointains, plus ou moins graves... «
mis
en ligne ce samedi sur le site du Café littéraire le
texte aux Dix
mots 2020 de MM... Un texte
fort qui nous fait penser qu'en ces temps confinés, dans certaines
familles où règne la mésentente les situations tendues peuvent virer
au pire... GA 5 avril : «
Côté
santé tout va pour le mieux. D. se remet bien de son accident et
le covid 19 n'est pas venu jusqu'à nous.
Heureux de savoir que personne du club n'a été touché par ce
virus. M-C
H 5 avril : «
dans
le commencement de ce dimanche qui s'annonce si beau. Et cet
écart entre la beauté du monde et la souffrance actuelle des
hommes, c'est une souffrance. Dans le malheur, les humains ont besoin de se serrer les uns contre les autres, et là, nous sommes sommés par le danger de nous éloigner les uns des autres. Quelle cruauté !
Je
repense souvent en ce moment à François Cheng. Dans son entretien du
29 janvier dernier à La grande librairie, avant la catastrophe, il
disait : "je
ne cherche pas la sérénité, je porte en moi la souffrance du monde...
Il faut la transfigurer en lumière qui aide à vivre.."
Oui,
mais on a bien du mal en ce moment.» « Nous sommes dans le temps de Pâques... Espérance pour croyants et incroyants.» BL 5 avril : « c'est très sympa de nous inciter à lire des articles à défaut de livres... « J'aime beaucoup tes réflexions sur les problèmes du moment : confinement plus ou moins heureux, supporté ou vécu pleinement... « j'espère pour nous toutes qu'on échappera à ce vilain virus ! on croise les doigts !» «
bon dimanche des Rameaux , profitons du soleil et des belles fleurs
depuis nos jardins ou balcons... HT 6 avril « Je pense que nous - les gens qui risquent leur vie en tombant malade (plus que d’autres) - devons éviter des contacts encore longtemps. C'est dommage mais sauveur. Peut-être il faut attendre une vaccination...» «
Vous
connaissez la lettre qu’Annie Ernaux a écrite à M. le Président ?
Je nous souhaite à toutes et tous une bonne résilience !» MiL 7 avril Objet : Correspondance de "guerre" depuis ma "prison" vers une autre "prison" « Les innocentes victimes partent toutes vers le Paradis et les rescapés commencent d'apprendre ce qu'est l'Enfer» « Je vais encore assez bien, mais je m'inquiète pour mes médicaments vitaux qui commençaient à être restreints avant le confinement» « Encore un grand MERCI pour votre journal de guerre à nous toutes enchaînées sans avoir commis d'actes répréhensifs... et peut-être à... "bientôt"» PP 9 avril « Imagine que mon roman personnel, pour lequel j'avais signé contrat en 2016, devait paraître ce mois d'avril. On a tout arrêté. Là encore, c'est le bazar. Il faudra patienter. ― Bien le bonjour à ton bon groupe »
M-F G 9 avril «
"L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais
c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour
l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais,
quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce
qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a
sur lui, l'univers n'en sait rien. Pour en arriver où nous en sommes, a-t-il travaillé à BIEN penser, l'Homme ? » BM 12 avril « Belle fête de Pâques ! un peu morose, certes, mais le soleil, les fleurs, la végétation qui repart, on arrive à oublier le contexte actuel.»
