/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2019 :
Sur
le thème : "Dis-moi
dix mots sous toutes les formes"
Découvrons-les
dans la grille de mots croisés :
(Grille proposée par M-F G)
|
Horizontal :
I – Forme
d'expression vocale – Café accompagné ou non de goutte (ancien)
– On peut choisir le sien. II – Décide de notre
environnement – Assembler en un tout. III - Parts d'héritage
– Réduit au silence. IV – Oganesson – Rendu plus résistant
– Arturo – Celui des Ardents fut tragique. V – N'a qu'un
mât – Maintiendra à niveau constant. VI
– Pocharde peu lisible. VII – Pointe en Corse du sud
– Article défini – Stimulant et euphorisant. VIII – 7
chevaux à Luxeuil – Cabalistique ou du zodiaque –
Ouverture. IX – Goût du fiel – Prénom d'origine hébraïque
– Né en France d'origine maghrébine . X – Préfixe - L'écriture
dite de Luxeuil l'est – Personnel. XI – Bernache – Ni
sans emploi, ni au chômage. XII
– Solide, liquide ou gazeux – Volume d'un liquide. |
Vertical :
1 - Duvet de coton – Envahisseurs. 2 – Arobase ou
esperluette. 3 – Période chaude – Représente à
l'aide de traits – Néon. 4 – Vêtement –
Extra-terrestre. 5 – Polycarbonate – Devinette graphique.
6 – Ω – De l'Arctique nord-américain. 7 –
Petite mesure – Communes aux Aléoutes et aux Séoudiens –
Gladiateur virtuel. 8 – Bière hautement fermentée –
Uranium autrefois, interface utilisateur aujourd'hui – Du nez.
9
– Faute typographique – Céans. 10 – Genre de
plantes acotylédones – Va partout. 11 – Communauté
d'Etats indépendants née en 1991 – 576 mètres – Se plier. 12
– Élément décoratif – Clé. 13 – Argon –
Oracle. 14 – Banderole portant un épigraphe.
|
arabesque,
composer, coquille, cursif/-ive, gribouillis, logogramme, phylactère, rébus, signe, tracé
Marie Holder :
Après
la destruction de la Tour de Babel, les hommes ne se comprenaient plus. On
peut imaginer qu'ils ont dû tout reconstruire, composer
à nouveau un langage commun fait de signes
au tracé cursif
rapide, de logogrammes
au graphisme perçu de tous. En commençant peut-être par le balbutiement
d'un gribouillis
d'enfant, puis des rébus
pour interroger et jouer, des phylactères
pour dire, penser, crier dans une BD. Aujourd'hui dans notre monde devenu
village global, la petite coquille
arobase @ et la fine arabesque
& de l'esperluette ne sont-elles pas comprises de tous les habitants de la
terre ?
Roberte Burgard :
Déclaration Comment
lui déclarer son amour?
Comment composer
son message pour toucher son cœur et éveiller sa curiosité?
Il réfléchit, il a le choix.
Un logogramme,
c'est original, mais, même bien choisi, reste peu clair.
Un rébus
peut-être, pour titiller son esprit et retenir son attention?
N'importe quel gribouillis
plein de passion ferait-il l'affaire?
Ou alors une belle lettre, nette, imprimée
sans coquille
sur un beau papier de format A4; ou plutôt écrite à la main en cursive
élégante, soutenue par des arabesques
au tracé
harmonieux qui serait davantage un signe
de délicatesse et de personnalité.
Il imagine un petit avion tirant dans le ciel
un phylactère
proclamant son amour. Voilà qui serait surprenant et émouvant.
Il a bien réfléchi.
Un simple SMS envoyé sur son portable pourra
lui dire simplement JE T'M
Catherine
Georges :
Écrivains
en herbe Alors
que je demandais à mes élèves de composer
une expression écrite sur le thème de l'écriture cursive,
l'un d'eux me rendit un gribouillis
illisible, espèce de logogramme
ressemblant à des hiéroglyphes égyptiens que je ne pus décrypter.
Un autre fit une description de coquilles,
semblables aux coquillages qu'il avait ramassés sur une plage abandonnée.
Coquillages grâce auxquels on pouvait entendre la mer, ce qui lui procurait
une joie extrême.
Une fillette me montra fièrement le phylactère
qu'elle avait ramené de vacances et qu'elle portait en pendentif en guise
d'amulette. Ce superbe médaillon était joliment ciselé d'arabesques.
Un quatrième élève me fit part d'un tracé
personnel, tel un rébus
à déchiffrer, signe
perceptible qu'il avait compris d'une belle manière la signification de
différentes écritures possibles. Loin cependant de celle demandée.
Merci à eux.
Yvette
Montcharmont :
J'ai
tracé
autour des quatre versets de la Torah écrits en cursives
sur du parchemin, des croquis, des signes
représentant des coquilles,
des boucles, des volutes et des arabesques,
en évitant, bien sûr les gribouillis
et les rébus
hermétiques ainsi que les logogrammes
rares. J'ai inséré le tout dans un étui appelé phylactère
composé
d'une fine écorce de bouleau laqué, que je porterai constamment à mon cou
pour éloigner les malheurs..
Marie-Françoise :
@ Il
n'était pas utilisé comme dessin remplaçant une syllabe pour composer
les rébus
d'autrefois. Il n'était pas encore apparu dans notre vie courante lorsque les
bandes dessinées, et leurs phylactères
qui permettent d'attribuer les paroles aux personnages, prirent leur essor. Il
est, depuis l'avènement de l'Internet, "le" signe
universel et indispensable qui permet aux hommes de s'adresser des courriers
électroniques dans quelque pays de la planète que ce soit. Ce symbole de la
communication moderne utilisé comme séparateur entre le nom de l'utilisateur
et le nom du domaine de messagerie, n'est pas un quelconque gribouillis.
C'est l'arobase, ce logogramme
en forme de petit escargot niché dans sa coquille.
En réalité le tracé
d'un "a" minuscule dont la patte du coin bas-droit est prolongée en arabesque
jusqu'à faire le tour de la lettre dans le sens inverse des aiguilles d'une
montre en revenant au coin bas-droit. Son origine remonterait à loin. À la
préposition latine "ad" (qui signifie "à" ou
"vers" en français, "at" en anglais), et à la ligature
du "a" et du "d" cursifs
de l'écriture onciale ―telle
celle dite de Luxeuil, caractéristique par son grand nombre de liaisons
complexes de certaines lettres ―,
qu'auraient faites les moines copistes du haut Moyen-Âge mérovingien.
Lettres qui auraient fini par se confondre, le "d" s'enroulant
autour du "a". Version
longue : Depuis
mon aventure
typographique des années
80 j'ai toujours été sensible à la
beauté de l'esperluette :
&,
ce logogramme
en arabesque
dont à l'époque je ne connaissais pas le joli nom. Il remplace la
conjonction de coordination "et". On l'appelle aussi "et"
commercial et il fait d'ailleurs partie de l'actuel logo d'un de nos
opérateurs téléphoniques. Cette belle ligature héritée de l'époque
mérovingienne et des abréviations des moines copistes fut employée
également en imprimerie pour économiser les gestes du typographe chargé de composer
les textes à la main en prenant un à un les caractères de plomb dans la
casse. Typographe qui, s'il se trompait de cassetin, prenait un autre
caractère sans s'en rendre compte, commettait une erreur dans le texte, une coquille,
qui ne se détectait qu'à la lecture d'une épreuve imprimée sur papier. De
nos jours communiquer à l'aide d'une messagerie sur Internet nécessite, pour
rédiger l'adresse courriel de son correspondant, l'emploi d'un autre logogramme,
le mystérieux arobase
en forme de
petit escargot niché dans sa coquille
:
@. En réalité c'est le tracé
d'un "a" dont la patte du coin bas-droit est prolongée jusqu'à
faire le tour de la lettre dans le sens inverse des aiguilles d'une montre en
revenant au coin bas-droit. Il n'apparaissait pas parmi les caractères
typographiques, ni sur le clavier des machines à écrire d'autrefois. Mais
l'origine de ce signe
remonterait à loin, il serait aussi une ligature ―
la fusion de deux caractères consécutifs ―,
vraisemblablement effectuée par les moines copistes du "ad" latin
("à" ou "vers" en français, "at" en anglais)
où le "a" et le "d" cursifs
ont fini par se confondre, le "d" s'enroulant autour du
"a".
Ces
logogrammes
que les moines habiles réussissaient parfaitement, les moins
habiles de nos contemporains ont bien du mal à en effectuer le tracé
à la main et ne réussissent souvent qu'à en faire un maladroit gribouillis.
Dommage. La
beauté de certains mots ne me laisse pas indifférente. Tels
"esperluette", sus-cité. Mais aussi l'étrange "phylactère"
dont l'origine est grecque et qui est, à partir de l'art chrétien
médiéval, un moyen graphique semblable à une petite banderole qui
virevoltait en arabesque, sur laquelle se déployaient les paroles prononcées
par le personnage que l'on représentait. Ce moyen graphique, connu de tous
aujourd'hui sans souvent le connaître sous ce nom, est largement utilisé en
bandes dessinées pour attribuer des paroles aux personnages. Il y prend le
plus souvent la forme et le nom de "bulles", terme beaucoup plus
simple et peut-être moins joli, même si d'aucuns lui trouvent un petit air
poétique de par l'évanescence des paroles qu'évoquent précisément ces
"bulles", telles celles irisées de savon. Je
me souviens avec une certaine nostalgie des rares moments d'Interlude que
j'appréciais dans mon adolescence, où pour faire passer un temps mort à la
télévision (l'ORTF d'antan, alors et par bonheur sans publicité),
un naïf petit train rébus
à vapeur caracolait en toute quiétude, traversant les paysages en noir et
blanc de nos idylliques et pittoresques campagnes, défilant wagon après wagon sur l'écran,
qui était encore bien petit et
bombé,
nous présentant une suite de dessins qui permettaient, une fois
interprétés si nous étions perspicaces, de déchiffrer l'un ou l'autre proverbe avant la gare de La Solution.
