Le Café Littéraire luxovien / la fête foraine... |
Avec
délectation, elle scrutait attentivement l'agenda de l'office de
tourisme pour y relever les manifestations à venir, ne ratait pas une
kermesse d'école, zigzaguait d'un point à l'autre durant la Fête de
la Musique afin de ne rien rater, se laissait transporter avec une
égale félicité par les envolées des grandes orgues de la basilique,
les notes cuivrées de l'harmonie municipale, les flonflons de
l'accordéon ou les riffs de hard-rock. À croire qu'elle cherchait à
s'étourdir, s'entourant d'une ouate de plaisir pour se protéger d'un
souffle aigre venu du passé. Et pour s'étourdir, quoi de plus efficace
que la fête foraine, si pleine de mouvements, de bruits, de foule, de
cris, d'odeurs, de lumière, de sensations sucrées? Éliette aimait
par-dessus tout se noyer dans une masse de gens heureux comme elle le
faisait en ce dimanche après-midi, à proximité de l'Étang de la
Poche, sur l'espace dévolu aux installations que les forains avaient
montées durant la semaine écoulée. Fabrice Duchêne, Le quatrième salaud
Les forains sont venus ce matin, on a vu se garer les premiers camions et les roulottes à leur cul sur la place de la mairie, une semaine durant chaque soir on rentrera à la maison le plus tard possible, après avoir épuisé les jeux de courses et de cachettes entre les véhicules qui transforment l'endroit en labyrinthes aléatoires. La musique s'envole et grimpe et plonge au rythme rond des nacelles ondulantes de la chenille. Au dernier soir de papiers gras qui rampent sur la terre dure le ciel a pris une couleur de pluie même vide du moindre nuage et des épluchures de nostalgie déjà s'effritent au bout de la fête finie. Les filles qui marchent comme des reines, déjà, péquenaudes qu'elles sont, belles de sève franche et leurs chevelures comme des flots de canopées à leur portée, les filles qui roulent des hanches qu'elles auront bientôt, qu'elles savent nous faire deviner, d'une danse innée à la pointe des espadrilles, les filles qui flottaient soudain au fil des rêves de la nuit comme des cauchemars du jour, sous les paupières ouvertes ou closes, à jamais, définitivement ― alors qu'il ne faisait déjà que l'espérer... Pierre Pelot, Se souvenir encore des orages
C'était à deux cents mètres des premières maisons de Trilly, le petit carrefour cerné de haies vives, planté de maigres tilleuls, à la mode ancienne. Au premier dimanche d'août, à la casse, les forains y installent leurs pauvres boutiques roulantes, et des amateurs y font parfois danser les filles. Georges Bernanos, Sous le Soleil de Satan
Dehors Souvenirs Et devant le lit l'homme est tombé Dehors Chevaux
aux yeux bleus mal peints Chanson
de bois pour les chevaux de bois Le
cœur
fait le joli cœur Cœur
de docker Jacques
Prévert, extrait
de Cœur
de docker
La
fête foraine était là. Ray Bradbury, La foire des ténèbres
Soit la [385] plein sud vers le comté de Kid Carson et vers son carrousel ouvert depuis quatre ans, un des plus anciens manèges, construit par la compagnie des toboggans, refait à neuf, quarante-six animaux qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour que les cavaliers puissent saluer de la main droite la famille regroupée au pied de la plateforme, des animaux en bois gravé à la main, le corps peint à la laque, les yeux en verre, des chevaux, des girafes, des lions, des daims, des dromadaires, des zèbres, et sans parti pris les zèbres sont les plus beaux, tout un troupeau imperturbable disposé sur trois rangs, les selles ornées de motifs fleuris accordés aux médaillons (...) Bernard Chambaz, Dernières nouvelles du martin-pêcheur
Comme
chaque année, des forains avaient monté une piste d'autos tamponneuses
et une petite cahute qui vendait des gaufres. Hacine et ses potes
squattaient là à longueur de journée. Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux
Suite à l'arrivée de nos visiteurs du Sud, le camp est depuis quelques jours en pleine effervescence. Il grouille d'activité et respire l'atmosphère festive des grandes réunions de famille ou des foires cantonales. J'ai occupé diversement mon temps à rendre visite à mes amies et à observer les différents concours d'adresse organisés partout entre les bandes et les sociétés de guerriers: épreuves d'équitation, de tir à l'arc, au fusil, à la lance, courses, etc. Presque tout le monde au camp s'y retrouve en tant que spectateur ou participant. Jim Fergus, Mille femmes blanches