BL 12 avril « mais cela ne nous empêche pas de penser aux personnes qui souffrent et à celles qui les soignent, surtout en ce dimanche de Pâques ! RB 13 avril « Pâques confinées on pourrait rêver mieux c'est vrai, mais soleil éclatant, ciel bleu intense, des petites fleurs et des chants d'oiseaux dans un calme assez inhabituel alors je prends le positif en cultivant l'espoir.» MiL 13 avril Objet : La vigie ne voit toujours rien venir « La 3ème guerre mondiale s'est déclarée sans l'usage d'armes militaires, mais comme ce fut le cas en 1940 pour nos parents, restés à l'écoute de paroles d' espoir venues de Londres, nous recevons avec bonheur vos encouragements.» « Tel un météore venu s'écraser en Chine, Covid-19 a brusquement pétrifié notre monde. Même les plus hautes instances des Académies de médecine ont démontré combien la Science reste incertaine par leurs propos contradictoires. Époque précédemment troublée d'émeutes à tous propos, Covid-19 s'est avéré plus ravageur que toutes les polémiques. Une infernale tragédie s'est mise insidieusement en scène, n'épargnant aucun pays de son lasso étrangleur, enserré autour de toute l'Humanité. Nous assistons de jour en jour à un cataclysme d'images qui devient la genèse des images. Il faut désormais prendre garde à ce que des images terrifiantes et qui agressent, ne conduisent pas l'incertitude vers un affrontement de l'éternelle dualité du mal et du bien. À 20 h précises résonne de par le monde le chant du mal d'horreur. QUI gagnera la partie? Qui en sortira vainqueur? Déjà des sarcasmes fusent au travers des fissures du confinement mal assuré. Quelle vision du monde la planète montrera-t-elle? On aimerait que la Raison puisse jouer un rôle majeur. Mais quelle Raison pourra être adoptée? La Raison sociale? ou la Raison trompeuse? ou la Raison trompée? ou la Raison malheureuse? ou encore la Raison Suprême parce que maintenue par le fil de l'Histoire du passé... ...un vague but d'idéal? Rien que des questions sans réponse. Existe-t-il un port d'attache quelque part pour nous y abriter????» J P-D 15 avril «
―
Nous,
de la Corona (la bière) on n'en boit pas M-F G 17 avril «Oui,
je continue à bien me porter, mon mari aussi, aucun de nous ne tourne
en rond. Comme d'habitude les journées sont trop courtes... CG 22 avril À propos du confinement, petit exercice pour maintenir neurones et phonologie au top. Dans le texte se cachent les noms de trente écrivains de notre belle langue française. M-F G 23 avril «Auguste Roupillon, alias Chatchat, européen tigré,
pépère et
câlin, qu'il est impossible de "confiner", est vanné ce
soir. Dehors pratiquement toute la journée, il en est encore venu aux
"griffes" avec Nem, rival à longs poils blancs et
bruns, détesté du quartier ! BL 24 avril «je
me suis habituée à ne croiser que mon mari et n'avoir que lui comme
interlocuteur et compagnon 24
h/24 à notre
domicile MiL 25 avril Objet : Bas les masques «Pendant ma période d'école buissonnière, non inspirée par les 10 mots de cette année, c'est hors du contexte morose actuel que j'ai écrit quelques lignes souriantes que je prends la liberté de vous envoyer : Une
fois passé le onze mai OG 28 avril «merci pour ce moment de détente. je vous lis régulièrement et vous félicite toutes (et chacune) pour vos travaux d'écriture, moi je lis encore et toujours en alternant livres policiers ("Dossier 64" de Jussi Adler Olsen, un danois), régionaux (de ma Bretagne, "Le brodeur de Pont l'Abbé") et essais ("Mme Proust"). En soirée, je suis une fidèle de "La grande librairie", je note les titres en attendant de pouvoir me procurer les livres!» «Mon mari et moi allons bien physiquement et essayons de maintenir notre moral en échangeant par skype avec nos enfants dont nos "Grecs" strictement confinés depuis la mi février dans un appartement de centre ville à Athènes, à 4 personnes dont 2 gamines de 12 et 11 ans, et un bébé chienne bouvier bernois de 6 mois! avec heureusement une grande terrasse et un magnifique parc national en face dont ils ne profitent plus que de visu !» «Je mesure le temps qui passe à mon "plumage" qui laisse entrevoir des couleurs insoupçonnées et des boucles oubliées !» OG 30 avril Les trente noms d'écrivains de notre belle langue française : «comme
réf. peut-on s'appuyer sur la liste alphabétique des écrivains
français de Wikipédia? MauG 1er mai «Tu ne sors que tous les 15 jours ! je n'y arrive pas, au bout de 10 il me manque légumes et viande... Faire les courses me pèse, j'ai toujours peur de croiser un(e) contaminé(e) ! » «Le temps paraît long, même si je n'arrête pas de peindre, les contacts c'est finalement important et je me rends compte que nous sommes des animaux sociables» MA 1er mai «Je crois que, pour moi, l'année Poterie et Café littéraire 2020 est terminée. Car après le déconfinement officiel je resterai très prudente car je suis très fragile des poumons.»