En y
repensant, voilà que me trotte en tête le fredon de la musique
caractéristique qui indissociablement l'accompagnait et qui de loin, attirait.
Bernadette Larrière
:
Voici
quelques gribouillis
pour essayer de composer
un petit texte contenant les dix mots de la langue française proposés cette
année 2019.
Si j'étais douée pour créer des BD,
j'inventerais des phylactères.
Si j'étais douée pour le dessin, je
créerais un rébus,
voire des arabesques,
puisqu'un logogramme
existe déjà.
Si j'étais douée pour la littérature,
je rédigerais des romans, des essais ou des poèmes, sans coquille,
d'une écriture cursive
!
Mais hélas, les signes
que j'espère d'un don particulier ne semblent pas encore avoir été tracés
dans mon horoscope et je me régale à lire les œuvres déjà publiées...
Monique Armando :
J'aime
lire, mais je n'aime pas lire les bandes dessinées. Je n'aime pas leur
écriture scripte, parfois proche du
gribouillis,
enfermée dans des
phylactères.
Je n'aime pas les
logogrammes
avec leurs
signes
et leurs
tracés
compliqués que, tels
des
rébus,
il faut décrypter.
Mais, j'aime les mots qui dansent comme des
arabesques
sur le papier. Ces
mots qui viennent du cœur et de l'âme pour exprimer nos sentiments.
Je
voudrais savoir écrire et
composer
de jolis textes, mais
il ne sort de mes neurones que de simples écrits en
cursive
pleins de
coquilles.
Alors, je me contente de lire et je m'évade dans les histoires que d'autres
que moi savent si bien conter...
Marie-Françoise
:
Bientôt
Pâques! Pour composer
un rébus
sur la coquille
de l'œuf que Marguerite venait de gober, elle s'appliquait au tracé
soigné de dessins mêlés d'arabesques
cursives et
autres gribouillis
censés représenter des personnages. Muets, puisque lui manquait, pour des phylactères,
un peu d'espace. Elle n'omit pas d'apposer sur son œuvre terminée le petit logogramme
discret en forme de fleur qui signe
son nom. Phylactère,
phylactère, est-ce que j'ai une gueule de phylactère? Lui répondit l'ami Rébus.
Faudrait voir à pas prendre vos gribouillis
pour des arabesques.
À pas composer
avec le tracé
flou. Parce que moi, les logogrammes,
cursifs
ou pas, je m'en tamponne la coquille,
hardi petit. Je
m'en tiens au tangible, moi, sans prendre la tangente. Et je persiste et signe.
Brigitte Muller :
Jeux
d'enfants Pendant
mon enfance, j'étais un vrai garçon manqué jusqu'à mon entrée au collège
: «Casse-cou comme ce n'est pas possible!» disaient de moi mes parents. Dans
le village, il y avait deux clans de gamins: un groupe uniquement constitué
de garçons et qui ne tolérait pas les filles et un autre qui acceptait
celles-ci, à condition qu'elles ne soient pas des poules mouillées : ma
place était bien sûr parmi ces derniers. Une bande d'une douzaine de mioches
qui mettait de la vie dans le bourg! Notre
jeu favori était d'intriguer à longueur de journée en lançant des cabales
les uns contre les autres. Dispersés à travers le village, nous avions
inventé des astuces pour nous contacter, nous retrouver ou nous informer d'un
tour joué par l'autre camp; car les deux groupes étaient bien entendu des
adversaires. Les ennemis tentaient d'intercepter les messages que nous
nous envoyions mutuellement et qui étaient pour la plupart du temps portés
par un petit frère ou une petite sœur. Si un papier tombait entre des mains
rivales, tout était combiné pour qu'ils n'en comprissent pas le langage,
donc la signification. Alors nous inventions des écritures codées uniquement
lisibles par les alliés: l'écriture cursive,
communément utilisée à l'école et bien trop facile à déchiffrer était
proscrite, sauf quand nous la rendions invisible grâce au jus de citron: on
ne pouvait décrypter le tracé
du message secret qu'avec l'aide d'une bougie allumée que l'on faisait aller
et venir à une dizaine de centimètres sous le parchemin.
Nos
autres écrits, soi-disant indéchiffrables, se composaient
d'hiéroglyphes de notre invention et les pictogrammes agrémentés d'arabesques
et autres fioritures nous donnaient un sentiment de joie et de supériorité
vis-à-vis du camp adverse. Mais la superbe retombait souvent car il n'était
pas rare que nous oubliions le sens de nos signes
et le gribouillis
que l'on recevait alors devenait un rébus
tellement mystérieux qu'il nous obligeait à jouer aux devinettes; cela
donnait lieu à des malentendus ou des rendez-vous ratés: impossible de
prendre un quelconque téléphone, rare dans les maisons à cette époque, et
les quelques parents qui en possédaient un, interdisaient son accès aux
enfants.
Parfois il arrivait aussi qu'une simple coquille
dans le texte nous fasse tout comprendre de travers et nous étions alors
obligés de nous retrouver tous dans notre repaire pour changer les logogrammes.
Mais le plus excitant et aussi le plus
dangereux, c'était d'arriver à planter un phylactère
barbouillé d'un pamphlet sur le castrum de l'ennemi tout en essayant
d'éviter les blocs de boue, les volées de pommes de pin et les jets de
cailloux. Plus d'une fois, l'un d'entre nous dut rentrer chez lui avec un bleu
au bras ou sur la cuisse, les vêtements maculés et déchirés et la mine peu
fière en attendant d'être grondé ou puni à la maison. L'école
primaire dans le village s'arrêtait avant la sixième et du même coup les
jeux d'enfants prirent fin. Dès lors, mes parents exigèrent que je me
comportasse en fille !
Michèle Grossetête
:
Nous
sommes une génération livresque à qui nos parents ont inculqué l'amour de
la lecture.
Au Noël de mes huit ans je m'émerveillais des Aventures
de Pinocchio. Livre volumineux orné de gravures superbes que l'on m'avait
offert. Ces aventures frappaient mon imagination, voire m'angoissaient lorsque
je voyais le pauvre pantin enfermé dans le ventre d'une baleine éclairé à
la bougie. J'ai lu et relu Les malheurs de Sophie au point de le savoir
par cœur, comme se plaisait à me le rappeler maman.
Ce goût de la lecture et du merveilleux fut transmis
à mes enfants à travers ces mêmes livres qu'ils découvraient lors des
vacances passées chez leurs grand-parents, mes parents...
Nous jouions avec eux à divers jeux de société,
devinettes, charades et
rébus...
Tout y passait, jusqu'à glisser vers ces albums
composés
de petits dessins et
de
signes tracés
dans des
phylactères.
À nos neveux, bretons par leur père et qui
habitaient les Côtes du Nord (aujourd'hui d'Armor), nous offrions des albums
d'Astérix et d'Obélix, héros auxquels ils s'assimilaient. Mes fils eurent
droit eux aussi à cette collection de Gaulois irascibles, ainsi qu'aux
séries de Tintin, Gaston Lagaffe, Dalton, Tuniques bleues et autres
Alix...
Cadeaux pas désintéressés, car nous,
parents, parcourions quand nous en avions le temps ces BD. Moyen commode et
rapide pour nous de faire une pause, même si nous étions loin d'en être les
chantres. Dans les bulles de ces BD, pas de gribouillis,
des onomatopées certes, mais pas de logogrammes
non plus comme ceux qui actuellement envahissent notre quotidien et le @
indispensable pour communiquer par courriel.
Nous sommes une génération de papier, de
crayon, de plumes, d'encre et de stylo. Vous souvenez-vous des encriers de
porcelaine blanche emplis d'encre violette logés dans nos pupitres
d'écoliers? De l'apprentissage laborieux de l'écriture cursive
en s'appliquant à ne pas faire d'arabesques
involontaires ni de pâtés au milieu de la page? Jusqu'à ce qu'arrivent le
stylo plume à réservoir d'encre puis le stylo à bille libérateur. La
bête était domptée, l'instituteur ne vous traitait plus de goret
!
J'arrive au bout des souvenirs qui m'ont permis
d'employer les dix mots de la langue française 2019 et m'aperçois que le mot
coquille
ne se trouve nulle part, sauf dans ma conclusion...
Jeanne Parat :
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2018 :
Sur
le thème de la parole : "Dis-moi
dix mots sur tous les tons ! "
Découvrons-les
dans la grille de mots croisés :
(Grille proposée par M-F G)
|
Horizontal
:
I - Appel littéraire - Avocat, huissier ou notaire - Fait effet.
II - Propos suffisant.
III - Loquacité - Certains romans le sont.
IV - Piètre chanteur haut perché.
V - Rabelaisien.
VI - Bavarde et désordonnée - Omettra.
VII - Son - Réserve d'embrouilles.
VIII - Liseron ou bavard - Père de Girflet.
IX - Appel - Barde.
X - Parlées au Vanuata - Lieu de confidence sans dessus dessous.
XI - Suit le nu - Chuchoter.
|
Vertical :
1 - Vocative - Suit la théorie - Suffrage. 2 -
Conservatoire - Roman de Philippe Djian. 3 - Politiques ou
financières. 4 - Entrent chez Cicéron - Langue des monts Torricelli -
Sur la Tille. 5 - Robes des rats - Communication rapide obsolète. 6
- Se servit des dents - Schutzstaffel. 7 - Préposition - Languette
irrégulière. 8 - Inflexion - Propre de l'homme en remontant. 9
- Salives mal - Air vicié. 10 - Retombe en enfance. 11 -
Juge d'un roman chinois - Papoter au Canada.
