Le Café Littéraire luxovien / du côté des poètes : | ||||||||||||||||||||||||||||||
dernière mise à jour 24 mars 2020
Les images du mois de Philippe Soriano
Le Café littéraire proposait une réflexion sur la beauté à travers différents textes poétiques et plus particulièrement sur celle de l'arbre avec la projection* et lecture à voix haute devant un public captivé, des images du mois dérivées des Cahier-arbres de Philippe Soriano.
Philippe Soriano s'adonne à la photographie depuis les années 70 et a décidé depuis quelques décennies de sauvegarder un choix de ses photos, ― prises le plus souvent au cours de pauses lors de ses randonnées en vélo ― , qui mettent l'arbre en évidence dans le paysage, se forçant à n'en retenir qu'une pour chaque mois, qu'il colle dans des cahiers d'écolier à réglure Seyès et accompagne d'un court texte. Texte souvent poétique, souvent faisant penser aux haïkus japonais et pas forcément en adéquation avec le sujet de la photo. Façon pour le cycliste poète qu'il est de marquer au hasard des routes et des saisons, par des instantanés, son émotion du moment. Il les appelle ses Cahier-arbres. Il en apportait aux membres du Café littéraire quelques précieux, car uniques et originaux, exemplaires à consulter, ainsi que quelques albums, qu'il a fait imprimer à l'unité eux aussi, à partir de ses fichiers informatiques, puisqu'il est passé de la pellicule au cliché numérique. L'un de ses Cahier-arbres (de 2003 à 2007) est paru chez "Fûdo éditions" et est téléchargeable sur Internet. *Ci dessous un petit choix parmi les images qui furent projetées: N'oublions pas de signaler que pour l'occasion la salle était embellie des toiles exposées par l'une des adhérentes du Café littéraire, Brigitte Müller, par ailleurs artiste plasticienne, qui vit au milieu des arbres et se plaît elle aussi, non pas à les photographier, mais à les peindre.
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Évocation de Marise Querlin
Marise Querlin, journaliste, écrivain qui fit parler d'elle dans les années 1920-1960, tant les sujets qu'elle abordait étaient brûlants, publia, outre des articles et reportages journalistiques, outres des romans traduits dans de nombreux pays, trois ouvrages poétiques : "Moi, femme " recueil de 77 pages et 32 poèmes, en 1919, à l'âge de 16 ans. Publié sous le pseudonyme de Nelly Dward et préfacé par Maurice Magre qui voyait en elle un écrivain de talent. "Lotus mort (Ex tenebris ad lucem)", 110 pages et 44 poèmes aux éditions Notre temps, dédié à ce même Maurice Magre. Illustré d'un autoportrait daté de 1937. Publié cette année-là, à 34 ans, la même que celle de son mariage avec Willem van Gytenbeek, pianiste compositeur dont deux poèmes du recueil ont été écrits sur sa musique. "Les Orages de la vie", publié à l'âge de 78 ans. Préfacé par Armand Lanoux. Ce dernier recueil est divisé en quatre parties qui suivent les saisons. Les saisons de sa vie… Il est présumé que Marise Querlin publia des poèmes sous un autre pseudonyme. Au moins dans un ouvrage collectif : "Écrivains en prison" paru durant la guerre. Où son nom, qu'on ne retrouve pas à l'intérieur du recueil pour raison de sécurité si elle était encore emprisonnée au moment de la parution, est annoncé en couverture. Il est surprenant de constater qu'à seize ans, comme à trente quatre, comme à soixante dix sept, la forme et les thèmes des poèmes de cet auteur féministe, qui connut de multiples amours, tenta plusieurs suicides, sont restés étonnamment les mêmes: Des vers rimés, pour la plupart alexandrins ou octosyllabes, quatrains, tercets, quelques sonnets, des ballades dans lesquels elle chante l'amour espoir, ses illusions, ses déceptions, la peur, les regrets, le souvenir, la mort comme apaisement et à chaque fois... la renaissance. Lucidité, rêves et éternelle jeunesse, donc, pour Marise Querlin, qui aurait 105 ans cette année. Et qui, Phénix, renaissait ce Printemps des poètes 2008, portée par les voix de Michèle Larrère et de Marie-Françoise Godey devant le public attentif et vibrant du Café littéraire de Luxeuil.
LOTUS MORT
Pour que de tes beaux yeux une larme jaillisse
Pour que de tes yeux durs coulent, sur moi, ces pleurs
Pour qu'une larme enfin, de tes yeux aimés, tombe
J'irais des nuits, des jours et partout t'implorant,
Je marcherais toujours dans le froid, dans la fange,
Car sous l'éclat trop sec du jour incandescent
Phénix auquel la nuit tisse une autre naissance,
ROMANCE À L'INCONNU
Un passant m'a donné ses yeux,
Accrochés en moins d'un instant,
Pourtant, je ne sais rien de lui,
Azur où je puis dépérir,
M'étiez-vous vraiment destinés ?
Car ta voix sans doute eut rompu
Mais nos destins nous ont rendu
Et depuis, toujours me poursuit
Rencontre avec Richard Rognet
Les Correspondances
de Baudelaire, Le corbeau et le renard
de La Fontaine, Le ténébreux
de Nerval, Rin
de Jean Tardieu, etc…
c'est en déclamant quelques textes des poètes qui l'
"accompagnent" que Richard Rognet, silhouette grande
et mince, chevelure grise et courte, a commencé cette soirée. Manière
de décompenser, de se mettre à l'aise confie-t-il simplement. Dahlia
mauve, pale
la maison, une
sur elle le poids
en frôlant le rideau
rideau de fine
Rencontre avec Alain Jean-André |
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Le Café littéraire luxovien s'associait pour la première fois à la manifestation nationale Le printemps des poètes en accueillant Alain Jean-André, auteur largement inspiré par les paysages des Vosges du sud. Une rencontre qui réunissait quelques 25 personnes dans le magnifique cadre de la salle de la cheminée de la maison du cardinal Jouffroy à Luxeuil-les-Bains. L'auteur a lu des extraits de son dernier livre: Ulysse vagabond. Un recueil de 140 pages, qui comporte de remarquables illustrations du graveur Jean-Pierre Lécuyer. Y sont réunis des poèmes qui évoquent d'abord des villes ou des lieux sous-vosgiens : Plombières, Luxeuil, Sainte-Marie-en-Chanois, Saphoz-le-bas, etc. Le poète y développe aussi le thème du voyage vers le sud. Périples et lectures l'amènent à établir des correspondances entre les Vosges et des lieux méditerranéens. Puis
Alain Jean-André, auteur
discret qui a tout de même déjà publié six livres, s'est entretenu
avec les membres du Café littéraire luxovien, contents de le recevoir. Pour clore, Alain Jean-André a lu des textes récents publiés dans la revue Voix d'encre. Des poèmes éclairés par un réalisme très oriental et un humour certain. Les auditeurs ont alors senti combien la poésie pouvait se jouer des limites et des frontières, sans trahir le pays d'origine. LA QUESTION
Quelques mots, des feuilles mortes,
mais les yeux de qui, dis-moi?
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