Le Café Littéraire luxovien / les filles de l'eau...
 

...l'eau, puissant symbole lié au féminin...

 

 

Yumi nageait et plongeait, heureuse de ses treize ans, et déjà attentive à l'eau qui glissait sur sa peau, l'enveloppait, la palpait partout avec cent doigts tour à tour tièdes et froids. En un court laps de temps elle venait de découvrir l'étreinte furtive de l'océan qui confusément promettait d'autres troublants émois en même temps qu'elle faisait, avec ses premières règles, son entrée dans le monde des femmes.

Cédric Morgan, Les sirènes du Pacifique

 

Joséphine avait effectivement été surprise qu'il se rappelle ce détail. Un désir de bateau qui remontait à sa jeunesse. Pour elle, la véritable liberté n'existait que sur l'eau. Élevée face à l'Atlantique, elle avait passé son enfance à contempler les vagues. Quand elle retournait à Crozon, c'était souvent la première chose qu'elle faisait, avant même d'aller voir sa mère: saluer l'océan. 

David Foenkinos, Le mystère Henri Pick

 

Je le sais maintenant, c'est au bord des rivières qu'on est le plus heureux. Comme la plupart des gens, j'ai vécu presque toute une vie sans le savoir. Les parents devraient dire à leurs enfants Va le plus souvent que tu peux au bord des rivières. Aucun parent ne le dit jamais à aucun enfant dommage. 
      Je l'ai découvert tard sans que personne me l'ait dit. 
      C'est au bord des rivières que la lumière est la plus belle. Une lumière verte, un miracle, le secret des roseaux et des grands arbres soumis qui bordent la rivière reflue et moire à la surface de l'eau. La couleur de la rivière n'a pas de nom, entre vert et brun, bouteille et bronze, nul ne sait, une couleur qui coule, car la rivière est avant tout courant, quand on est sur la rive on voit de grandes herbes comme de longues servantes filiformes qui se penchent et se plient au vœu unique de la rivière, toujours le même, suivre le courant. La rivière a aussi un son, presque aussi doux que le vent du soir dans la peupleraie ou le souffle de quelqu'un auprès de qui on dort et qu'on aime. 

Fabienne Jacob, Mon âge

 

Elle est née de l'eau, elle, la vie, la femme. Le langage de la science rejoint celui des légendes. «Au début les Élohim flottaient sur les eaux.» Les eaux se fécondent d'un esprit et enfantent la mer qui devient Mère primordiale, la matrice universelle. La Mère des eaux fécondées par le vent illustre bien la conception des premiers âges où l'homme ne connaissait pas encore son rôle dans la reproduction. Au fur et à mesure que l'homme a affirmé une suprématie et instauré dans la société une structure paternaliste, la femme s'est progressivement engloutie sous la mer qui est devenue son symbole, un refuge et son royaume. Une mer de plus en plus mystérieuse, profonde et dangereuse. Le légendes peuplent la mer de cités, de palais, de trésors et de créatures merveilleuses et inquiétantes. Le paradis perdu s'est enfoncé sous la mer et seuls des êtres d'exception, des êtres divins, peuvent y accéder. La connotation est double. D'une part la Déesse féminine créatrice est repoussée au fond des eaux, au fond de l'oubli. D'autre part elle continue de représenter un univers paradisiaque mais rendu inaccessible, dangereux et parfois illusoire. Cette déesse engloutie ne disparaît jamais; tout au plus endormie, elle attend son heure et celui qui la délivrera pourra conquérir une royauté sans limite. Ainsi les pouvoirs de la Déesse Mère représentent toujours pour l'homme le trésor ultime mais cette vérité a été refoulée au plus profond de l'inconscient. Il ne devient accessible qu'au téméraire qui se risquera dans les méandres de la vérité sur l'homme et la femme. Les anciennes structures matriarcales ont été repoussées par les nouvelles structures patriarcales mais elles existent toujours et continuent d'exercer leur action souterraine.

Paule Salomon, La Femme solaire: La fin de la guerre des sexes

 