M-F G 2 mai «Je prime donc, comme toi, tu le vois, la prudence. Jusqu'à présent je n'angoisse pas du tout, pourtant, j'ai remarqué que presque tous mes rêves ces temps-ci, sont empreints de quelque chose en relation avec le coronavirus... Soit, je suis quelque part et n'ai pas de masque, soit je rencontre une de nos amies pas vue depuis longtemps, dont la chevelure a bien poussé, etc. Ce ne sont pas des cauchemars, mais cela montre qu'inconsciemment tout ce qu'on entend marque quelque part... Et je ne dois pas être la seule.» «Autrement, je ne m'ennuie pas, les échanges par mail et le site m'occupent. La lecture aussi. Je viens de lire encore un Pelot, "Elle qui ne sait pas dire je", le dernier du stock que je voulais vous proposer... Toujours la vie en noir, même si ce roman-là se termine sur une lueur d'espoir, puisque Juliette/"elle", semble être arrivée à ses fins... Il est assez déprimant à la longue... cet auteur qui vit volontairement confiné depuis toujours... qui vit finalement à travers les histoires qu'il imagine en côtoyant et se prenant d'une grande affection pour certains de ses personnages, certaines de ses héroïnes surtout...»
M-F G 3 mai Bol
d'air pour confinés : petit extrait de ma lecture en cours
: JaD 4 mai «Oui nous sommes bien sous cloche, c'est poétique. Une promenade avec le soleil qui vient de se déconfiner, c'est une bouffée d'air libre.» JoD 4 mai «Chez moi, ça va toujours. Le confinement est long, le manque de contact se fait sentir mais on s'habitue. Le soleil revient c'est moins monotone et on peut toujours sortir et marcher dans nos forêts aux alentours.» «Soyons patients. Nous devrons toujours faire attention la vie d'avant ce n'est pas encore pour demain.»
M-C H 4 mai «En
ce moment, je n'ai pas trop de mots à mettre sur les maux. Trop de
tout. Personnellement, je ne me plains pas, ça va mais il y a tous les
autres. MaL 4 mai «... nous ne souffrons pas trop du confinement dans nos campagnes! Cet intermède nous permet de vivre un peu au ralenti et de faire d'autres choses.» M-F G 5 mai « À propos de confinement je vous invite à lire ce qu'écrivent (dans le blog littéraire, Lettres Capitales, de Dan Burcea), deux auteurs francs-comtois que nous avions reçus au Café littéraire luxovien: Pierre Perrin : Pour un écrivain, la solitude est une bénédiction. (...) Rester chez soi n'est qu'une demi-contrainte, surtout à la campagne, sans enfant. Un écrivain ne sait guère s'ennuyer. «Je ne m'embête nulle part, car je trouve que, de s'embêter, c'est s'insulter soi-même.» (Jules Renard, Journal, 5 septembre 1893). Ce temps où nul ne vient sonner à la porte reste entrouvert par la femme aimée, les réseaux sociaux, etc (Jules Renard, Journal, 5 septembre 1893). Ce temps où nul ne vient sonner à la porte reste entrouvert par la femme aimée, les réseaux sociaux, etc. Lire en entier Arnaud
Friedmann
: ... Et puis est arrivé le confinement. Une somme indéfinie
de journées à disposition pour réaliser ce qui est d'ordinaire remis
à plus tard : apprendre l'allemand, retrouver le CD d'une chanteuse
italienne de jazz perdu depuis dix ans, remettre une couche de vernis
sur l'escalier en bois ; surtout : relire La comtesse de Charny. Découvrir aussi dans le n°56 de la revue en ligne "Possibles", des pages de Jean-Michel Maulpoix, auteur également franc-comtois, pages choisies sans doute pour leurs accents teintés d'actualité. » PS 8 mai «... Puis nous sommes entrés dans un temps irréel celui du 'finement. » « On parle à présent de dé'finement, soyez vigilants et prenez soin de vous ! » M-F G 11 mai «
Nous connaissions et appréciions MG de longue date, si avide de
communiquer de vive voix lors de nos réunions de Café
littéraire. BL 13 mai «On ne peut que s'unir en pensée (et en prière pour ma part) à la grande douleur de ses proches, ce que nous ferons avec intensité vendredi matin.» M-C H 15 mai «
Ceci pour M., ces mots qui consolent de Vladimir Jankélévitch, que
nous soyons croyants ou non : lire en remontant
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