Une fois passé le portique un peu pompier d'Astroland avec ses fanions virevoltants, ses infatigables moulins à vent multicolores qui, l'hiver venu, feraient ressembler les lieux désertés à un décor de film d'épouvante ― ainsi tournait le monde de la bamboche, c'est l'odeur des pop-corn et du caramel vernissant les pommes d'amour qui prenait toute la tête. Le charivari des sirènes, le chuintement des soufflets des manèges et le staccato des vérins qui soulevaient les nacelles occupaient le reste. Laurence Peyrin, Miss Cyclone
Au
mois d'août, le village est en pleine effervescence car se tient,
pendant le week-end, sur la place, la fête foraine. On monte les
manèges, la buvette, les divers stands, et bien sûr la grande piste
des autos tamponneuses. Il n'y a plus de bal, comme autrefois. Je le
regrette car c'est le principal atout de ce genre de réjouissances.
(...) Janine Mossuz-Lavau, L'amour en double
Chaque année, le dernier week-end du mois d'août, il y avait une braderie dans le Demo. Une poignée de forains prenaient possession des rues et y installaient leurs stands aux effluves gras et sucrés. Barbapapa, pêche au canard, tir à la carabine, autos tamponneuses. Ils sortaient de chez eux et se saluaient, ce qui me faisait croire que quelque chose était en train de changer, que les gens allaient se rencontrer vraiment, créer des liens qui pourraient ressembler vaguement à de l'amitié ou de l'amour. Mais sitôt les forains partis, chacun s'en retournait à sa prostration solitaire, devant sa télé, cultivant, au choix, dépression, aigreur, misanthropie, apathie ou diabète. Adeline Dieudonné, La vraie vie
Elles
se rendirent à Luna Park. Les lumières étaient déjà allumées: par
contraste, les allées entre les baraques et les manèges semblaient
sombres. Un manège éloigné diffusait un peu de musique. Soudain, un
haut-parleur voisin hurla une chanson, couvrant l'autre musique,
dominant même les voix, les heurts des petites autos et les pétarades
des tirs-pipes. La Ragazza, de Carlo Cassola
Elle crie, Daddy, I want to go to Rockaway Playland. Gigantesques montagnes russes, attroupements des stands de tir, auto-tampons et tout. Le Lunapark du coin l'attire, elle tire ma main, let's go there. I want to go to the funhouse. Je sais, elle adore le petit train qui pénètre dans la maison hantée, avec les fantômes hideux, les têtes de mort qui vous frôlent. Moi, je lui donne son dollar, j'attends dehors, écrasé de soleil et de foule. Après, elle fera un carton avec un pistolet à eau. Si par malheur elle met dans le mille, on aura à trimbaler un ours en peluche, un perroquet en plastique. Le pire est quand elle veut transgresser l'interdit suprême. Là, on s'affronte pour de vrai, I want some cotton candy. Je réplique, it's bad for you. Trop de sucre en filaments blêmes ou roses, mauvais pour les dents, pour les doigts qui toujours s'agitent. Je résiste, je refuse, la barbe à papa, non. Parfois le père obtempère. Après, elle en a plein les pommettes, sa pomme est sucrée comme une fraise. Serge Doubrovsky, Le livre brisé
Elles permutèrent en se bousculant dans la cabine exiguë. Une fois assise, Angela fut frappée par l'intense mélancolie qui se dégageait du panorama derrière le guichet. Sous un ciel chargé de plomb, les manèges à l'arrêt, la grande roue immobile et les nacelles bâchées crachaient des couleurs joyeuses et incongrues qui heurtaient la rétine. On aurait dit la fin du monde. Qu'il n'y avait plus d'être humain nulle part. Qu'une bombe à particules avait désintégré les familles qui fourmillaient ici, figeant les infrastructures dans leur vacuité. Angela avait vu ce paysage cent fois, elle avait parfois trouvé l'ambiance circassienne de Coney Island un peu lugubre, mais aujourd'hui c'était pire. Elle se sentait vraiment chamboulée. Laurence Peyrin, Miss Cyclone
Le
champ de foire était désert. Lorsqu'ils franchirent la grille, la
musique des autos tamponneuses les accueillit dans les haut-parleurs.
