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   /avec
        les "Dix Mots" de la langue française 2014 :sur le thème
  "à la folie" :
   AMBIANCER,
  À
  TIRE-LARIGOT, CHARIVARI, ENLIVRER(S'), FARIBOLE, HURLUBERLU, OUF, TIMBRÉ
  , TOHU-BOHU,
  ZIGZAG, 
    
     Brigitte
  Müller Ce ne
  sont pas des fariboles      
  Quand nos sept petits-enfants, âgés de un à six ans, sont arrivés cet
  été, nous savions que ça allait ambiancer.Ce jour-là, j'étais montée avec eux dans mon
  atelier de peinture, côté bibliothèque : ils adorent l'atelier ! Rien
  d'étonnant à cela car il y a des feutres, de la peinture, des pinceaux et du
  papier dont ils usent à
  tire-larigot.
 Pour le moment, j'étais installée sur le
  canapé, les enfants serrés contre moi comme des poussins autour de la poule.
  Ayant poussé la maman chatte et son chaton blanc pour faire de la place, je
  leur lisais tranquillement " La chèvre de M.Seguin " . Nous
  approchions du dénouement et nous étions suspendus au sort de la pauvre
  biquette, tous tellement enlivrés,
  que personne ne faisait attention à la petite dernière qui crapahutait par
  terre. Tout à coup, Marine s'est écriée : "Maminou, regarde Amélie !
  "
 Nous avons levé les yeux et… horreur !
 Amélie, à peine un an, venait à quatre
  pattes vers nous, attirée elle aussi par l'histoire; cependant elle tirait
  avec elle un bidon de peinture dont elle avait dévissé le bouchon et une
  longue traînée bleue la suivait ; elle avait déjà traversé la pièce en
  faisant des zigzags,
  coloré le parquet, éclaboussé le tapis et commençait à poser ses mains
  sur le canapé.
 Comme un seul homme, les enfants ont sauté en
  l'air, poussant des cris stridents et couru dans l'atelier sans regarder où
  ils mettaient les pieds : c'était un beau charivari
  !
 Pour couronner le tout, cet hurluberlu
  de chaton blanc a également décidé de sauter dans la flaque de peinture.
 Là-dessus, Lina, l'aînée des petits-enfants, trouvant que les traces de pas
  du petit chat blanc, faisaient "très joli", en a profité pour
  l'attraper et le tremper plusieurs fois dans la mare bleutée : utilisé comme
  un tampon vivant sur le sol, le chaton, devenu bleu entre-temps, se laissait
  faire gentiment !
 J'ai cru devenir timbrée
  dans ce tohu-bohu.
  Je les ai tous chassés hors de la maison, chats y compris.
 Ouf
  ! j'allais pouvoir lessiver, gratter, frotter, récurer… Le petit chat, lui,
  a retrouvé sa couleur au bout de dix jours !
   Bernadette
  Larrière Enterrement
  de vie de jeune fille      
  Elle marche à grands pas, se dépêche pour atteindre la gare , elle a peur
  d'être en retard , vite prendre le train et rejoindre son amie Anna qui
  compte sur elle pour ambiancer
  sa fête ! Un enterrement de vie de jeune fille : ça n'arrive qu'une seule
  fois !Elle a préparé quelques déguisements et
  pleins d'idées de jeux et autres fariboles…
 Dans le train elle ne pourra pas s'enlivrer
  comme elle aime à le faire habituellement : aujourd'hui elle est trop
  excitée, elle se sent même un peu timbrée,
  à la limite de l'hurluberlu
  ! Quelle impatience !
 Ouf
  la voila arrivée ! les copines sont déjà là et s'activent dans un tohu-bohu
  indescriptible : des perruques de toutes les couleurs, des cotillons, des
  caracos, des serpentins, des ballons , des bouts d'étoffe traînent partout à
  tire-larigot
  dans le salon d'Anna. Elles sont heureuses d'accompagner leur amie pour ce
  jour unique !
 Elles vont se promener dans la ville, s'amuser,
  boire, chanter, danser, faire un charivari
  d'enfer…et profiter au maximum de cette soirée en célibataire sans penser
  au lendemain !
 Tant pis si demain après un réveil difficile
  il faudra retrouver le chemin de la gare en essayant de ne pas faire trop de zigzag,
  car ce soir c'est la fête amusons-nous !
   Marie-Françoise       
  Qu'on ne me raconte pas de
  faribole,
  même le sujet prédisposé à lire à
  tire-larigot aura bien du mal à s'enlivrer
  au milieu du charivari
  et du tohu-bohu
  menés par une bande de oufs
  se suivant à la queue leu leu et évoluant en zigzag
  derrière un hurluberlu
  complètement timbré
  qui chante à tue-tête pour ambiancer
  la salle !   Monique
  Armando Une
  vie de chat       
  Je m'appelle Minette... Pas très original pour un chat! Pourtant ma famille
  d'adoption, que j'aime à
  la folie, est plutôt du genre
   timbré.Le père, un hurluberlu
  sans pareil, est
  toujours en train de chercher ses clés ou ses lunettes. Et s'il croit amuser
  la galerie en commentant le match avec ses fariboles...
  Pas du tout!
 La mère, ma jolie maîtresse, dit que je mets des poils partout. Je ne
  comprends pas pourquoi elle crie si fort quand je ramène une musaraigne à la
  maison. Mais quand le soir tombe elle aime s'enlivrer
  sur son fauteuil. Alors, là, quel bonheur! je me love contre elle et ronronne
  sous la caresse de sa main.
 Ouf !
  J'en oublie le
  charivari
  et le
  tohu-bohu des jumeaux. Quels petits démons!... Ils
  pleurent, ils rient et, afin d'ambiancer
  l'atmosphère, font des bêtises à
  tire-larigot.
  C'est fatigant pour un chat.
 Il y a aussi
  zigzag
  le petit poisson rouge qui fait vraiment des zigzags
  quand je caresse
  son bocal de ma patte de velours.
 Et puis, Chut!... ma maîtresse ne le sait pas encore... mais moi aussi j'ai
  des jumeaux! Je vais bientôt les lui ramener.
 Comme elle va être contente! La famille
  s'agrandit.
 C'est bien la vie de chat!
   Roberte
  Burghard:  
      