 «Sache, mon doux ami, qu'il existe dans les éléments des êtres qui ont l'apparence d'êtres humains, et qui pourtant ne se laissent voir que rarement à ceux-ci. Dans les flammes reluisent et se jouent les bizarres salamandres; aux profondeurs de la terre, habitent des gnomes malicieux et grêles; les forêts sont le domaine des sylvains et des hamadryades; les sylves voltigent légers par les nuages et par les airs; et dans les mers, les lacs, les torrents et les ruisseaux, vit le peuple des Ondins. Ils habitent de magnifiques palais de cristal, qui leur laissent apercevoir le ciel, le soleil et les claires étoiles; dans leurs jardins, s'élèvent de beaux arbres de corail chargés de fruits d'azur et de pourpre; ils marchent sur un sable pur parsemé de beaux coquillages aux mille couleurs. Ces domaines ne sont autre chose que l'ancien monde que Dieu voulut, sous les lourds voilés mystérieux des eaux argentées, dérober aux regard indignes des hommes d'aujourd'hui. Ainsi sous toutes les mers s'élèvent et resplendissent de hauts et nobles monuments, baignés de toutes parts par les eaux bienfaisantes qui font croître autour d'eux des mousses fleuries et des touffes de roseaux, les entrelaçant avec amour. Les habitants de ces régions sont d'un aspect gracieux et affable, souvent même ils surpassent en beauté les hommes. À maint pêcheur il fut donné d'apercevoir quelqu'une des filles des eaux, au moment où pour chanter elles émergent de la blanche écume. Ces femmes merveilleuses et d'inouïe beauté furent appelées des Ondines. Et maintenant, mon doux bien-aimé, il faut que je te dise que c'est une de ces Ondines que tu vois ici devant toi.» 

Ondine, de Frédéric de la Motte-Fouqué

 

Le soleil ne s'était pas encore levé. La mer et le ciel eussent semblé confondus, sans les mille plis légers des ondes pareils aux craquelures d'une étoffe froissée. Peu à peu, à mesure qu'une pâleur se répandait dans le ciel, une barre sombre à l'horizon le sépara de la mer, et la grande étoffe grise se raya de larges lignes bougeant sous sa surface, se suivant, se poursuivant l'une l'autre en un rythme sans fin.

Chaque vague se soulevait en s'approchant du rivage, prenait forme, se brisait, et traînait sur le sable un mince voile d'écume blanche. La houle s'arrêtait, puis s'éloignait de nouveau, avec le soupir d'un dormeur dont le souffle va et vient sans qu'il en ait conscience. Peu à peu la barre noire de l'horizon s'éclaircit: on eût dit que de la lie s'était déposée au fond d'une vieille bouteille, laissant leur transparence aux vertes parois du verre. Tout au fond, le ciel lui aussi devint translucide comme si un blanc sédiment s'en était détaché, ou comme si le bras d'une femme couchée sous l'horizon avait soulevé une lampe: des bandes de blanc, de jaune, de vert s'allongèrent sur le ciel comme les branches plates d'un éventail. Puis la femme invisible souleva plus haut sa lampe; l'air enflammé parut se diviser en fibres rouges et jaunes, s'arracher à la verte surface dans une palpitation brûlante, comme les lueurs fumeuses au sommet des feux de joie. Peu à peu les fibres se fondirent en une seule masse incandescente; la lourde couverture grise du ciel se souleva, se transmua en un million d'atomes bleu tendre. La surface de la mer devint lentement transparente; les larges lignes noires disparurent presque sous ces ondulations et sous ces étincelles. Le bras qui tenait la lampe s'éleva sans hâte: une large flamme apparut enfin. Un disque de lumière brûla sur le rebord du ciel, et la mer tout autour ne fut plus qu'une seule coulée d'or.

Virginia Woolf, Les vagues

 

Irène a des yeux ronds de poisson, d'oiseau, de mammifère. 
(...) 
      Irène va nager la nuit, même en hiver. La tempête non plus ne la fait pas rester à terre. Elle ne se sert pas du feu, elle mange cru le poisson aussi. 
(...) 
      L'ombre d'Irène est un lest, elle l'a traîne derrière elle, à terre et sur les murs. En mer, non, elle s'en débarrasse dès qu'elle se glisse dans les vagues. 
(...) 
      Irène sait nager à une vitesse que je n'ai jamais vue. Sous elle, la mer est un élastique, ses battements de jambes réunies ont la détente des palmes. Elle saute dans les vagues avec des plongeons de cétacé. Quelqu'un l'a vue nager? Personne, elle descend la nuit. 
(...) 
      Elle sort de la mer non pas comme Aphrodite dans la nacre, mais comme la sainte de l'apnée et des prairies inondées. 
(...) 
      Elle dit qu'elle ne rit qu'en mer, au milieu des dauphins. 
(...) 
      Irène parle de terre comme d'un endroit laissé derrière elle. 
(...) 
      Irène a les mouvements d'un dauphin, même sur la terre ferme. Elle fait des petits pas courts, habituée à nager les jambes soudées qui doivent produire la poussée de la queue des dauphins. Elle fait comme si: sa volonté d'imitation la transforme en ce qu'elle voudrait être. Suffit-il de faire comme si, pour devenir? Elle a mis sa vie en mer, où elle devenait comme un dauphin, ou bien pas d'Irène. 
(...) 
      Irène, la créature des vagues (...) 