ACCENT,
BAGOU, GRIOT(TE), JACTANCE, OHÉ, PLACOTER,
SUSURRER, TRUCULENT (E), VOIX,
VOLUBILE
Roberte Burghard
:
La
foire de printemps bat son plein sous un ciel clair et un vent encore un peu
acide. Une foule dense se presse sur la grand’place. Partout ça papote, ça
placote,
il règne un brouhaha de voix,
de cris, de conversations que dominent les appels des forains cherchant à
accrocher le badaud, le client éventuel par leur bagout
souvent truculent.
Certains,
entraînés par une longue habitude, déroulent, volubiles,
un discours parfaitement rôdé. Leur jactance
fait parfois effet et la foule s’attroupe. Une fillette tire sa mère par la
manche et lui susurre
à l’oreille
son envie d’une belle barbe à papa.
Ohé
!
Un petit groupe rejoint le copain qui les a hélés, devant un grand
noir en boubou, accroupi sur un tapis où s’étale toute une bimbeloterie
colorée. Il raconte, avec un accent
savoureux, tel peut-être un ancêtre griot,
une vieille légende africaine.
Le
spectacle est vraiment partout et la musique entretient une atmosphère de fête
où chacun trouve son plaisir.
Michèle Larrère
:
Le
printemps des poét(ess)es
Ohé
! Les filles, il est temps de vous réveiller
L'heure n'est plus à susurrer
des mots esthétiques
Ne laissez pas la jactance
d'un griot
détrôner
votre truculent
potentiel artistique !
Vous êtes les meilleures ambassadrices pour un
Oscar du bagou.
Soyez volubiles,
Faites entendre votre répertoire créatif,
vos voix
de sirènes !
Mettez l'accent
sur l'excellence de vos capacités
et ne permettez pas à vos antagonistes
de placoter
sur votre chute de reins
ou sur vos yeux de biche !
Marie Holder :
― Ohé
! Qui veut placoter
avec moi ?
―
De qui cet accent
? D'où vient cette voix
? Du Canada ?
―
Moi, je suis le griot.
Sans bagou
ni jactance,
je conte, en poète volubile,
les exploits souvent truculents
des rois anciens de mon Afrique. Si vous le voulez, je peux aussi, simplement,
vous les susurrer...
Marie-Françoise :
Relation
clientèle
Ma
parole il est suspect... abîmé, déchiré, altéré, moisi, corrompu,
avarié, filandreux, véreux! et les autres que voici sont du même acabit!
s'exclama Irma volubile,
en cherchant des yeux un vendeur.
Elle
en dénicha un retranché en milieu de travée qui lisait une BD et riait aux
éclats en se tenant les côtes. Comment des personnages d'un graphisme de
moins en moins soigné, vociférant des bulles aux caractères difficilement
lisibles, ―
en l'occurrence un griot
déblatérant ses palabres dans le désert ―,
peuvent-ils intéresser qui que ce soit? Décidément, le niveau est bien bas,
pensa-t-elle en haussant les épaules.
―
Ohé,
vendeur, accourrez donc ici constater de visu! cria Irma d'une voix
à l'accent
peu amène. Ce n'est pas l'heure de déchiffrer vos phylactères quand dessous
ces paquets de petits trous percés on trouve sur l'étal des filaments
crottés!
―
Mais Madame, rien de plus naturel, voyez sur ces paquets le label apposé
:"BIO". Vous avez donc, en plus de la farine, les protéines. Et
c'est heureux, car... commença-t-il à susurrer
de son bagou
de bonimenteur prêt à se lancer dans des propos propres à refiler une
télé à un aveugle...
―
Cessez votre jactance
et dégainez votre portable! le coupa-t-elle. Appelez illico, de ce rayon, le
responsable, le Chef! ordonna-t-elle d'un ton à ameuter les clients alentour
friands du moindre incident truculent
et susceptibles pour un rien de placoter
en colportant rumeurs, ragots, bavardages et cancans. Fi du laisser aller, il
faut, à plus d'hygiène, veiller dans le commerce! Que diantre! pesta Irma.
Mots
doux
Gentille
et si peu volubile
Lucile !
Tu t'es laissé charmer au doux bagout
d'Arnould.
Griot
peut-être dans une autre vie, ou revenant de L'Arcadie ?,
il placotait
sans te lasser ses aventures truculentes
de jeunesse adolescente et de croisières en mer.
Il lui arrivait de chanter :
«Ohé,
ohé
matelot ! Matelot navigue sur les flots...»,
de lire à haute voix,
de déclamer, même de résoudre des mots croisés.
C'étaient des mots doux aux accents
jouvenceaux
qu'à ton oreille attentive il susurrait
:
« M'importe,
docile et fragile Lucile, ce que tu fais, ce que tu lis, ce que tu aimes.
Mets par écrit pour moi ce que tu vois, ce que tu penses, à quoi tu
rêves
lorsqu'en mars en forêt, tu marches sous la jactance
des oiseaux!»
Acrimonie
Ohé
! Oyez !
Vous vous dites griotte,
mais n'êtes capable que de parlotte;
Votre bagou
est bon à mettre au clou;
Vous croyez vos propos truculents,
ils sont insignifiants;
Vous placotez
en restant cachottier;
Votre voix
est perchée et plate à la fois;
Volubile,
vous crachez votre bile
de votre accent
outrecuidant bien loin d'être chantant;
Vous croyez susurrer
mais êtes en train de crier;
Vous m'accusez de Jactance? Je vous impose: Silence!
Brigitte Muller :
Verbiage
musical
Ça
placotait
ferme là-haut. Difficile de savoir si elles se chamaillaient ou si elles
bavardaient simplement entre elles?
Il
est vrai que là où elles étaient positionnées, une belle vue sur les
environs s’offrait à elles ; elles pouvaient donc surprendre tout ce
qui se manifestait dans les airs mais aussi sur le sol et les chemins en
contrebas. Leur verbiage n’était certes pas truculent
mais il n’en paraissait pas moins pittoresque, les modulations colorées
et les notes passant du grave à l’aigu, chant ou léger caquetage?
Qu’avaient-elles
donc à surveiller et épier depuis leur perchoir? un intrus, un importun,
un gêneur, un ennemi, peut-être? Pas de jargon, pas de bagou
volubile
mais une voix
à nulle autre pareille, une musique particulière, rauque, et qui lançait
de temps en temps un cri strident, une sorte de croassement aigu, pareil
à un avertissement qui semblait dire «Ohé
!
attention, danger!»
Loin
d’être des griottes
charmeuses,
elles s’entouraient sans le vouloir vraiment, d’une multitude de
musiciens qui chantaient et sifflaient dès les premiers rayons de soleil.
La douce chaleur du printemps encourageait les gazouillis et certains s’égosillaient
avec beaucoup de grâce: une mélodie inspirée, puis un air harmonieux et
encore un autre, repris parfois comme un refrain, chanté en solo ou
accompagné; si l’on était distrait, on aurait dit: «Quelle
cacophonie, quelle jactance!».
Mais
non, pas de dissonance et si quelquefois un accent
se voulait plus
perçant, un sifflement plus sonore, le rythme de la nature n’en donnait
pas moins le ton et on aurait presque pu entendre les parents sussurer
à l’oreille de leurs oisillons : «Allez, il est grand temps de quitter
le nid. Envolez-vous maintenant.»
Ça
placotait
ferme là-haut au sommet des platanes. Au bord des nids éparpillés, les
petites corneilles étaient prêtes pour le bal de la vie.
Monique Armando :
Petit
règlement de compte
Après
de bien longues années, Maître Renard rencontre Maître Corbeau sur un arbre
perché.
―
Ohé
Me
Corbeau! Comment allez-vous? Il y a bien longtemps que nous nous sommes vus.
―
Ah ! bonjour Me
Renard. Vous venez placoter
avec moi?
―
Non, je passais par là. Mais vous avez bien changé Me
Corbeau... Votre plumage est bien terne et votre ramage n'est plus si volubile.
Vous n'êtes plus le truculent
griot de la
forêt!
À
ces mots, Me
Corbeau, avec un accent
de révolte, lui répond:
―
Et vous Me
Renard qu'avez-vous fait de votre brio? Vous avez perdu votre bagout,
et votre belle voix
si flatteuse susurre
votre jactance
maintenant. Votre pelage est tout mité et vous ne tenez plus sur vos
pattes...
Me
Renard tout penaud lui dit :
―
Ah ! ne nous fâchons pas Me
Corbeau. C'est vrai nous avons bien changé tous les deux. N'auriez-vous pas
un fromage à partager ?
Cette
histoire n'a pas de morale... C'était pour placer mes dix mots !...
Jeanne Parat :
"La
voix
ne résonne pas dans l'espace, mais dans le silence de l'autre" (Lacan)
Au
bal, au bal masqué, ohé,
ohé, elle ne
peut s'arrêter de danser, danser...
Truculent
ce groupe de la Compagnie Créole!
Georges Brassens n'en sert pas moins quand il
nous dit: «Non les gens n'aiment pas que/l'on suive une autre route qu'eux».
Et
Francis Cabrel? Quelle voix quand
il nous susurre à l'oreille: «Quand j'aime une fois, j'aime toujours!»
Chaque type, chaque couleur de voix suggère un timbre bien particulier
et sert souvent à sur signifier ou à sous signifier un message. Ma voix
circonscrit donc un espace proche de mon corps résonnant ou chantant, et le
mot que j'utilise qu'il soit parlé ou chanté a son importance.
Avec
rapidité et abondance, mon langage est volubile.
Avec ce langage abondant mais effronté tendant parfois à faire illusion ou
mène à duper j'aurais, dira-t-on, du bagout.
Quant
à celui, en Afrique du Sud ou de l'Ouest qui «était
poète à ses heures» mais pas que, puisque musicien et un peu sorcier,
tambourinant sur un petit ou gros tambour, remuant son hochet, serait-il griot?