  Quand il posa le pied, à la
  descente du car, il fut accueilli par des clameurs, des rires, de la musique,
  un véritable charivari,
  qui lui arrivait aux oreilles, de la place voisine, noire de monde.Au milieu des badauds, formant un cercle, un
  individu fantasque, haut en couleurs, un hurluberlu
  s'époumonait, lançant des invectives, développant des discours, des fariboles
  qui faisaient jaillir du public rires et commentaires à
  tire-larigot.
  Le bougre s'y entendait pour ambiancer
  la foule! Quel tohu-bohu!
 Cependant, à l'écart dans le square voisin,
  deux enfants s'enlivraient,
  assis sur la pelouse, indifférents à ce timbré
  exubérant, tout comme les oiseaux qui zébraient l'azur en zigzag
  au-dessus des frondaisons.
 Il s'éloigna de la place trop bruyante et
  poussa un ouf
  de soulagement en retrouvant le calme et le silence.
   Jeanne Parat:                     
  sur le thème : Dis-moi dix mots à la Folieou     T'aime  : Dix mois dix maux à la Folie
      
  Quel charivari
  ritQuel charivari rit
 Quel chari varie avec toi
      
  Ceci entendu du soir au matinet du matin au soir
 à tire-larigot,
  par un matelot
 c'est pas toujours très rigollot
      
  ou encore un hurluberluqui te donnerait presque la berlue
 avec ses gestes mal contrôlés
 et sa voix plus qu'éraillée
      
  un qui te raconte des faribolesà propos de tout et de rien
 sans que cela te fasse du bien
 quel vaurien ce Mathurin !
      
  sans s'enlivrer,
  ils auraient pu être moins confuset ne pas sombrer dans le tohu-bohu
 non des îles
 ce qui aurait été lisible
 mais dans un chaos
 et ça c'est pas très pro
      
  Ouf
  ! je crois avoir ambiancéun passé pas toujours bien contrôlé
 de personnes cotoyées
 qui, de zigzag
  en zigzag
 ne sont pas toujours allées
 où elles voulaient s'orienter
      
  Ceci est timbrénon posté
 mais bel et bien envoyé !
    
   
    
    
  
    /avec
        les "Dix Mots" de la langue française 2013 :sur le thème
  "Dis-moi dix mots semés au loin" :
   ATELIER,
  BOUQUET, CACHET, COUP DE FOUDRE, ÉQUIPE,
  PROTÉGER,
  UNIQUE, SAVOIR-FAIRE, VIS-À-VIS,
  VOILÀ     
  Découvrons-les
  dans la grille de mots croisés:  
   
    
    
      
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                        | XV
                          
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                           | 
                           