Mark le trouva particulièrement lugubre. Les toiles mouillées des
tentes claquaient au vent. Les détritus de la veille jonchaient l'herbe
détrempée. Mark pensa à une planète que ses habitants auraient
désertée... Les manèges vides qui tournaient en silence sous la
pluie, les rangées de machines à sous, sous les auvents sinistres,
offraient une vision de fin du monde. Stephen Laws, Train fantôme
Tout est fragment et l'instant s'écrit en effaçant l'instant qui précède. Il n'y a ni passé, ni futur, rien, juste un tour de manège. Bernard Giraudeau, Les dames de nage
Mais Et
le beau monde grinçant des officielles festivités La
dernière fois que j'ai vu Luis Bunuel Jacques Prévert, extrait de Los Olvidados, dans Spectacle
Robbie
l'entraîna vers le guichet aménagé à l'entrée du quai. Des
araignées en plastique pendaient au grillage de la fenêtre. Un homme
d'une trentaine d'années, aux cheveux gominés, était assis dans la
lumière crue d'une ampoule électrique. Sans même refermer
l'exemplaire de Playboy ouvert devant lui, il tendit deux billets
aux garçons. Stephen Laws, Train fantôme
Aimée
regardait le ciel paisiblement. Ray
Bradbury, Le Nain,
Nous rentrions de la fête foraine qui avait lieu en septembre au village (juste un ou deux manèges, pas une grande fête comme on les imagine). La fête était surtout le moment de l'année où les hommes pouvaient boire jusque très tard dans la nuit au café sans avoir à s'en justifier auprès des femmes, qui, c'était une situation banale quand ce n'était pas la fête, venaient chercher leur mari le soir au zinc du café quand il s'attardait Et tes gosses qui t'attendent pour manger, et la paye de l'usine que tu dépenses pour picoler. Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule
Ayant
achevé la tournée des tavernes, brasseries, bars, bistrots, cafés,
estaminets, assommoirs et autres débits de tord-boyaux, l'estomac
décapé par les petits blancs secs qu'il avait bien fallu absorber pour
mener mon enquête, je me suis retrouvé vers onze heures à proximité
de la Place des Prom-Populle où une fête foraine déployait ses fastes
naïfs et ses girandoles multicolores. Michel Tournier, Les météores
C'était
la fête sur l'île ce jour-là, c'était le dernier soir de Caia. Nous
devions aller faire un tour ensemble au milieu des baraques
foraines. Erri De Luca, Tu, Mio
Tuer, c'est aussi des compétences. Blake découvre qu'il a tout ce qu'il faut le jour où son oncle Charles l'emmène chasser. Trois coups, trois lièvres, une espèce de don. Il vise vite et juste, il sait s'adapter aux pires carabines pourries, aux fusils les plus mal réglés. Les filles le traînent dans les fêtes foraines, Eh, s'te plaît, je voudrais la girafe, l'éléphant, la Game Boy, oui, vas-y encore! et Blake distribue des peluches, des consoles de jeux, il devient la terreur des stands de tir, avant de décider de faire dans la discrétion. Hervé Le Tellier, L'anomalie
Ils restèrent jusqu'à sept heures. Mario acheta des amandes grillées et de la barbe à papa pour tout le monde, apprit aux filles à tirer à la carabine et prouva son adresse en enfilant un anneau au col d'une bouteille de vermouth qu'il offrit à Inès. La Ragazza, de Carlo Cassola
On
va s'installer en bout de piste, côté buvette. Bière en bouteille,
Orangina? Des gosses passent entre les tables, réclament de l'argent,
repartent vers le manège. Ça sent la poudre du stand de tir et la
merguez. Philippe
Delerm, Saudade Orangina