Le
langage tambouriné à la main ou à la raquette en bois ne titille pas nos
neurones de la même façon que la flûte à bec ou traversière!
Comme
chaque année, l'association Franche-Comté-Québec nous invite, avec l'accent
québécois bien entendu à nous rendre à Vesoul ou Besançon pour aller,
sans jactance,
placoter
un peu avec eux.
Sans
nous "casser la voix", et même dans la cacophonie, vivons le
ton et le bon son sur tous les fronts!
Bernadette
Larrière :
Conversation
téléphonique
Tu
dis: "un super voyage", si je suis prête à voir du pays,
entendre une langue différente, d'autres accents
et connaître par la même occasion de truculents
compagnons de voyage…
Mais
quelle voix
pour me proposer un tel périple! Tu me susurres
avec ton bagou
habituel un programme très alléchant, tu es si volubile
avec cette jactance
que je te connais bien!
D'accord ça me tente de faire le circuit des villes
impériales du Maroc avec toi mais il faut tout de même que je réfléchisse,
que je vérifie mon agenda, mes finances, que je m'organise, etc. ... à moins
que tu ne sois aussi un griot
et que tu cherches à m'influencer !!
. . .
Ohé
! cesse de placoter,
tu m'as convaincue, je m'y projette déjà ! Inscris-moi
s'il te plaît et envoie-moi la plaquette d'information, je l'attends avec
impatience !
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2017 :
"dis-moi
dix mots sur la Toile"
qui mettent à l'honneur le numérique
Découvrons-les
dans la grille de mots croisés:
Horizontal
:
I - S'écarte à nouveau de ce qui est prévu. II- Qualifie
le matériel informatique mobile. - Coqs bien désordonnés. III-
En Côte-d'Or. - Cloud. IV - Consulter fréquemment son
téléphone intelligent en ignorant les personnes physiques présentes. V
- Course à pied pleine de confusion. - Sans relation. VI - Violences
physiques mal placées. - Ronge la nuit. VII - Marque-page
informatique. - Produite par le sanglier. VIII- Patronyme à
Brazzaville. - Difficile à endiguer. IX - Dieu
domestique chez les Romains. - Titre de paiement électronique. - Transports
rapides. X - Âge - Autrefois sur les mers, aujourd'hui sur le net.
Vertical :
1 - S'ébattre avec joie. 2 - Productrice de légumes - Incarnation
de Vishnou ou personnage virtuel. 3 - Erreur entraînant la
nullité d'un contrat. - Change de direction. 4 - Combinaison
typographique utilisée par les internautes pour manifester leur état émotif.
5 - Ratissera. 6 - Préposition latine. - Condition logique. -
D'un gamin parisien. 7 - Gâches - Grande nappe. 8 - Trop
utilisé. - Creusa la base. 9 - Imposture comique. 10 -
Prénom féminin. 11 - Accueillir des services ou des pages Web sur
un serveur. 12 - Sur la Tille - En remontant dans la manche - Pas
d'ici-bas. 13 - Navigateur internet en action.
(Grille proposée par M-F G)
AVATAR,
CANULAR, ÉMOTICÔNE, FAVORI, FURETEUR, HÉBERGER, NOMADE, NUAGE, PIRATE,
TÉLÉSNOBER
Marie Holder
:
Il est tentant parfois de télésnober
pour fuir le réel et s'évader dans les airs. Se faire héberger
sur un nuage
pour vivre nomade.
Et, fureteur
d'un émoticône
à l'autre, se chercher un avatar
selon son humeur. Pirate
serait mon favori,
mais pirate
de l'air, non ! Autant redescendre sur terre, car ce serait un très mauvais canular
!
Brigitte
Müller :
L’avatar
La plupart du temps, nous partons en voyage avec mon beau-frère : il est
spécialisé en informatique et surtout féru d’internet : les pirates
du Net et les cyber attacks ne lui font pas peur ; c’est donc grâce à
ses connexions sur le Web qu’il nous déniche parfois un séjour sympa à
l’étranger.
Un jour, au Sénégal, nous sommes en
train de visiter l’île de Goré qui se trouve à l’Ouest de Dakar ;
classée au patrimoine mondial de l’Unesco, elle représente la face noire
des Blancs, la malheureuse traite des esclaves africains. Cette visite, il
nous faut la faire car ma belle-mère est une descendante de la lignée de
Marc Schoelcher, le frère de l’abolitionniste Victor : la Mamie attend
donc des photos de l’île maudite, sauvée entre autres par le frère de son
aïeul !
Après avoir débarqué de la chaloupe, pilotée
par un ancien nomade,
un Serere devenu sédentaire, nous commençons par déambuler, sous un beau
ciel sans nuages,
entre les vieilles maisons colorées et les rues fleuries de bougainvillées
puis nous poussons jusqu’à la pointe de l’île où se concentre une bonne
partie des artistes contemporains sénégalais. Mais il nous reste encore à
voir l’« esclaverie », la maison des esclaves où des milliers
d’hommes, de femmes et d’enfants étaient hébergés,
que dis-je ! parqués et entassés pire que des bêtes ; c’est au
moment où nous ressortons de la cellule des « Récalcitrants »
que le beau-frère s’aperçoit qu’il a perdu son smartphone : une
guigne ! lui qui voulait poster sur Facebook les situations et les
souvenirs préférés, en l’occurrence en cet instant une vue de nos corps
grimaçants qui se démènent pour s’extirper de la cave exiguë. Nous
rigolons en douce car la privation des « émoticônes »
réceptionnés sur son portable et surtout les « like », ses favoris,
semblent l’affecter plus que la perte du mobile !
Mais qu’à cela ne tienne, il clame à
haute voix qu’il promet 20000 francs CFA à qui lui rapportera son appareil !
Ni une, ni deux, plusieurs jeunes détalent dans tous les sens et, promis !
ce n’est pas un canular !
voilà ces fureteurs
revenus au bout d’une demi-heure avec le bon téléphone ; à ne rien y
comprendre…
Bien entendu, le « bof »
nous télésnobe
pendant encore une trentaine de minutes, le temps de raconter à ses « amis »
internautes cet avatar…
et nous avons juste le temps d’attraper la dernière chaloupe !
Roberte Burghard
:
Inquiétude
Hello!
Quel silence de ta part! Aurais-tu décidé de télésnober
tes amis? Mes mails répétés ne trouvent pas d'échos malgré les émoticônes
désolés qui les accompagnent.
Faudra-t-il que je lance un canular
par l'intermédiaire de nos connaissances?
Peut-être, tout simplement, un esprit nomade a-t-il soufflé et poussée à prendre le large vers un de tes buts favoris.
Peut-être es-tu en train de voguer sur
l'"Avatar",
ce bateau qui sillonne les mers froides. Gare aux pirates!...
mais je crois qu'ils ne hantent que les mers chaudes.
Peut-être t'es-tu fait héberger
chez les Lapons pour découvrir leur vie nomade.
Mais ton esprit fureteur
n'a pas pu se perdre dans les nuages.
Alors?...
Une carte postale bien traditionnelle me
donnera peut-être bientôt de tes nouvelles puisque, finalement c'est au
courrier traditionnel que je confie ma lettre.
Monique Armando
:
Conversation
à bâtons rompus avec ma petite fille
Un après-midi d'hiver, bien au chaud devant petits fours et café, nous
discutons de tout et... de rien!
―
Dis Mamie, pourquoi tu ne veux pas te "mettre" à l'ordi? Tu
pourrais parler avec beaucoup de monde, tu aurais plein d'amis sur Facebook...
―
Mais, des amis, j'en ai, je peux les voir, les entendre, les toucher et nous
n'avons pas besoin d'émoticônes
pour échanger nos émotions!
Haussement d'épaules...
―
Tu peux, s'il te plait, me passer ma nomade
qui est à côté de toi.
―
Ta nomade?
―
Oui... Ma tablette!...
―
Oh là là ! tu ne vas pas me télésnober
aujourd'hui?
―
Si Mamie. Excuse-moi, mais c'est urgent. J'en ai pour deux minutes... Ma copine
Zoé est en pleine dépression. Il lui est arrivé un triste avatar:
son copain l'a trompée.
―
Julien? Pas possible! C'est sûrement un canular.
Et ça tchatte!... et ça tchatte!...
Après dix longues minutes...
―
Dis Mamie, moi aussi j'ai un problème: mon compte bancaire est au rouge...
J'essaie de mettre en action mon fureteur
pour naviguer et ne peux atteindre les services de ma banque sur le serveur
où elle les fait héberger.
Un pirate
à tout bloqué et, évidemment, tu ne sais pas ce qu'il faut faire...
―
Ben non! Tu vois, moi, j'ai un petit crayon et je note tout sur un petit
cahier. J'ai un joli marque-page (pardon, favori)
et je sais tout sur mes comptes!
―
Oui, mamie, je sais. Pour toi les nuages
ne s'appellent pas Cloud. Tu rêves d'une vie de nomades
et de pirates
sur la mer. Tu relis tes livres favoris,
etc. etc.
―
Oui, ma chérie, c'est vrai. Mais notre différence de langage ne nous
séparera pas. Je vais penser à ton compte en banque.
―
Oh! Mamie, tu es géniale!
Monique Litzler :
J'aime les reportages à la télé. Découvrir les terres sauvages, les
fonds d'océans avec leurs poissons calmes et multicolores qui me semblent
danser. Les arbres magnifiques, droits comme des empereurs, les jardins
multiples, tous différents, de tout pays, les oiseaux de paradis très
remuants, et un peu architectes d'intérieur, les singes, pirates
avec leurs congénères... Cependant je vais les télésnober,
enfin si l'on peut dire, pour passer à la lecture du "Chat du
Rabbin" qui m'attend, mon plaisir favori.