                           |  
                   
                   |  | Horizontal
          :I.  Siège à deux places. II. Ôta. III.  Empreinte.
          IV. Lieu de recherches. V. Un peu de liberté. VI.
          Défendre. VII. Groupe ethnique en Chine. VIII.
          Personnel. - Pour apprendre un métier. IX. Momie égyptienne. X.
          Dans les Pyrénées. Période de temps géologique. XI.  À
          nul autre semblable. XII. Questionne mal. XIII.
          Métal blanc argenté. - Myriapodes. XIV. Introduit la
          qualité. - Parfois bleues. XV. Belle de Turquie.
 |  
        | Vertical
          :1. A des effets comparables à ceux de l'électricité. 2.
          Trou dans un circuit imprimé. - Système de codification des
          couleurs. - Garantit l'anonymat. - Dieu scandinave. 3.  Moteur
          de recherche. - Doublé romain. 4.  Travaille dans le
          suivant. 5. Lieu de montage. - Le fin du fin.
          6. Douce en Italie. - Mauvaise acné. - Lefèvre-Utile. 7.
          L'iridium - Dur ou tendre. - Ventilé. 8.  Compétence.-
          En vitesse.
 (proposée
  par M-F. G)
 |    Jeanne Parat:      
  «L'aventure commence à l'auroreet l'aurore à chaque matin
 l'aventure c'est le Trésor
 qui se cache en chacune de nos mains.»
      
  Faire vivre,
  s'arrêtersemer au loin,
  même mêlés
 les dix mots
  mentionnés et cachés
 extirpés des
  mots croisés
 Tel est le
  communiqué
 que
  Marie-Françoise nous a gentiment prêté
 pour en
  célébrer le printemps des poètes...
 en maître.
      
  Ainsi, seule ou en équipeen atelier
  de confection et en pratique
 bricolage, artisanat, réflexion,
  écriture
 comme en cheminant le long de nos
  pâtures
 des ruisseaux et des rivières
 élevons et sachons pointer le nez en
  l'air
 pour ne pas rater le coup
  de foudre ou
  l'éclair
 qui se cache au plus près de nous
 une empreinte, un cachet,
  pas de courroux
 Apprenons toujours le nouveau, le savoir-faire
 Découvrant, développant, dévoilant
 ce que chacun espère
 vis-à-vis
  de ses dons de ses repères ou de ses misères
 travailler le tout de façon à en faire
 un unique
  bouquet de
  connaissances à protéger,
  à partager
 même à travers un petit karaoké
 Vive les aventures... riez!
   Bernadette Larrière : A
  propos de lecture, ou d'écriture …      
  Je viens de lire "PSEUDO" de Romain Gary. Ce livre me laisse songeuse car sa démarche est
  unique
  et perturbante… je n'irai pas jusqu'à prendre un cachet
  bien qu'il m'ait donné mal à la tête !      
  L'auteur avait reçu le
  prix Goncourt pour le roman "La vie devant soi" qu'il avait publié,
  l'année précédente, non pas sous son nom connu, mais sous celui d'emprunt
  d'Emile AJAR! dans "Pseudo" il raconte comment il s'est identifié
  petit à petit à son "double" au point de se poser la question de
  savoir qui était ce vis-à-vis?
  Était ce lui? était ce un autre, un être différent? S'était- il
  réincarné??      
  Le lecteur, quant à
  lui, se demande quelle était sa motivation? le jeu? le désir de se protéger? l'envie de se tester??      
  À l'époque la presse
  et la critique cherchaient à connaître l'auteur du roman "La vie
  devant soi" qui venait d'obtenir le Goncourt! certains attribuaient ce
  livre à un travail d'équipe,
  d'autres à un auteur nouveau et inconnu, d'autres pensaient que sous ce
  pseudo se cachait un écrivain déjà connu et récompensé; les sujétions
  allaient bon train, d'autant que ses admirateurs avaient eu le coup
  de foudre et
  proclamaient son talent et son savoir
  faire. Mais voilà,
  ce n'était pas l'unanimité, et cela faisait grand bruit dans le milieu
  littéraire: ses détracteurs ne partageaient pas l'engouement général et
  ne lui décernaient ni gloire, ni mérite, ni bouquet
  de fleurs…      
  Il est vrai que
  l'auteur abordait la dernière partie de sa vie après une brillante carrière
  diplomatique en plus de ses succès de librairie, cette vieillesse prochaine
  l'angoissait. Pour ma part, je reste admiratrice de son œuvre et de la
  plupart de ses romans.     Brigitte Muller
  :    
  Les troubles de l'artiste      
  Seul il pénètre en son atelierRien pour l'aider ni le protéger
  ;
 La solitude il la connaît bien
 L'apprivoise et la dompte, draconien
 Ils font équipe
  depuis si longtemps.
 À
  vrai dire que fait-il maintenant
 Devant la toile blanche, immaculée ?
 Épreuve
  de profonde humilité.
 Vis-à-vis
  de lui-même il se trouve
 Torturé, sans personne qui l'approuve.
 Impossible de tricher, il hésite
 Un grand savoir-faire
  pourtant l'habite.
 Peindre, voilà
  une vision du Louvre
 Devant un Monet son coup
  de foudre…
 À
  même la palette les laques attendent
 Et vers lui brosses et pinceaux se tendent.
 Désarroi et émotions l'assaillent,
 Sentiments vagues, confus se chamaillent ;
 Il pose une couleur, jaune cadmium, puis
 Véronèse, garance, cyan et gris …
 Que reste-t-il du bouquet
  de fleurs ?
 Des formes qui enchantent ou qui font peur ?
 Se troublent les pensées, est-ce parfait
 Faut-il ajouter une ligne, un trait ?
 L'œuvre, unique,
  témoigne de l'artiste
 Lui, qui ne sait plus, pauvre soliste
 Elle est sa signature, son cachet
 Et reste en sa vie, suprême attrait.
   Marie-Françoise
  :      
  Elle voyait difficilement comment relier l'atelier,
  qui lui évoquait un lieu clos de travail, de copeaux, d'établi, voire de
  presse, d'encre et de caractères d'imprimerie, beaucoup de savoir-faire
  en solitaire, mais aussi pourquoi pas en cet endroit, du travail en équipe,
  auquel du reste, elle ne croyait pas trop, voyant bien qu'il est toujours, des
  exploités, des exploitants, des tire-au-flanc et des zélés, des dominés,
  des dominants, même si dans les matchs deux équipes entraînées jouent
  l'une contre l'autre en vis-à-vis,
  c'est quand même pour s'opposer, déterminer la plus forte, et puis trop
  souvent, à haut niveau, leur cohésion se fait autour de vedettes achetées,
  touchant un gros cachet…
  Oui, elle voyait difficilement comment relier l'atelier
  au bouquet
  qui évoquait dans son esprit des souvenirs colorés de sorties en plein air,
  des ballades, la cueillette de fleurs, des rêveries, le don de la beauté, le
  témoignage d'amour…Au coup
  de foudre
  pourtant, elle ne croyait pas trop, mais plutôt à un lent apprivoisement
  mutuel avec cette phrase 
   unique 
 et belle de Saint-Exupéry lui revenant à
  l'esprit :  "Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as
  apprivoisé", extraite du "Petit Prince", ce conte pour
  grandes personnes... Elle y associait bien le mot protéger.
  Protéger
  la rose qu'on croit fragile, qui pourtant se protège par ses propres épines.
  Alors, elle se rabattit sur un texte tout simple et ramassé, celui de la
  fleuriste que voilà
  :
      
