Le Café Littéraire luxovien / Les Petites fugues 2023 | |||||||||||
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Lecture - rencontre avec Didier da Silva
par Marie-Françoise : Nous retiendrons de la rencontre avec Didier da Silva: L'ironie du sort, qu'il considère comme son premier véritable livre, bien qu'il ait écrit d'autres ouvrages avant. Dans un lac est retrouvé un corps au visage méconnaissable dévoré par l'acide, en est le sujet de départ. Cet ouvrage est à présent épuisé, mais l'auteur nous en a lu le très long premier chapitre, ce qui nous a permis de nous rendre compte de la technique d'écriture par juxtapositions et coïncidences, rythmes et sonorités, qu'il y a mise au point et qu'il poursuit depuis dans ses autres livres. Ensuite, il nous confia avoir été confronté à un drame brutal, d'où une écriture différente, celle de deux livres qui s'apparentent davantage à des romans : La mort de Masao et Home-cinéma. On
remarque qu'hantent
ses livres : À sa lecture on devine la culture immense de cet auteur, ses connaissances nombreuses nourrissant à foison ses ouvrages. Lesquels il écrit relativement vite, en quelques mois confie-t-il. Sauf le roman Toutes les pierres qui lui a demandé quatre années de travail. Toutes les pierres dans lequel il évoque deux poètes, le chinois Li Po et l'allemand Heinrich von Kleist. Didier
da Silva reconnaît avoir trois attirances essentielles :
Le public se rendit compte de l'esprit d'observation de Didier da Silva à sa lecture du premier chapitre justement, de Le dormeur, ouvrage consacré au film éponyme. Le très long et harmonieux passage qu'il lut est une véritable séquence cinématographique où l'on suit le cheminement lent de l'œil (de la caméra) en temps réel. Il est décrit avec une méticulosité, une précision et une poésie consommée, comme si on y était. Un vrai régal. Et
puis, il y a une certaine légèreté qui habite toutes les œuvres de
Didier da Silva, même
aux moments tragiques... Un humour sous-jacent qu'on entre aperçut lors de la
lecture à lui suggérée de l'entrée du 17 novembre de son ouvrage : Dans la nuit du 4 au
15. Le 17 novembre étant la date de sa rencontre avec le Café littéraire
luxovien lors de ces Petites fugues 2023, mais aussi,
coïncidence, le jour de son anniversaire que sa mère venait lui
souhaiter sur son portable qui vibra... Il avait donc cinquante ans tout juste aujourd'hui ! On l'avait reconnu d'emblée à son allure, grand, cheveux courts, grisonnant, vêtu de noir, un anneau à l'oreille. Il souriait aimablement lorsqu'on s'adressait à lui, ou en légère attente après un temps de lecture ou de présentation de son travail. Mais, derrière ce sourire, on devinait la cicatrice pas encore refermée de la tragédie qui imprègne la vie et l'œuvre de cet être sensible, blessure qui peut-être ne se refermera jamais tout à fait, confia-t-il... Dommage que la rencontre ait été close sans qu'il fut possible de poser d'autres questions. Que la salle fut si petite, le public nombreux était serré sur des sièges de fortune au milieu d'une profusion de tables couvertes de livres d'un très bon choix, repoussées contre les murs couverts eux aussi de volumes du haut en bas. Qu'il y fit froid.
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