Je suis un peu nomade
dans mes divertissements et sans Internet ni ordinateur, ce ne sont pas les
dessins des émoticônes
de quelconques messages qui m'émeuvent. Ceux des bandes dessinées de la
bibliothèque municipale me suffisent. Elle en possède un large fond.
Histoires policières, faits historiques, et même un Avatar.
Dessins étonnants de guerriers interplanétaires, tantôt animal
"cornu", tantôt plante "sabre". Ce n'est pas un canular
mais un héros de bande dessinée.
Mais voyons ce que fait le Chat du tome 3.
Il est bleu avec des yeux verts. Il parle
quelquefois à son maître Le Rabbin et à sa maîtresse la fille du Rabbin.
Il est si mince qu'il se glisse partout, et si fureteur
qu'il faut le chercher dans les dessins. Parfois il se fait héberger
par les voisins. Il lui arrive d'aller à Paris avec ses maîtres et d'y
rencontrer un petit chien qui l'accompagne. Ils visitent une église, un
restaurant, la synagogue étant fermée.
Soudain un gros nuage
noircit les rues, les dessins sont alors emplis de gouttes d'eau grise et
bleue de toutes dimensions, les deux petits compagnons sont à peine visibles
sur les images. Au dessin suivant l'eau monte dans la rue, le Rabbin explique
à son chat qu'il ne peut pas le porter car aujourd'hui c'est shabbat. Alors
le chat ne devient plus qu'un trait sur l'image suivante.
Marie-Françoise :
Je viens ce concocter un joli poème qui pourrait fort bien accompagner mes vœux
du prochain Nouvel An, aussi je me sens sur mon petit nuage et place un
émoticône :-) [visage couché de la joie, pour les anglais smiley
(sourire), pour les canadiens plus prosaïques, binette...].
Le temps venu je les enverrai par courriel, à
vous, chères Dulcinée(s) du Café littéraire luxovien, puisqu’il s’avère
que les lecteurs sont principalement des lectrices.
Et pour qu'il touche le plus grand
nombre je le mettrai en ligne sur le site www.calilux.net, qui est le reflet
plus ou moins déformé de notre activité autour des livres et des auteurs au
Centre Social Saint Exupéry de Luxeuil. En espérant qu'un pirate
n'ira pas le dérober sur la Toile et se l'approprier. C'est, voilà qui est
moins poétique, l'un des avatars
possibles du Net.
Nos réunions de Café, vous le savez fort bien
puisque vous en êtes les fidèles participantes, ne sont pas toujours aussi
sérieuses que celle que nous avons tenue en évoquant Stefan Zweig. Pour
laquelle nous avons eu un visiteur occasionnel. Un curiste, venu nous écouter
parce qu'il avait lu le Joueur d'échecs. Il passa malheureusement une
partie de son temps à nous télésnober
en pianotant sur son smartphone. Peut-être attendait-il un message urgent,
que, loin des siens, il pouvait réceptionner grâce à cet appareil nomade?
Même si chaque année, lors de notre réunion
de mars, nous jouons à résoudre une grille de mots croisés puis à
concocter le texte incontournable contenant les Dix mots de la Langue
française... le site du Café littéraire luxovien, n'est pas un site de jeu.
Ni un forum de discussion, et n'est inscrit sur aucun réseau social. De sorte
que, si vous souhaitez y apporter du contenu, comme je vous y encourage
vivement, il est inutile de vous choisir un avatar
(image pour vous représenter). Toutefois, si vous tenez à garder l'anonymat,
vous pourrez signer votre note de lecture ou l'expression de votre ressenti
lors d'une rencontre avec un auteur, d'un pseudo. Ainsi, moi-même...
Mais je ne vais pas vous dévoiler tous mes
secrets.
Il vous sera loisible d'en dénicher
quelques-uns en visitant le site auquel vous pourrez accéder plus rapidement
en l'inscrivant en favori
sur votre navigateur, pour peu que vous preniez la peine de vous transformer
en fureteur
avide d'en explorer les nombreuses rubriques.
Je le fais héberger
à mes frais, moyennant à quoi, il n'est pas pollué par la publicité
dérangeante des serveurs gratuits. Il faut savoir ce que l'on veut. Je hais
la publicité masquant partie des pages pour happer l'attention des
internautes.
Autre détail à signaler, si vous écrivez
quoi que ce soit pour le site, envoyez-le de préférence par courrier
électronique, que je puisse par copier-coller l'insérer facilement sans
avoir à tout retaper. D'avance merci. Et, de grâce, surtout ne me
transmettez pas le dernier canular
qui circule sur le Web et que vous venez de recevoir. Enfin, si dans un
message que vous me transmettez, il faut cliquer sur quoi que ce soit pour
accéder à du texte, une vidéo ou un diaporama, tout aussi instructifs,
amusants, sublimes ou poétiques que vous me les vanterez, je les mettrai
directement à la poubelle, sans les ouvrir. Car c'est ainsi que l'on risque
de télécharger à son insu, virus, cheval de Troie ou autres logiciels
espions malveillants.
N'allez pas en déduire que je sois parano,
mais la crainte du piratage ou du pistage, et surtout du vérolage, me retient
même de stocker mes documents personnels sur un serveur distant, dans le
Cloud, nuage
en français, et m'encourage à continuer à préparer mes pages sur mon vieil
ordinateur au système d'exploitation largement dépassé avec lequel par
conséquent je ne navigue plus depuis longtemps sur Internet.
Le jour où celui-ci ne fonctionnera plus, ce
sera pour moi un drame :-( parce qu'il est doté de logiciels qui ne sont plus
compatibles avec les ordinateurs de dernière génération et qu'il est depuis
de nombreuses années, l'objet magique, l'ami fidèle, à qui j'ai confié mes
joies et mes tourments.
"Objets inanimés, avez-vous donc une
âme? "
Que voulez-vous, j'ai un fond romantique, on ne
se refait pas.
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2016 :
"dis-moi
dix mots... qui invitent à partir à la découverte du français parlé dans
les différents territoires de la Francophonie"
Découvrons-les
dans la grille de mots croisés:
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
I
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
III
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IV
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VII
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VIII
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IX
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
XI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
XII
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Horizontal
:
I. Suisse
alerte et plein de vie.
- Vendeur, représentant et placier. II. Pas prononcé
distinctement. III. Il
a une cité à Marseille et une chapelle à Ronchamp.
- Contre la règle. IV. Point. - Université Libre de Tunisie. - Don
Rodrigue. V. Renforce l'accord. - Elle a une avenue à Nice. - Voie à
suivre. VI. Forme de rire. - Congolais
influent aux nombreuses relations.
VII. Virus. - Étendre. VIII. Base de données centrale d'un opérateur
de réseaux mobiles. - Poisson du Léman. - Sur la portée. IX. Dans la
province de Ferrare en Italie. Est donc passée à l'hôpital. X. Norme
de sensibilité photographique. - Permet de garder plus longtemps. - Boisson
anglaise. XI. Express
serré suisse. XII.
Petit commerce québécois
d'alimentation et d'articles de consommation courante aux heures d'ouverture
étendues.
Vertical
:
1. Peuvent encore se
faire des donations. - Pleuvoir
à verse en remontant sur la Belgique.
2. Que l'on ne peut percevoir. 3. Carlo Emilio. - Embellit. 4.
Circule seulement à Orania. - Le chlore. - Soleil d'Égypte. 5. Ouvre
la gamme. - Sournois.
6. Feignit. - Éditions de l'Homme Sans Nom. 7. Versées dans les
sciences ou dans la piscine. - Faible
lumière belge. 8.
Commune de Normandie. - Minibus
orné de peintures naïves en Haïti.
- Cours court. 9. Mesure d'ailleurs. - Cours du Nord. - Belle de
Hongrie à l'est des Monts Mátra. 10. En connivence. - Bout de glace.
- Régiment d'Infanterie Territoriale. 11. D'une manière qui inspire
le respect. 12. Vent
dans la neige
québécoise. -
Piégé.
(proposée par M-F. G)
CHAFOUIN, CHAMPAGNÉ, DÉPANNEUR, DRACHER,
FADA, LUMEROTTE, POUDRERIE, RISTRETTE, TAP-TAP, VIGOUSSE
Jeanne Parat
:
Vigousse,
petit suisse alerte et plein de vie
menait depuis toujours bon train avec envie,
et c'est sur notre territoire franc-comtois
dans un petit bourg au musée de la mine et du charbon d'autrefois
qu'il monta,
là, où Fada,
à la chapelle de Ronchamp,
a cité pour longtemps ;
de même qu'à Marseille,
là où bonne mère veille.
Entre deux, et grâce aux nombreuses relations avec le Congolais champagné
il visita la campagne.
Il poussa ses pérégrinations jusqu'en Suisse
afin, détail, qu'il puisse
y boire un petit ristrette
express
bien serré
qui puisse le mener
cela était-il un rêve ou un vœux ?
à travers la poudrerie
neigeuse québécoise où, heureux,
il trouverait un dépanneur,
c'est sûr
car, bien étendues étaient ses heures d'ouverture.
Après avoir longtemps visité, regardé et aimé
ces lieux neigeux et embrumés
le petit suisse en avait toutefois assez
et c'est dans un minibus de peinture naïve orné
qu'il rejoignit Haïti
non pour y manger des clafoutis
mais parce qu'un un chafouin
lui demanda: « Petit »
combien vaut ton tap-tap
?
C'est là qu'il dit: « J'm'en tape »
car retournant en Belgique
là où il ne fait que dracher
comme trique
il n'aurait besoin que de sa petite lumerotte
en écoutant le vent et en se frottant les menottes !
Roberte Burghard
:
Conférence
Autour de la grande table de conférence, l'assemblée réunie là a quelque
chose de cosmopolite même si la francophonie lui donne une certaine unité.