  Dans son atelier
  la fleuriste avec savoir-faire
  compose un bouquet
  mettant en vis-à-vis
  des fleurs d'essences et de couleurs qui se marient. Afin de le protéger
  voilà
  qu'elle l'équipe
  d'un papier cellophane et de rubans qui lui donnent encore plus de cachet,
  en rêvant qu'un unique
  acheteur bientôt l'offrira à la belle dont il s'est épris, soudain, par coup
  de foudre.
 Elle
  aurait voulu lire : ―
  "L'atelier
  volant" de Valère Novarina (éd. P.O.L 2010);―
  "Bouquet
  de Bohème" de Roland Dorgelès (Albin Michel 1947);
 ―
  "Laurette ou le cachet
  rouge" nouvelle d'Alfred de Vigny publiée en 1835 dans "Servitude
  et grandeur militaires";
 ―
  "Un coup de
  foudre
  éternel" de Louis Bériot (Le Cherche Midi éditeur 2008);
 ―
  "Équip(é)e
  : Voyage au pays du Réel", de Victor Ségalen (1929), ou à défaut,
  "L'équipe
  anglaise" d'Arthur Killian (éd. Fayard 2013)
 ―
  "Protéger
  son soi pour vivre pleinement" d'Alain Braconnier (éd. Odile Jacob 2010);
 ―
  "À l'origine du savoir-faire
  épistolaire de Mme de Sévigné", par Cécile Lignereux (P.U.F
  collection CNED 2012);
 ―
  "L'unique
  rebelle" de Pierre Pelot ( Prix jeunesse 1971, rééd. en 2011 chez
  Larousse, collection les contemporains, classiques de demain n°174);
 ―
  "Vis-à-vis
  " de Miya (Manga-BD, 2008);
 ―
  "Nous voilà
  " de Jean-Marie Laclavetine (Gallimard 2009), et bien-sûr aussi:
  "Les voilà
  quel bonheur" d'Annie Saumont (Prix Renaissance de la nouvelle, éd. L'Atelier
  Julliard 1993).
 
