Lecture - rencontre avec Geneviève Peigné

par Marie-Françoise :

Ce fut une bien agréable rencontre avec Geneviève Peigné. L'on s'y délecta en effet de ses lectures d'extraits de deux de ses œuvres : Ma mère n'a pas eu d'enfant et L'Interlocutrice.

Geneviève lut en effet debout, lentement, d'une voix posée, avec une intonation qui enrichit ses textes, accentuée lorsqu'ils le faut de leur pointe d'humour, les rendant vivants et touchants à la fois. D'ailleurs lorsqu'elle écrit, nous confia-t-elle, elle le fait en se lisant à haute voix, pour le rythme, la musique et l'harmonie des mots. 

On savait de part ses ouvrages, l'enfance solitaire de dernière de lignée de l'autrice, sans frère ni soeur, ni cousin ni cousine. Geneviève nous confia de plus une enfance durant laquelle elle ne put avoir de camarades ni trouver d'amitiés, du fait qu'elle était élève dans la classe où enseignait sa mère, institutrice d'un petit village. De sorte que les autres élèves et enfants du village l'évitaient. 

Ce manque, elle le comblait par le truchement de ses lectures, auprès des personnages de romans. 

Mais elle nous rassura, elle ne vécut pas cependant solitaire.

Ses voyages dans les pays étrangers où elle enseigna n'inspirèrent pas son écriture. Même si certaines anecdotes pourraient être sujets de nouvelles ou enrichir la trame d'un roman.

Pas portée vers la fiction, aux personnages qu'elle évoque dans ses livres, ceux, rares, de sa famille qu'elle put connaître, elle veut garder la vérité. Elle n'emploie pas l'expression chère à Bergounioux de "Vies minuscules", mais on la sent derrière chacune de ses paroles les concernant. De leurs vies, elle ne veut pas faire de romans, elle ne veut pas imaginer ce qu'elle n'en connaît pas, les dénaturer. Elle respecte ce qu'ils furent dans leur simplicité, dans leur humanité.

Enfin, si elle écrivit dans sa jeunesse des romans érotiques, bien que signés de Geneviève Hélène, c'est parce que se sentant la vocation d'écrire ― et elle le fit dès son plus jeune âge ― c'était pour elle le moyen d'être de plein pied dans son époque, dans le mouvement de libération féministe des années soixante dix.

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