Les accents identifient parfois les
participants et l'on peut reconnaître, au gré des conversations, le voisin
helvète bien vigousse,
le Belge qui a délaissé un temps son pays où il drache
si souvent que les lumerottes
sont nécessaires pour réveiller le clair-obscur, le cousin canadien qui,
loin des poudreries
des hivers de son pays, apprécie la douceur des zéphyrs. L'accent chantant
d'un natif du pays d'oc qui raconte sa visite à la chapelle de Ronchamp, l'œuvre
du "Fada "
Le Corbusier, tranche sur ces accents plutôt lourds, de même que le parler
exotique de ce champagné
congolais qui a oublié les taps-taps
de son pays en visitant le musée Peugeot.
Dans le brouhaha, on n'a pas remarqué le Suisse qui
a quitté un moment la salle pour se trouver un ristrette
revigorant, ni le québécois parti à la recherche d'un dépanneur
pour lui fournir un objet oublié.
Tous deux viennent de reprendre leurs places
subrepticement en même temps que s'installe un nouveau personnage, sérieux,
à l'air chafouin,
presque sournois, assez imbu de lui-même.
Et effectivement, le silence se fait. La
séance peut commencer.
Brigitte Müller
:
Un
voyage hors du commun
Lorsque notre fils aîné est parti travailler au Salvador, nous sommes
allés, mon mari et moi, lui rendre visite au mois de décembre de l'année
2004. Nous voulions passer Noël avec lui et du même coup visiter l'Amérique
centrale.
D'abord nous arrivâmes sous une pluie battante: ça drachait
fort, comme diraient nos amis les Belges! Bien entendu notre fils ne
nous attendait plus à l'aéroport comme il était convenu, vu que notre avion
avait plus de dix heures de retard; nous étions en train de nous frayer un
passage entre les flaques d'eau, les taxis et la multitude de tap-taps,
ces sortes de minibus peinturlurés de dessins naïfs, en nous demandant
comment nous allions nous débrouiller avec notre pauvre connaissance de la
langue espagnole, quand nous aperçûmes notre fils qui venait à notre
rencontre d'un pas vigousse. Nous étions déjà trempés jusqu'aux os faute de parapluies car la
belle saison était prévue ici; nous espérions donc pouvoir nous
réconforter avec un bon ristrette, le Salvador étant un producteur de café; malheureusement, nous
apprîmes que les autochtones produisaient bien du café mais que tout allait
à l'exportation, question de rentabilité! Les caféiers étaient
soigneusement gardés, quitte à ce que le propriétaire couche au pied de son
arbre, les champagnés, eux, confiant leurs plantations à des hommes armés…
D'ailleurs, nous
allions rapidement constater que les armes étaient monnaie courante dans ce
pays. Tout le monde en possédait et s'en servait!
Notre fils et sa
compagne, désirant sortir du "ghetto" réservé aux expatriés,
avaient loué une finca à cinquante kilomètres de San Savador; ils
préféraient ainsi se trouver plus proches de la population et profiter de
leur ferme construite au milieu d'une végétation luxuriante; elle devait
cependant être surveillée la nuit par un veilleur car des chafouins
venaient régulièrement faire le mur en quête de chapardage.
Pour le ravitaillement,
il valait mieux éviter la capitale, trop encombrée et aller s'approvisionner
dans les petites épiceries locales qui restaient ouvertes à longueur de
journée, en quelque sorte comme les dépanneurs
au Canada; cependant, il fallait avoir du courage pour aller faire ses
courses, surtout à la nuit tombante; vous deviez alors vous diriger vers une
petite lumerotte
qui vous guidait jusqu'au soi-disant magasin, et vous arriviez à un
guichet ferraillé derrière lequel se trouvait le vendeur, arme à feu à
proximité; quand notre espagnol faisait défaut, il fallait montrer du doigt
la denrée convoitée qui nous était remise après paiement. Et repartir
en voiture en évitant soigneusement les trous béants dans la chaussée car
des fadas
venaient chaque nuit voler les couvercles des égouts et provoquer
ainsi maints accidents, souvent mortels.
Des accidents, il y en
a eu tout au long de ce mois de décembre: en effet, la coutume était de
lancer de gros pétards jusqu'à la veille du nouvel an et les échoppes de
vente de ces engins fabriqués artisanalement poussaient partout comme des
champignons; même les gamins faisaient exploser ces bombes et quand vous
vous trouviez par hasard non loin de la pétarade, vous en sortiez tout ahuri,
enveloppé par une fine poudrerie
semblable à de la neige qui retombait en un nuage de
confetti et de fumée malodorante: chaque matin, le journal local rapportait
en faits divers des doigts ou une main déchiquetés, un œil perdu si ce n'était
pire…
Nous-mêmes avons
fêté le Nouvel An 2005 dans les airs, avec champagne et dîner aux
chandelles, la compagnie aérienne nous ayant offert un retour en France en
première classe.
Je rentrai chez nous avec des images plein la tête et une bronchite
carabinée que j'ai eu du mal à soigner !
Brigitte Grillot
:
Paysage-Métallique
La vue que j'ai d'ici côté jardin, n'est pas propice au rêve. En
s'approchant d'une fenêtre, Regard-Désarmé a l'impression, chaque fois, de
se cogner contre quelque chose et par réflexe Corps-tout-entier s'immobilise,
comme s'il s'était lui-même heurté.
Aucun vis-à-vis d'immeuble ni de haut mur, ne
provoque cette gêne. Bien plus original, le coupable, c'est un édifice en
métal, qui dresse en rangs multiples, des tours carrées, presque pleines, à
claire-voie, et des étagères rectangulaires, plus larges et profondes,
cependant mieux aérées.
À quoi peut-il servir Paysage-Métallique? À stocker les palettes d'Usine-PSA
sur une plateforme qui borde le fond et le coté droit de mon jardin; côté
gauche, Haie-de-Thuyas sépare des voisins. Me voilà bel et bien enfermée!
Pas même discrètes dans leurs couleurs, ces
palettes! Je crois voir concentrées ici toutes les peintures vives d'un tap-tap
: le jaune pour la masse, le vert, le bleu criard, n'oublions pas l'orange,
manq'plus qu'le rouge pour faire l'affaire! Et bien sûr que la rouille est
là pour assainir tout ça !
Ces derniers temps, les palettes plates (des tours carrées) comme les
palettes à ridelles (formant les étagères), toujours plus haut et loin
s'empilent. Moi y'en a dev'nir fada!
Moi va demander aux caristes s'il est possible de réduire certains niveaux,
les plus gênants, à proximité de Fenêtre-Chambre. En cas de refus, il
faudra s'adresser aux personnes influentes de la ville, en référer
peut-être au Champagné.
J'ai beau vivre là comme dans un cloître, il n'empêche! Je profite bien de
Bonus-Jardin! Par Courte- Allée-centrale on le traverse, y frôlant
Lilas-Mauve, peut-être Cléo-Chienne, noire et âgée,
Coeur-de-Marie-Françoise... et puis Melon. Lui n'a pas été planté ni
acheté chez l'dépanneur,
mais recueilli, car Melon est un chat roux et blanc, vigousse
miauleur, et qui me suit si je descends terregratouiller jusqu'à ce que
Pause-Ristrette
me rappelle l'heure de remonter.
Maintenant c'est la nuit, ou presque. Pour continuer de narguer Regard, les
palettes s'écrient: «Mettons-nous à briller sous la lumière des
lampadaires!» Mais Regard-Chafouin
trouve cette fois des parades: soit il déroule les volets, soit il sort sur
le palier en haut de l'escalier, se tourne vers la droite, et alors il la
voit, la contemple dans sa simplicité, parle un peu avec Elle quand le temps
le permet, parle en se taisant, dans son langage-regard, méditant, lui
sachant gré de sa présence.
Elle, c'est Chapelle
Sur la colline de la Motte
Elle, c'est Lumerotte
Qui chaque soir l'éclaire
Et se double à Noël
De Clocher-qui-clignote
Que peut encore le pénitentiaire
Édifice coloré
Contre la valeur
Le pouvoir éthéré
D'une lueur?
Ciel-Obscur peut dracher,
pleuvoir
Faire masque de brouillard
Soir après soir
Veille Chapelle
Sa Dame-Céleste
Combien de temps en sera-t-il ainsi?
Combien de neiges, de vents, rafales de poudrerie
?
Avant que tout se gâte!
Car en sous-sol de la colline
Une chaleur sous pression
Récemment repérée
Pourrait tout faire trembler
Alors on la surveille, notre belle, avec raison
Et l'on nous préviendra
lorsque fuir, il faudra
Nous reste, dit-on, quelques années
Pour dès les soirs tombés
La voir
Ou au travers des brumes
La deviner
Elle, Lénifiante-Lumerotte
Elle, Notre-Dame-de-la-Motte
Bernadette Larrière
:
La
retraite
Pour fêter leur retraite ils étaient partis faire le grand voyage de leur
rêve: l'AMÉRIQUE DU SUD , les ÉTATS-UNIS et pour finir le CANADA… Ils
s'étaient faits traiter de fadas
par leurs amis plus casaniers…
Ce grand périple leur avait permis de
rencontrer toutes sortes de personnes , les unes très affables , d'autres au
caractère plus
chafouin
. Au bout d'un mois, leur voyage touchant à sa fin, ils ont reçu un message
leur annonçant la naissance de leur petit fils à Paris. Quelle émotion
d'être grands-parents pour la première fois! Ils vont fêter ça avec un ristrette
pour changer du café canadien… puis se précipitent chez le dépanneur
pour lui choisir un souvenir! Lui, se dirige aussitôt au rayon des voitures
miniatures et se décide pour un joli tap-tap
très coloré… Elle, ne trouve rien de circonstance et lui dit qu'il n'a pas
la moindre lumerotte
de connaissance d'un nouveau-né car même s'il est vigousse
comme son grand-père, il n'est pas prêt de jouer aux circuits de voitures
avec lui!