 Marie Holder:
                                                                                             
  Aux petites mains de
  Carmen «Coup
  de foudre pour
  ce modèle!C'est une robe au cachet
  exceptionnel!
 Vous serez cette femme unique
  et chic
 Dans un bouquet
  de dentelle!»
 Le savoir-faire
  de cette publicité,c'était celui de notre équipe.
 Il a fallu le protéger:
 Une grande maison
 en vis-à-vis
  de notre petit atelier
 nous l'avait volé!
 Mais voilà,
  on a gagné!
   Roberte
  Burghard:      
  Vis-à-vis
  d'une résidence moderne, l'atelier
  s'abritait au fond d'une petite cour. D'ordinaire, quelques artisans ou
  artistes exerçaient là leur savoir-faire.
  une vieille porte un peu vermoulue s'ouvrait sous une verrière croulant sous
  des lilas aux grappes épanouies en gros bouquets.Ainsi protégé, oublié par une
  urbanisation dévorante, le lieu s'offrait comme un petit paradis au cachet
  unique, désuet
  et romantique.
 En le découvrant, l'équipe
  tout entière eut le coup
  de foudre et
  après quelques instants de contemplation prépara le tournage. Le décor fut
  bientôt prêt. Voilà,
  la caméra pouvait filmer.
 Monique
  Armando:      
  Récréation      
  Deux grandes baies vitrées éclairent notre atelier
  de poterie, ce qui met en valeur les pièces uniques
  des artistes amateurs. Amateurs? Oui, mais il y a quand même quelques
  créations qui ont un certain cachet.Dans une exposition de peinture vous verrez des
  toiles représentant un joli bouquet,
  un paysage, une cascade que vous ne pourrez toucher qu'avec les yeux. Chez
  nous, c'est différent car il y a le plaisir des yeux et des mains. Enfin, pas
  trop... c'est fragile!
 Nous sommes installées en vis-à-vis
  autour d'une grande table encombrée de terre, d'ébauchoirs, de mirettes,
  d'outils divers et de pinceaux.
 Marie-Françoise, notre coach, essaye de nous
  communiquer son savoir-faire
  et jamais ne décourage l'équipe.
 Il y a des moments de silence intense tant nous
  sommes concentrées sur notre travail mais il y a aussi des échanges, de
  l'amitié et des fou rire: Laurence s'énerve sur la queue de son chat,
  Catherine a cassé le bras de sa statue qu'elle n'avait pas très bien protégée
  et Monique pleure... «Pourvu que ça ne pète pas dans le four à la cuisson!»
  Antide arrive toujours en retard mais nous ramène des biscuits de Montbozon. Voilà
  un petit aperçu de l'ambiance de nos soirées poterie.
 Venez essayer une séance avec nous. Je suis
  sûre que vous aurez le coup
  de foudre. A
  bientôt peut-être!
 
 Michèle
    Larrère  : La
  prose des dix-mots      
  "Voilà,
  l'inspiration me fait défaut, mais ce n'est pas une situation unique,
  Toutefois, cet hiver glacial me bloque les neurones insuffisamment protégés
  du froid. Par bonheur, le mois de Mars approche et j'ai rallié l'atelier
  de jardinage du Centre social où nous ne sommes encore qu'une petite équipe.
  Et si déjà je rêve des bouquets
  que m'offrira mon jardin amélioré par les autres adhérents, vis-à-vis
  de leur savoir-faire,
  je n'ai pas les doigts verts. Qu'importe, je mise sur un coup
  de foudre
  printanier qui donnera du cachet
  à ma production florale et légumière " 
    
  
         
      /avec
        les "Dix Mots" de la langue française 2012: 
        