J'ai toujours détesté les fêtes foraines. Elles représentent avec un paroxysme de violence, la séparation, l'exil qui sont tout le problème de ma vie. D'un côté la foule anonyme, perdue dans une obscurité glapissante, où chacun se sent d'autant plus invulnérable qu'il est plus conforme à l'ordinaire. De l'autre, hissés sur des podiums, arrosés de lumières crues, ceux que l'on montre, les monstres, figés dans leur solitude et leur tristesse, qu'il s'agisse de la petite danseuse aux cuisses marbrées de froid sous son tutu fané, ou du nègre boxeur aux bras et au mufle de gorille. Et pourquoi pas nous, les jumeaux indiscernables, sujets d'étonnement, de curiosité et d'amusement pour tous les sans-pareil? Michel Tournier, Les météores
Tout a probablement commencé quand j'avais quatre ans. À cette époque, il arrivait à ma mère de me traîner au manège pour quelques tours de pure folie. Il suffisait alors que le limonaire se fasse entendre et que les chevaux de bois commencent à monter et à descendre sur leur axe pour que le petit Ray pousse des cris perçants. Des hurlements qui continuaient jusqu'à ce que le forain, excédé, arrête les chevaux et nous laisse fuir. Ray Bradbury, Postface à La foire des ténèbres
Les mailles de la rumeur hostile se resserrent. On pourrait se croire dans un jeu de fête foraine ― quilles à abattre, mâts de Cocagne, tourniquets, courses en sac ou courses modernes à vélocipède. Le vieux Moureau quitte son stand de tir aux coqs et lui envoie un grand coup de pied dans la tête qui arrache une touffe de cheveux. Jean Teulé, Mangez-le si vous voulez
Clementine
n'avait pas le droit d'aller sur les montagnes russes car sa mère en
avait la phobie. Elle avait été traumatisée par l'histoire d'un
accident sur une attraction qui avait fait huit morts dans une fête
foraine, à la campagne, des années avant la naissance de Clementine et
d'Erika. «Ces machines ne sont pas entretenues, répétait Pam. Ce sont
des pièges mortels. C'est inévitable qu'il y ait des accidents.» Liane Moriarty, Un peu, beaucoup, à la folie
―
Ce serait... Ce serait comme une fête foraine pour les gens qui veulent
en finir avec la vie. Au stand de tir, les clients paieraient mais pour
être la cible. (...) Jean Teulé, La magasin des suicides
Cette deuxième étape est pratiquement décisive. Son vainqueur, sauf
incident, ou accident, sera en principe celui de la cinquième et
ultime, sous la banderole ARRIVÉE. Dans la cacophonie pulsante de la
fête foraine installée, avec, pour l'occasion, la kermesse des Aides
familiales, de part et d'autre. La
fête, c'est juste un manège forain pour les petits enfants, un stand
ou deux, avec un tir à la carabine, et pis deux ou trois marchands de
tartes et de beignets, un «bal monté» le soir, et un bon paquet de
viande saoule, le matin suivant. Au
passage, devant l'ancienne école, il avait remarqué la banderole de
l'arrivée de la dernière étape, déjà tendue, et l'installation des
deux manèges pour enfants de la «fête foraine», et les baraques de
tir à la carabine, les «confiseries» qui vendent des trompettes en
matière plastique remplies de petits bonbons multicolores, ainsi que
ces jouets en tôle peinte, introuvables ailleurs. Avec une invariabilité confinant au rituel, Irène achetait chaque année aux boutiques foraines deux sachets de nougat certifié de Montélimar, un de dur et un de tendre, un sachet de cacahuètes grillées et un sachet de pralines roses. Elle commençait de grignoter les cacahuètes sur le chemin du retour. Pierre Pelot, Ce soir, les souris sont bleues