Pendant le retour en avion ils se chamaillent
encore pour savoir à qui ce petit Thao va ressembler etc. etc., et c'est
très énervés qu'ils débarquent à Roissy, où il drache
hélas et où un chauffeur de taxi champagné
les emmène très vite à la maternité à leur plus grande joie.
Monique Litzler :
Il
était une fois un garçon alerte, dynamique et vigousse,
qui, après avoir bu un dernier ristrette
quitta son pays, la Suisse, et entreprit un long voyage en passant par la
Belgique, un jour de faible lumerotte
et de dracher.
Il rencontra un jeune homme dans un bistrot, pas chafouin
du tout, originaire d'Afrique, un vrai champagné,
qui était en partance pour le Québec, et qui lui donna l'adresse d'un dépanneur
en lui certifiant qu'à cet endroit, il ne risquait pas la poudrerie
et qu'en plus, ce copain possédait un logement vide dans la cité du "Fada
". Voilà
notre garçon content, puisqu'il verra Marseille en revenant, tout ça, à
moindre frais, parce qu'il pourra utiliser un tap-tap.
Marie-Françoise
:
"Il existe au milieu du temps, la possibilité d'une île..."
Cette phrase, extraite d'un roman, dont certains trouvent à l'auteur un
côté quelque peu chafouin,
en toi, cependant, fait écho.
Tu savais qu'il existe un état qui abolit
l'espace. Tu sais à présent qu'il abolit aussi le temps...
Dans cette île il venait / il vient, champagné
et vigousse,
porteur d'une lumière éblouissante, bien plus intense qu'une simple lumerotte.
Ne lui est plus besoin pour se déplacer d'avion, de yacht, de train, de tap-tap,
de voiture ou même de bicyclette. Et peu lui importent les conditions
météo. Rien ne l'arrête. Ni la canicule de l'été, ni la poudrerie
de l'hiver, ni lorsqu'aux équinoxes il se met à dracher.
Quand il s'annonce à l'improviste, inutile de courir chez le dépanneur
du coin acquérir quelque victuaille pour le sustenter, le plus souvent il n'accepte
pas même un ristrette,
mais préfère un grand verre d'eau fraîche pour se désaltérer, car il est
grand causeur. Il n'a pas d'âge et il a tous les âges. Il est un grand
vaurien, un fada
aux yeux de quelques-uns.
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2015 :
"dis-moi
dix mots que tu accueilles"
sur le thème de l'hospitalité de la langue française :
Découvrons-les
dans la grille de mots croisés:
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
I
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
III
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IV
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
V
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VII
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VIII
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IX
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
XI
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Horizontal :
I. Ne peut être humilié. II. Conjonction. -
Sable grossier. -
Permet de choisir une couleur. III.
Bouche trou chez le dentiste. IV. Décoration incomplète de mauvais
goût. -
Galant ou d'affaires. V.
Rayé ou surdoué. -
Va sur l'eau. VI. Bord
d'Italie. -
On y prend des coups. -
Article qui vaut de l'or. VII.
Sans queue ni tête dans la bouche d'un curé. -
Cocktail du précédent -
Mister raccourci. VIII.
Denis Grozdanovitch en fait tout un chapitre dans "La puissance discrète
du hasard". IX. Arturo pour les proches. -
Dans le désordre au-dessus d'un
nid de coucou. X. Anti-héros à rebours. -
Mesure d'ailleurs. XI.
S'obtient par détachement quiétiste. -
Support.
Vertical :
1. En fin de formation. -
Ménageries de jardins. -
Terminaison verbale.
2. Ainsi va le ver. -
Festivité annuelle. 3.
Tout l'art des publicistes. -
Étain. 4. 116 à Luxeuil. -
Colportage d'ouvriers. -
L'Irlande mise en peine. 5.
Met à niveau. -
Homme du Canada. 6.
Princesse japonaise très désordonnée. -
Prénom d'un pianiste roumain. 7.
Pour les agriculteurs. -
Contribue à la connaissance
collective. -
Après la théorie. 8. Son
grain n'est pas toujours apprécié. -
Fagotée. 9. Devrait porter
bonheur. 10. Souvent accompagné des mains. -
Média de masse. 11. Bleu
prénom vietnamien. -
Structure porteuse de spores. 12.
Surveille le vieillissement des vins. -
Emblème de Visé.
(proposée par M-F. G)
AMALGAME,
BRAVO, CIBLER, GRIGRI, INUIT, KERMESSE, KITSCH, SÉRENDIPITÉ, WIKI, ZÉNITUDE
Marie-Françoise
:
Mot intimement lié à l'idée de l'inauthentique, de la surcharge et du
mauvais goût, elle l'avait, par étourderie, mal orthographié ce KITSCH
au cœur de la grille de mots croisés concoctée pour jouer avec les dix
mots proposés cette année 2015 par le ministère de la culture et de la
communication . Il y manquait le C.
C'est que, fabriquer une grille n'est pas
une sinécure, cet
amalgame
de mots doit respecter des règles. En général les deux plus grands sont
d'abord placés, horizontalement et verticalement, leur nombre de lettres
déterminant le
nombre de cases que comportera la grille en largeur et en hauteur, créant
des limites qu'il ne faudra plus dépasser. Ensuite il est bon de cibler
les lettres communes aux différents mots afin que ceux-ci se croisent. Ainsi le K commun à KERMESSE
et à KITSCH.
La grille terminée elle ne devrait, en principe, pas comporter plus de cases
vides de lettres ―c'est-à-dire de cases
noires―, que ne comporte de cases sa plus
grande longueur... Bravo
si vous y parvenez !
Pour aider à la réalisation de la grille,
porter un grigri
ne sera d'aucun secours, sauf bien sûr si des lettres de ce substantif
sont communes à celles de mots déjà placés. Le hasard fait parfois
bien les choses, ou la sérendipité,
quand en cherchant à placer un mot, on découvre que tel autre peut
remplir l'espace avec bonheur. Mais peut-être en la matière ce terme est-il erroné, puisqu'il ne s'agit pas ici d'une découverte qui va
changer le monde...
Lorsque tous les mots se croisent à la
perfection, le travail n'est pas fini pour autant. Il faut leur trouver des
définitions suffisamment astucieuses pour que les cruciverbistes ne remplissent
pas en cinq minutes une grille que vous aurez mis des heures à mettre
au point. De nos jours il n'est plus nécessaire d'ouvrir un dictionnaire
papier, il est rapide et facile de chercher le ou les différents sens d'un
mot à l'aide d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un smartphone connecté sur les sites
WIKI
―Wikipédia et Wiktionnaire entre autres―
ces outils de connaissance collective que tout le monde peut améliorer, même un
Inuit, puisque Internet arrive jusque dans les régions arctiques.
Enfin, lorsque votre grille et vos
définitions sont au net et soumises à la sagacité de vos amis, tandis
que l'ire gagne certains d'entre ceux qui éprouvent des difficultés à
la résoudre du fait de vos définitions retorses, vous, satisfait du
travail accompli, jouissez de la plus grande zénitude.
Brigitte
Müller :
Lire
ou ne pas lire un livre
Aujourd'hui beaucoup de personnes pensent que lire un livre-papier, ça fait kitsch
: c'est plus tendance d'aller sur le Net pour peaufiner ses recherches. Tous
les Wikis
sont prêts à nous aider dans nos investigations: un clic et vous saurez tout
sur la façon dont vivent les Inuit,
un autre et vous connaîtrez les jeux à préparer pour une kermesse.
Il n'y a pas d'amalgame
possible, il suffit de taper le mot voulu et on a la réponse immédiate;
finis les gros dicos, les Larousse et autres encyclopédies. Internet est là
pour notre confort, notre bien-être.
Tenez, par exemple, pour le mot sérendipité,
on a beau fouiller tous les dictionnaires, rien à faire, il ne s'y trouve
pas. Courons vite vers notre nouvelle mascote, notre gri-gri
chéri et hop! quand le nom est ciblé,
la définition arrive à toute vitesse ainsi que le pourquoi et le comment et
nous saurons tout du début jusqu'à la fin...
N'est-ce pas la zénitude
?
Alors pourquoi existe-t-il encore des gens qui
préfèrent les «mots»
sur papier aux «maux» du Virtuel?
Bravo
aux résistants!
Michèle
Larrère :
Le
thème choisi pour le Printemps des Poètes de cette année 2015, «l'insurrection
poétique», me rappelle que la liste est longue des poètes dits «insurgés»
ou réactionnaires, comme ce fut le cas pour Charles Baudelaire.
L'amalgame
entretenu pour les critiques avait pour mission de défendre les intérêts
conservateurs des bons écrivains bourgeois peu sympathisants.
Les mots sélectionnés venus d'horizons divers, m'embarrassent, leur couleur
plus pittoresque que poétique, ne m'a inspiré que de laborieux faux
alexandrins, du kitsch
sans vanité littéraire.
C'est pourquoi je plaide l'indulgence pour ma prose poétique, loin des cimes
de l'art et de la pensée.
J'en appelle aux grigris
créoles,
Afros, Inuits
et même de Music-hall
Comme à la kermesse,
quand il faut cibler
Une humble petite surprise qui ne se laisse pas pêcher.
Inspire mon esprit, Wiki
du web, évince ma solitude
Éveille mes neurones vers la zénitude,
Hélas! l'inspiration m'ignore loin des bravos,
L'Oracle de l'Olympe n'a pas parlé en
écho.
Et comme une planche de salut, je fuis
loin de la gloire,
Point de sérendipité,
en pas de chance et pas de victoire.