           En
  cette année du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, emparons-nous
        des dix mots proposés par le Ministère de la Culture et de la
        Communication sur le thème de l'INTIME
  :ÂME,
  AUTREMENT, CARACTÈRE, CHEZ, CONFIER, HISTOIRE, NATUREL, PENCHANT, SONGE,
  TRANSPORTS
   Michèle
  Grossetête
  :
   Dix
  petits mots      
  Dix petits mots dansent devant moi, virevoltent dans ma tête. Eh oui, ils
  sont revenus, comme les hirondelles périodiquement avec le printemps.      
  Ils ont commencé par une partie de cache-cache au cœur
  d'une grille
  de mots croisés: Quelle
  histoire !
  Ils se sont imposés chez
  nous pour peu que l'on ait un penchant
  pour ce loisir. Certains de ces petits coquins se sont même invités jusqu'en
  songe.
  Par la suite, cette grille ―
  pliée en quatre dans ma poche ― s'est rappelée à moi avec beaucoup de
  naturel
  alors que je me trouvais dans une salle d'attente puis dans les transports
  en commun. Et pourtant j'avais décidé de ne pas
  participer à ce jeu de vocabulaire. C'était sans compter sur mon amie
  Monique qui, secouant mon inertie, m'a servi de coach. Autrement
  dit, en la citant: «Mais si, viens donc! même si tu ne fais pas de texte ou
  alors tu n'es pas obligée d'en écrire très long. Nos séances du Café
  littéraire sont tellement agréables...» Et voilà, son caractère
  persuasif l'emporta. En mon âme
  et conscience je savais qu'elle avait raison.
 C'est pourquoi, je suis ici à vous confier
  ces quelques lignes sans prétention avec la farandole des dix mots choisis
  pour célébrer la langue française et le printemps des poètes.
 
  
   Découvrons
  les dix mots 2012 insérés dans la grille de mots croisés :
  
   
    
      
        |  | HorizontalI.Préposition. Héroïne sympathique d'un révérend anglais. II.Sur
        le trône. Périt. III.Pas ainsi. Coup de baguette. IV.Sans
        apprêt. Du mica pulvérisé. V.Malo, entre autres. Intolérable.
        VI.Inclination. Dans la nuit. VII.À demi desséchée, ou,
        inversé: aima Yuri. À gauche, gauche en Angleterre. VIII.Doublé
        pour un chat.  La petite est faite d'anecdotes. IX.Ne sont plus ce
        qu'elles étaient. X.Pas nécessairement d'une nuit d'été. Ne
        pas se mettre à table.
 |  
        | Vertical
 1.Amoureux? 2.Éponge
          ou tient chaud. Renvoie à la montagne. 3.Fragments de ticket.
          De quoi se régaler. 4.Curer dans le désordre. Demi-sang. 5.Coule
          en Allemagne. Un h de trop pour la femelle du lièvre. 6.Personnel.
          Première en arabe. 7.Poète noyé. Possessif. 8.Messager.
          Petit tout. Entraîne une série de choix. 9.Un litre en
          miettes. Élément
          d'ouvrage important. 10.Pour un bon roi de France.  Remettre aux
          soins. 11.À prendre en casse. 12.Se rend en
          partant. Il
          faut en jeter pour remonter.
 (Proposés
          par Irène de Illa)
 |  Michèle
    Larrère :      
    Les dix mots
    employés par ordre alphabétique:      
    Le Café littéraire luxovien tient séance chaque vendredi de fin de mois,
    hors période de vacances scolaires. Marie-Françoise en est l'âme
    active et oh! combien efficace et précieuse. Sans elle, il en serait tout autrement.
    Son caractère
    accueillant et affable, toujours en quête de nouveautés chez
    les auteurs, permet à chaque adhérente de confier
    à l'auditoire l'une ou l'autre histoire
    découverte au fil de ses lectures. Devenu naturel,
    notre penchant
    à l'écouter nous lire une biographie, un roman, une poésie, un conte ou
    tout autre songe
    littéraire, ne peut être qu'enchanté et nous conduit vers des transports
    de joie, souvent à la limite de la cacophonie enfantine.      
    Les dix
    mots employés  dans l'ordre de la
  grille 
    horizontalement, puis verticalement:      
    Chez
    Marie-Françoise, notre manager au Café littéraire luxovien, divertir
    l'auditoire, il ne saurait en être autrement.
    Il lui est tout à fait naturel
    de partir à la recherche d'auteurs. Son penchant
    à courir des aventures littéraires lui fait découvrir des ouvrages
    parfois enfouis au fond de bibliothèques, dont l'histoire
    nous entraîne en songe
    vers des transports
    émotionnels que nous ne pourrions confier
    à quiconque s'avèrerait dépourvu du caractère
    et de l'âme
    appropriés au rêve.    Danielle
    Auberjet : Feuillets
    intimes      
    Puis-je vous confier
    ce que mon cœur
    ressentaitCet émerveillement, ces transports
    lorsque j'étais enfant
 Un songe
    ravissait mon âme
 Je me levais avec le soleil et j'étais
    heureuse
 Je me promenais et j'étais heureuse
 Je parcourais les bois, les coteaux
 J'errais dans les vallons et j'étais
    heureuse
 Chez
    moi le naturel
    l'emportait
 Que de bonheur !
 Un penchant
    pour la poésie me sublimait
 Je vivais autrement
    dans un monde sans histoire
 Quelquefois seulement j'étais blessée
 Mon caractère
    s'en ressentait
 Ceci vous le retrouverez
 Dans les rimes que j'imagine
 Dans les vers que je crée
 Et qui m'apportent la liberté
   Bernadette
  Larrière  : Ah,
  les vacances...
            