Erri de Luca, Histoire d'Irène

 

J'ignore comment, mais je me retrouve soudain au-dessus de la mer. Qui ressemble à un filet d'or. Le soleil se couche. Je porte une longue, très longue robe d'or fluide et je tombe non, je ne tombe pas, je m'envole, je décolle tout doucement et je m'allonge sur la mer où je flotte. Je fais corps avec elle... ma robe, ma peau, c'est comme si la mer se refermait sur moi sans qu'on s'aperçoive de ma présence. Je ne fais qu'un avec la mer. 

Martha Grimes, La jetée sous la lune

 

Mon amour est sauvage, multiple. Il est cette odeur délicieuse de l'attente, ce sanglot étonné, cette caresse chaude, cette silhouette au bord du fleuve. Il est ce vent insoumis, cette profondeur marine, une algue au plus fort du courant. Il n'a pas de nom, il est femme au large du quotidien, femme offerte et libre. Je l'ai vu en Orient derrière une lune de papier huilé, dans ce jardin clos où meurent les tourterelles, sur ce banc, où j'attends. Tout ceci jusqu'à Maïmouna, pour le pire. 

Bernard Giraudeau, Les dames de nage

 

Ainsi, celle qui rêvait sous l'algue, 
      Celle qui dormait dans les patiences de l'océan, 
      Celle dont les larmes lavaient la face violette des poulpes, 
      Voici qu'elle était maintenant debout au seuil de la demeure, sous le vaste porche ouvert sur ce que l'enfant nommait orgueilleusement sa tourbière, au regard du promeneur seulement un arpent de terre légèrement déclinant que recouvrait une mousse de terre légèrement mêlée ici ou là de longues herbes semées de reflets blancs; aussi les nommait-on fleurs de mer. 

Claude Mettra, Celle qui rêvait sous l'algue

 

Elle s'est dissoute un jour dans une eau claire. C'était dans un cristal d'émeraude glacée. Elle repêchait des statuettes chinoises sur une épave, une jonque du XIVe siècle. J'ai gardé une petite figurine de Jade et d'ivoire. Je la caresse dans ma poche. 
      (...) 
      Le corps d'Amélie doit dormir comme une déesse sur l'étrave d'une jonque en figure de proue, les cheveux comme des algues. (...) Je l'ai prise à son insu quand elle se laissait rouler par les vagues jusqu'à la grève, son corps sombre dans l'écume, pour se relever, heureuse, scintillante de nacre, minuscules particules de coquillages sur sa peau comme les étoiles des femmes de la nuit, ou celles que les enfants se collent sur le visage pendant le carnaval. Elle repartait vers le large jusqu'à se donner à la plus forte houle qui la déposait sur la plage. 

Bernard Giraudeau, Les dames de nage

 

Maud songea à la femme du poème qui marchait au bord de la mer en chantant. Maud était arrivée à une compréhension suffisante du poème pour savoir que d'une certaine façon la femme qui chantait exerçait un pouvoir sur l'élément liquide. Bien que simple mortelle, elle exerçait une forme de pouvoir sur la mer. 

Martha Grimes, La jetée sous la lune

 

Chaque figure incrustée sur leurs membres signifiait un exploit. — Plus bruns, desséchés par l’eau salée, les marins d’Anaa, l’île basse, se tenaient à l’écart, et défiants un peu. Leurs femmes étaient fortes, dont les torses musculeux tombaient sur des jambes petites. Comme elles partageaient les rudes travaux des hommes, péchant et plongeant aussi, la salure marine avait parsemé leurs peaux d’écailles miroitantes, et leurs yeux, gonflés et rouges, brûlés par les reflets du corail, s’abritaient mal sous des cils endoloris.

Victor Segalen, Les Immémoriaux

 

Ama : les femmes japonaises travaillant en dehors de leur domicile ne constituent pas un phénomène nouveau, en particulier dans les villages de fermiers et de pêcheurs. Parmi les mieux connues, bien plus célèbres que leurs pendants masculins, il y a les plongeuses appelées ama. Elles plongent dans la mer pour collecter des coquillages tels que awabi, les ormeaux, et sazae, les turbans, ou les algues comestibles. Lorsqu'elles ressortent de l'eau, elles lâchent une profonde expiration qui sonne comme un sifflement appelé isobu (sifflement de plage)

An English Dictionary of Japanese Culture, de Bâtes Hoffer et Nobuyuki Honna 
cité par Jackie Copleton dans: La voix des vagues

 

Vous n'avez jamais nagé? 
      Il démarrerait lentement, lui expliqua-t-il. Il lui demanda de se pencher en arrière et de se laisser flotter. 
     
Ayez confiance en moi. Je vous rattraperai. N'ayez crainte. Elle se baissa, chassa ses pieds devant elle et s'étendit en planche, les mains de Sato lui soutenant le dos et le haut des cuisses. 
     
Un kappa comme je les aime. Nous ferons de vous un esprit des eaux, rien n'est encore perdu. 