La rue débouchait sur une petite place où brûlait un feu de joie qui éclairait les étals, les attroupements de badauds, le manège et les danseurs pirouettaient autour du feu. Serrant très fort la main d'Alix, May fonça, tête baissée, dans la masse des badauds et se fraya un chemin jusqu'aux danseurs. Daisy tenait fermement l'autre main dans sa petite patte. Alix jeta un coup d'œil derrière elle et vit Charlie. En partie dissimulé par les jupes de soie de sa mère, il semblait hypnotisé par les anneaux colorés d'un jongleur qui s'élevaient jusqu'au ciel. Judith Lennox, L'enfant de l'ombre
Une fête foraine doit être faite de grognements, de grondements de bois qu'on entasse, qu'on balance, qu'on roule et qu'on assemble, de nuages de poussière soulevés par les lions, du remue-ménage des hommes qui travaillent avec fureur dans des cliquetis de verre entrechoqué, des chevaux qui s'ébrouent, du vrombissement des moteurs qui tournent à plein régime et de la débandade des éléphants dégoulinant de sueur sous l'effort, tandis que les zèbres hennissent et tremblent, donnant l'illusion de cages emprisonnées dans d'autres cages. Ray Bradbury, La foire des ténèbres
La reine était assise sur un paon géant émeraude et bleu, les courtisans sur des dragons rouge et or, et tous chevauchaient ces monstres en lançant des rires aigus sous l'éclaboussure des feuillages. Chacun essayait avec sa lance pavoisée de décrocher des anneaux suspendus en périphérie, et le cortège fantastique tournait à toute vitesse dans la lumière. Martin était bouche bée. Assis avec les autres enfants hors du manège qui leur était interdit, il s'étourdissait au spectacle de ces joutes. La reine passait devant lui avec la célérité d'une comète. Elle était renversée, chapeau rejeté par l'élan du carrousel, sa robe agitée d'un mouvement contraire à sa course, soie et mousseline, ruches frémissants, plissés et volants chahutés par les hoquets de la mécanique, cheveux et rubans défaits par les accélérations. Christian Chavassieux, La vie volée de Martin Sourire
Il regardait la pénombre qui chaque jour semblait ajouter une couche supplémentaire sur le sol, les murs, les meubles, comme si non seulement le volume de la chambre se rétrécissait graduellement, mais aussi la taille des objets et des choses qu'elle contenait, proportionnellement ― le lit défait, la table sur laquelle étaient posées des boîtes (trois, petites, qui contenaient ― il le savait ― les "bijoux" de Mique qu'elle avait gagnés contre une pièce de un franc aux distributeurs automatiques de la fête foraine, quand il y avait encore une fête foraine au village, ou trouvés dans un paquet de lessive, ce genre de trucs), la commode à quatre tiroirs dans lesquels elle pliait ses vêtements, l'armoire étroite... Pierre Pelot, Elle qui ne sait pas dire je
Aujourd'hui,
on enterre un forain célèbre, Marcel Gambini, né un jour de 1942 sur la
commune de Brancion-en-Chalon. (...) Valérie Perrin, Changer l'eau des fleurs
Une sorte de vertige: les lumières tournoyantes des gyrophares sur le toit des ambulances et des véhicules de sapeurs-pompiers projetaient sur les façades une étrange chorégraphie de reflets bleus et blancs dans le vacarme monotone et réellement assourdissant des sirènes. Avec les petits chapiteaux des tentes installées sur le trottoir afin d'accueillir les victimes et de leur prodiguer les premiers soins, les engins se déployant aussi haut dans le ciel que des attractions foraines, le manège des lueurs colorant jusqu'aux nuages, on se serait cru à la fête s'il n'y avait eu tant de tristesse dans ce spectacle. Philippe Forest, Crue
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