  Écrire
      ou composer un poème...
  j'avais ça dans
  la tête depuis que j'avais
      résolu les  mots
  croisés.      
  Je
      voulais raconter une 
   histoire
   personnelle en me 
   penchant
   sur mes souvenirs
      de jeunesse !
        
  Je me revoyais, petite fille, puis gamine entre douze et seize ans, en
  vacances chez
  ma grand-mère.      
  Chaque été j'y retrouvais mes cousins ― deux
  garçons un peu plus âgés que moi et Nicole ma presque jumelle à quelques
  jours près ―.
  Nous partagions les nombreuses occupations de la ferme ainsi que les jeux et
  les rires; nous avions créé une petite troupe de théâtre, les
  répétitions allaient bon train et nous animions de temps en temps les
  soirées devant famille et voisins réunis. Chacun de nous avait son caractère
  et nous n'étions pas toujours d'accord ! Mais nous étions tellement heureux
  de nous retrouver et de vivre ces mois de juillet autrement
  que pendant l'année scolaire, surtout que j'étais interne dans un pensionnat
  religieux ! Je dormais dans le même lit que ma cousine et le soir nous
  n'arrêtions pas de bavarder, de discuter, de raconter et de nous confier
  nos secrets au grand dam des garçons qui se moquaient de nos émois et de nos
  transports...      
  Quand je songe
  à cette époque je ressens une certaine nostalgie. Ma chère Nicole, mon âme
  sœur,
  est restée ma meilleure amie, heureusement. À
  présent je suis grand-mère, j'ai la joie d'avoir quatre petits enfants (deux
  filles chez
  ma fille vivent à Paris et un gars et une fille chez
  mon fils en Haute-Saône). Depuis plusieurs années ils se retrouvent pendant
  les vacances, cela leur paraît tout naturel,
  et moi j'observe avec émotion les jeux, les poursuites, les chamailleries et
  les discussions interminables ! 
     Roberte
  Burghard : Vacances      
    Chez
    grand'mère Léonie, les enfants découvraient la vie autrement.
    Beaucoup plus libres, ils couraient prés et bois, observant, épiant,
    explorant. Leur naturel
    curieux, leur penchant
    commun pour cette vie libre les emmenaient chaque jour dans des
    expéditions, des courses échevelées et joyeuses.Quelles vacances de rêve !
 Le soir, ils pouvaient confier
    à grand'mère Léonie la belle histoire
    de leur journée qui se prolongeait la nuit dans un merveilleux songe.
 D'un caractère
    ouvert, grand'mère savait que, sous la houlette d'un aîné sérieux, ces
    journées inoubliables forgeaient l'âme
    des enfants dans ces transports
    fougueux de leur jeunesse.
  
     Monique
    Armando : Ainsi
    tourne le film de la vie      
    Les enfants qui grandissent et qui quittent la maison c'est un peu le
    supplice de deux générations.Les complicités passent. Les caractères
    changent. Les enfants qu'ils étaient, tout en gardant leur âme,
    se réveillent d'un songe.
    ils surmontent les menaces de leur fragilité poussés par leurs transports
    de révolte et d'amour.
 Moi, je reste en éveil regardant leur manège en
    attendant qu'ils viennent me confier
    leurs blessures.
 J'aurais voulu tout faire pour les garder chez
    nous. Mais chacun part vers son destin en suivant ses penchants
    vers une vie rêvée.
 Celui-là court le monde pour vivre autrement.
    L'autre se marie demain... Quoi de plus naturel
    ?
 Et dans mes souvenirs embués de tendresse je
    retrouve mon histoire.
 Tourne,
 tourne le film de la vie !...
   Marie-Françoise
        :
   8 marsCette année 2012 est le tricentenaire de la
  naissance de Jean-Jacques Rousseau.
 Cette année 2012, les dix mots de la langue
  française sont placés sous le signe de l'intime : "Dis moi dix mots qui
  te racontent."
 Cette année 2012 le thème du printemps des
  poètes est l'enfance.
 Cette année 2012 le 16 janvier fut le 98ème
  anniversaire de la naissance de maman.
 Cette année 2012 je ne saurai rien écrire qui
  coulera limpide et naturel
  que sur elle.
      