Jackie Copleton, La voix des vagues

 

Comme il redescendait au rivage, voici que l’entoura la foule des gens graves sortis du faré-de-prières, à l’issue du rite.  
      Par petits groupes, ils croisaient son chemin, échangeant entre eux de brèves paroles, et soucieux, semblait-il, de quitter au plus vite leurs imposants costumes de fête. Un homme avait dépouillé les étroits fourreaux dont s’engaînaient ses jambes : il marchait plus librement ainsi. Mais les femmes persistaient à ne vouloir rien dévêtir. Cependant, chacune d’elles, en traversant l’eau Tipaèrui, relevait soigneusement autour de ses hanches les tapa traînantes, et, nue jusqu’aux seins, baignait dans l’eau vive son corps mouillé de sueur. La ruisselante rivière enveloppait les jambes de petites caresses bruissantes. Comme les plis des tapa retombaient à chaque geste, les filles serraient, pour les retenir, le menton contre l’épaule, et riaient toutes, égayées par le baiser de l’eau.  
      Et voici que plusieurs, apeurées soudain, coururent en s’éclaboussant vers la rive. D’autres, moins promptes, s’accroupissaient au milieu du courant — pour cacher peut-être quelque partie du corps nouvellement frappée de tapu ? — A quoi bon, et d’où leur venait cette alerte ? Un étranger au visage blême, porté sur les épaules d’un fétii complaisant, passait la rivière et jetait de loin des regards envieux — comme ils le font tous — sur les membres nus, polis et doux. N’était-ce que cela ? et en quoi l’œil d’un homme de cette espèce peut-il nuire à la peau des femmes ? Elles feignaient pourtant de fuir comme on fuit la mâchoire d’un requin. Et leur effarement parut à Térii quelque chose d’inimaginable.  

(...)  

      Ses compagnes l’attendaient au milieu de l’eau Tipaèrui, la mine satisfaite, le corps affraîchi déjà, et toutes empressées au bain de la tombée du jour. Elle-même, frissonnant de plaisir à regarder la froide rivière, dénouait en hâte, sous le cou, les liens de sa tapa. Elle dépouilla de même un second et un troisième vêtement moins ornés mais plus épais : comme il est bon, disent les Missionnaires, d’en revêtir, afin qu’à travers la légère étoffe ne se décèlent point les contours du ventre, ni le va-et-vient des jambes. Un grand paréü blanc et rouge, serré sur les seins, couvrait toute sa personne. Elle en assura l’attache, secoua ses cheveux, s’élança.  
      Elle goûtait longuement la caresse de l’eau. Mais les autres, arrêtant leurs jeux, se levaient, mouillées à mi-hanches, pour rire et parler entre elles. On devisa du navire survenu ce matin-là. C’était un Farani (*) : cela se reconnaît aux banderoles toutes blanches qui pendent du troisième mât. Les Français sont plus gais que les marins d’aucune sorte ; et bien que les Missionnaires et les chefs les tiennent en défiance, ils se montrent joyeux fétii.  
      Pour mieux voir le bateau, les filles, s’étant revêtues, marchaient vers la mer jusqu’à piétiner le corail. Le soir tombait. Des lumières jaillirent de la coque noire ; d’autres luisaient sur le pont. Un bruit de joie et de rires parvint, comme un appel, jusqu’au rivage.  
      Eréna sentit combien l’on s’amusait là-bas. — Certes, elle n’irait pas au navire : Aüté pleurerait encore et serait si fâché ! (...)  
      Elles plongèrent. Leurs épaules, d’une même glissade, filaient dans l’ombre calme, et leurs trois chevelures sillaient, en frétillant, la face immobile de l’eau. (...)  
      Les trois autres sautèrent à bord, ruisselantes; les tapa leur collaient aux seins, aux genoux. Ce fut une bourrasque de joie: tous leur faisaient fête. Mais elles, décemment, séparaient de leur peau l’étoffe alourdie, et en disposaient les plis d’une façon tout à fait bienséante.»

Victor Segalen, Les Immémoriaux

 

Elle avait fini par aller dormir après une séquence de ville en marche sur les eaux du fleuve Humaitá, une ville aveugle et droguée au mercure, soûle, titubante, armée de turbines et de compresseurs. Une ville flottante sur laquelle naviguent les esclaves de l'or. Une ville en fièvre avec une femme par barge, femmes à tout faire, ménage, cuisine et le reste. J'étais resté pour voir les fraises tourbillonner dans l'eau du fleuve tourmenté, boueuse, déchirée. Je me souvenais de cette femme au visage triste que les hommes jeunes et vieux emmenaient en cabine à tour de rôle pour éteindre les fantasmes encombrants. 

Bernard Giraudeau, Les Dames de nage

 

 

 

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