Micheline
Lathelier :
Bravo au site Wiki
qui me permet ce soir de découvrir la signification du mot sérendipité
ou l'art de découvrir une chose sans la chercher réellement. Les mots vont
et viennent, ont leur vie propre, sont à la mode, s'éclipsent puis
ressurgissent lors d'événements particuliers. Tout récemment, notre pays
semble redécouvrir le mot «amalgame»
tant les médias l'ont relayé et agité tel un grigri
lors des kermesses
journalistiques télévisuelles que l'on nous a proposées, midi et soir,
ainsi que dans la presse écrite, suite aux tragiques attentats parisiens
venus troubler nos certitudes, notre relative zénitude.
Cibler
un groupe de personnes, quel qu'il soit, et l'exécuter froidement au nom d'un
combat idéologique est une ignominie que nous ne pouvons que condamner et
combattre avec la plus grande fermeté. Nul n'est à l'abri, et tous, devons
nous sentir concernés et interpellés par cette folie humaine. Du nord au
sud, d'est en ouest, il appartient à chacun d'entre nous de mobiliser les
consciences afin qu'advienne un monde nouveau dans lequel, qui que ce soit,
s'enrichirait des différences de l'autre.
«Altérité»,
un mot encore bien kitsch
me direz-vous?
«J'ai
fait un rêve»
ainsi que le disais Martin Luther King, et bien ce soir, le mien serait que
des milliards de personnes se lèvent pour dire non à la barbarie, à toutes
les sortes d'oppression, d'humiliations qui gangrènent nos sociétés, notre
environnement, notre terre mère. J'en appelle à tous les Hommes et Femmes de
bonne volonté, jusqu'à nos amis Inuit
s'il le faut! Eux qui sont aussi les victimes d'une autre forme de
terrorisme...
(ML-22 mars
2015)
Monique
Armando :
Retrouvailles
inespérées
Le vieil inuit,
couvert de grigris
était assis sur un tapis de fourrure, son chien couché à ses pieds. Le feu
crépitait dans l'âtre. Sur des meubles style rococo trônait un amalgame
de statues et de récipients en os de baleine. Tout cela faisait un décor un
peu kitch
et une zénitude
se dégageait de la pièce.
Mais que faisait ce vieil esquimau adossé au mur, un P.C. portable sur les
genoux? Il essayait de trouver l'adresse de son vieux copain de parties de
pêche. Ils ne s'étaient pas vus depuis si longtemps et il voulait l'inviter
à la grande
kermesse
du village. Mais ce soir impossible de cibler
sur Wiki.
Pas de réseau... trop de vent peut-être... Tant pis! encore une année sans
se voir, pense-t-il.
Soudain, on frappe à la porte. Surprise!
son vieil ami est devant lui. Ébahi, il ne sait que dire.
Bravo
! Plus besoin
de chercher l'adresse, le destin s'en est chargé.
Ils fêtent donc cette sérendipité
dans la joie des retrouvailles une bonne partie de la nuit!...
Bernadette
Larrière :
Mon
voyage au Canada
Il y a quelques années j'ai gagné le gros lot à la kermesse
paroissiale. Bravo
m'a dit mon mari lorsqu'il a vu de quoi il s'agissait: 2 billets d'avion
PARIS-MONTREAL.
Qu'elle chance! nous avions justement envie de faire ce voyage! aussi nous
nous précipitons sur
WIKI
pour recueillir le plus de renseignements possibles afin d'organiser au mieux
notre séjour là-bas et de cibler
nos visites. Nous y passons de nombreuses heures en espérant secrètement
faire des découvertes inouïes... mais aucun effet de sérendipité
dans nos recherches!
Par contre, grâce à notre bonne organisation en amont, notre voyage s'est
merveilleusement déroulé. Nous avons pu découvrir Montréal, le stade
olympique très original, la ville souterraine avec la rue sainte Catherine,
la magnifique église Notre Dame, etc. Ensuite après avoir fait une halte au
lac saint Jean, nous avons apprécié la ville de Québec, qui rappelle un peu
celle de Saint Malo, avec le château Frontenac, les plaines d'Abraham et
toute la vieille ville. Ah, j'oubliais qu'avant l'arrivée à Québec nous
avons participé à une visite organisée dans un village
inuit
avec leurs tentes remplies de gris-gris
et de décoration kitsch...
Sans faire d'amalgame
cette visite nous a un peu déconcertés (n'était-ce pas ce qu'on appelle un «piège
à touristes»?)
Après quinze jours de circuit et
d'accueils dans des familles québécoises où nous avons rencontré des gens
très chaleureux et heureux de recevoir leurs «cousins» français et qui
cultivent avec nostalgie leur origine dans une atmosphère de zénitude,
nous avons retrouvé un rythme de vie plus speed au retour, tout en gardant au
cœur l'espoir de
les accueillir un jour ici. En septembre dernier nous avons pu réaliser ce
rêve en recevant une famille avec laquelle nous avions entretenu des liens
amicaux et qui se sont émerveillés à leur tour en découvrant le pays de
leurs ancêtres...
Marie-Françoise
:
Au
hasard d'un zona
Finie la zénitude,
un zona m'a zonée par surprise!
Sa stratégie?
Cibler
l'œil droit, le
rendre aveugle, mais d'abord cribler crâne puis front de ses mille et mille
aiguilles de verre ―
Papules varicelliques ― le long de la branche ophtalmique de mon nerf
trijumeau. Merci de l'info, Wiki.
Sensible au moindre effleurement, mon visage est pis que kitsch
de tâches érythémées, enanthémées, exanthémées, cuites et recuites d'Inuit.
Inflammation que thym et curcuma, grigris
ingurgités pour un rhume contrer, furent nuls à enrayer.
Je ne suis ni à la fête, la vogue, la ducasse, la
kermesse.
L'orbite est gonflé, œdémateux,
l'oculaire rouge de l'amalgame
zoviraxique pommadique trop agressif, que l'urgentiste ophtalmique me fait
heureusement arrêter, à qui j'ai présenté mon front vésiculé, depuis
croûté.
J'avale aciclovir anti-viral de quatre heures en quatre heures.
―
Par une démarche rationnelle il fut conçu en 1978. Bravo
! Gertrude Belle Élion,
nobellisée pour ce en 1988.
J'évite
de me shooter au chlorhydrate de tramadol, à effet opiacé. Peur de
m'accoutumer, sait-on jamais... Me contente du paracétamol qui, lui, fut
découvert des suites d'une erreur providentielle, autrement dit par sérendipité.
Quant aux coupeurs de feu, rien qu'à les évoquer la douleur peu à peu s'est
barrée. Reste la gêne, la sensibilité, hyper. Algies post-zostériennes.
Essayer la levure de bière pour les nerfs à remyéliniser?
L'année 1888 marque l'origine de la suspection du zona comme récurrence
d'une varicelle endogène. Est-ce pas lui, varicella-zoster, virus VZV ou
HHV-3, de la famille des herpès,
―
qui n'a jamais capitulé, tapis, dormant en hôte très patient au fin fond de
nos ganglions depuis notre varicelle enfantine, attendant le moment propice
pour migrer le long des nerfs, atteindre la peau, à nouveau croître et
multiplier sous forme de zona contagieux aux non encore varicellés, ―
qui relance les épidémies plus ou moins régulières, plus ou moins
saisonnières? Son seul moyen de n'être pas éradiqué. Son seul moyen
d'éternité.
Roberte
Burghard :
Le
vieux savant a rangé son laboratoire et il rentre dans son logis douillet
mais un peu kitsch
depuis le temps qu'il y accumule objets, photos et grigris,
souvenirs de sa vie mais c'est auprès d'eux qu'il trouve l'apaisement, la zénitude
qui lui est nécessaire après une longue journée de recherche.
Il se rappelle sa joie lorsque, au cours d'une expérience où il tentait de
cibler
plus précisément son étude, il avait, par sérendipité
fait cette découverte qui lui avait valu les bravos
de ses collègues et une gloire certaine. Quand la lassitude s'empare de lui,
il souhaiterait presque être l'ermite dans sa grotte, l'inuit
tapi dans son igloo, loin bien loin des raouts mondains ou des kermesses
populaires aussi bien que de ces face à face avec des instruments modernes et
leur wifi, leur wiki...
Mais heureusement, après quelques heures de détente, il sera prêt à
retourner à ses éprouvettes, ses
amalgames
et ses microscopes, acharné à traquer le détail qui lui échappe encore.
Jeanne
Parat :
Au
café littéraire de Luxeuil les bains
nous avons tous intérêt à être dans l'bain
car sans wiki
pédia
Marie-Françoise nous tire à hue et à dia
pour répondre aux mots croisés
qu'elle a su bien
cibler
et ficeler.
J'ai eu plus ou moins de difficulté
à dénicher les mots, en horizontalité et en verticalité
car certains étaient à sous-tirer
pour, avec aisance, nous affirmer
de cet
amalgame
de dix mots trouvés
Certains mots sont un peu kitch
à tel point que le p'tit Robert et le Larousse s'en fichent
tel est le mot
sérendipité
que j'ai eu des difficultés à placer
car n'ayant pas lu Grozdanovitch,
―
voilà un nom d'auteur bien
riche
―,
mais seulement touché du regard
son livre "La puissance discrète du hasard"
Par contre, "Dans les pas de l'ours"
que je recommande à tous
m'a fait découvrir que les
inùpiat
n'étaient que le pluriel de inùpia(k)
terme dont les esquimaux se désignent au Canada
et voir, au delà
À chacun ses modes d'expression
voir même, ses illusions...
A chacun ses petits
grigris
si cela sert à être mieux servis et
mieux conduits
Pour moi ce sera le crayon la gomme et le papier
que je conserve chaque jour à mes
côtés
et c'est avec zénitude
et en toute latitude
que je dis bravo
à tous ceux et à toutes celles qui
essaient de porter haut
dans les livres et les journaux
les mots plus ou moins usités,
parfois transformés,
mais qui dans les kermesses,
en liesse,
peuvent s'échapper avec finesse,
souplesse,
joliesse et politesse!
|