Le
Café Littéraire luxovien / Petites fugues 2007
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Rencontre avec Cathie Barreau
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Elle-même écrit depuis l'âge de dix ans, "et cela n'a jamais cessé. Je ne le fais pas par besoin poétique qui serait romantique, ni comme une obligation ressentie, cela fait partie des activités de ma vie", dit tout simplement cet auteur authentique et discret, "Je suis engagée dans l'écriture jusqu'à la fin de ma vie dans doute. Ce, même si s'arrête l'édition". Car si Cathie Barreau a beaucoup de textes qui dorment dans ses tiroirs, ou ont été publiés en revue, elle n'a que peu publié de livres, ne vit pas de sa plume. "J'aime la lenteur" ajoute-t-elle, sûre de ses textes, qu'elle ne donne à la publication que mûrs, parfaitement travaillés et aboutis. Cathie Barreau les présentait, en lisait des extraits, en débattait, et modestement confiait : "Je ne sais pas ce que j'écris, c'est les lecteurs qui me le disent." Ecrits dans un style tout en images et sensations, ses livres, loin d'être amers et nostalgiques, sont un moment de délectation pour le lecteur. Cathie Barreau mène ses personnages, que ce soit la narratrice de Trois jardins ou ses ancêtres, humbles, malheureux, humiliés et pauvres de Visites aux Vivants, du chagrin et de la douleur à la guérison, à "l'apaisement et la consolation". "La vieillesse est un thème qui me réjouit beaucoup, on est tous les âges que l'on a traversé, sans être figé. À certains moments, j'ai encore treize ans" confie encore cette jeune quinquagénaire. Thème qui fera l'objet d'un prochain livre, Cathie Barreau y pense sérieusement, sur lequel on peut dores et déjà lire sur Internet, un texte qui l'aborde : Châtaignes sur feu de pages. Bref, la petite trentaine de personnes qui avait bravé le premier grésil de novembre, passa une bien belle soirée avec Cathie Barreau venue de sa Vendée natale à leur rencontre à occasion des Petites fugues. Ils découvrirent une personne fine et sensible, aux mains diaphanes, attentive et attachée à répondre au plus juste à leurs nombreuses questions. Discrète et presque effacée une fois sa prestation achevée, —ou recrue de fatigue parce qu'ayant trop donné?—, elle s'enchantait de découvrir les gens, la nourriture, les paysages de Franche-Comté dont elle veut s'imprégner durant les quelques jours que dureront ces Petites fugues, ayant même commencé à prendre des notes sur un livret tout blanc : Carnet de Franche-Comté…
Rencontre avec Philippe Claudel
La
bibliothèque de Pusey recevait l'écrivain Philippe
Claudel
Il m'a remerciée, m'a demandé mon prénom, l'a inscrit ainsi que quatre petits mots, dont il use sans doute pour dédicacer ce roman-là. Puis a signé, sans indiquer de date ni de lieu. D'autres personnes, trop, attendaient elles aussi leurs dédicaces et il était bien tard après sa prestation où généreusement il avait écouté avec patience lire de ses textes, lu lui-même à haute voix avec son intonation et son souffle, répondu à toutes les questions, montré son humanité et son humour, lui dont les sujets des livres sont si graves, proches des gens de peu, des exclus… Il m'a ensuite tendu le livre, m'a regardée de ses yeux insistants, comme ceux, un peu gros, d'un chien sage qui doit rester à la niche, tandis que je m'éloignais. Comme pour montrer qu'il était quelque peu désolé de ce manque de temps et d'intimité pour échanger quelques paroles, écrire une dédicace plus personnelle peut-être. Mais il n'y avait rien à dire en vertu du "lien magique auteur-lecteur" noué au fil des pages et puis, Philippe Claudel avait dit précédemment que "les livres sont des miroirs que l'on tend aux autres et à soi-même". Nous savions beaucoup l'un de l'autre par le choix de ce livre, et ce regard, il m'a semblé, voulait me le montrer. |
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