  Cette nuit tandis que je ne dormais pas, je la berçais entre mes bras, elle
  ressemble tant parfois à une petite fille toute innocente, les yeux ouverts
  d'un bleu si pâle tournés depuis son lit vers la fenêtre, le feuillage qui
  s'agite, la lumière…Parce qu'en ce moment elle est mourante, en
  train de rejoindre l'instant d'avant sa naissance. Après une attente lente
  d'une longue litanie de jours, égrenée sur des quelques vingt ans de survie
  à mon père, trop brutalement disparu. "Pourquoi m'a-t-il abandonnée
  ?"       Avec le penchant,
  toujours, de vouloir le rejoindre. Puis, de déclin en déclin, la retombée au
  temps de son enfance, le confier
  de moments de son histoire
  sienne. De son enfance douloureuse, revécue dans sa pensée jusqu'à
  l'outrance. Entre son père absent, tombé aux premiers jours de la guerre de
  14, ses deux frères aînés et sa mère trop durs.
 Comment savoir la part du vrai, la part du songe
  ?
 Sans transports
  de joie. Seul le passage du peigne dans ses cheveux rend son visage béat,
  heureux, dodelinant. Moment à prolonger, longtemps, longtemps…
 Et ses yeux d'un bleu si clair, si transparent,
  toujours tournés vers la fenêtre, vers la lumière, vers le soleil
  éblouissant sans peut-être le voir. Percevant cependant le remuement des
  feuilles, le blanc de la neigée de cette mi février si froide déposé sur
  les feuilles du laurier. Sa fille à contre jour, immobile jusqu'à la nuit
  tombante dans l'encadrement de la fenêtre.
 Mais quoi, tout au fond de son âme?
  Quoi, au plus intime d'elle? Quoi, autrement
  que ce désir, que cette supplique d'aller dans le trou. Jusqu'à ne plus
  savoir même où se trouve le trou. De demander sans cesse : "Où il est?"
  Sans plus savoir montrer sa direction.     Question
  répétée des dix, vingt, trente, cent fois par jour avec son caractère
  opiniâtre, dépressif. Avec parfois une larme qui coule, silencieuse.
 Il est là qui l'attend. Juste en face. De sa
  fenêtre on peut le voir en contrebas de la route, le cimetière.
 "Il faut encore un peu de temps, maman."
 Déjà, elle a pris la position qu'elle y aura
  dans le lit qu'elle n'a plus voulu quitter que pour aller sur ses toilettes à
  un demi pas, et à présent refuse de bouger, de s'alimenter, de boire. Ou ne
  le peut plus? Quelle est sa part de volonté ou d'impuissance dans ce
  refus?  Après une vie si longue. Ce calvaire de bouger, ces vingt ans
  d'attente, là, chez
  elle.
 Sans plus savoir qu'elle a jamais eu un chez
  elle. "Où je suis?" "J'ai une maison, moi?"
 Se sentant trop solitaire malgré sa fille
  aînée proche et si souvent présente. Ange trop impatient parfois de vaquer
  à sa propre vie. "Je n'ai plus personne, ils sont tous partis."
 Le matin annonçant le long jour à passer. Le
  soir, la longue nuit à supporter. "Pourquoi suis-je encore là?"
 Et ses yeux si bleus, si clairs, et ce visage
  de petite fille, toute éblouie, si belle, si innocente.
 Qu'il faudrait pouvoir bercer jusqu'à
  l'extrémité, et qu'elle accepte les caresses sans reprocher : "C'est
  trop facile, ça!"
 L'intime, le ressenti d'un être, il est
  impossible de le connaître. Jamais. C'est un mur infranchissable. "Nous
  mourons comme nous naissons, seuls."
 16 marsPour maman le glas hier a sonné.
 Je sais bien qu'elle a enfin trouvé le repos
  auquel elle aspirait, qu'elle réclamait depuis tant de temps. C'est
  peut-être de là que vient ma douleur. Cette longue attente d'elle jour
  après jour en se sentant si seule.
 La chorale des paroisses à présent réunies
  de Longeville-les-Metz Centre et Plappeville est exceptionnelle. Ma sœur en fait
  partie. Mais hier elle ne pouvait les accompagner. Pour elle, ce qui ne se
  pratique pas à chaque enterrement, du haut de l'église, un ténor a chanté
  l'Ave Maria de Schubert, accompagné à l'orgue. Superbement. Sans
  trémolo(s). Faisant monter au plus haut l'émotion. Et je sentais que quelque
  part, maman s'élevait à cette voix.
 Je viens d'écouter grâce à Internet celui
  chanté par Pavarotti, puis Placido Domingo & Michael Bolton - Nana
  Mouskouri. Lorsque maman nous appelait ces dernières années, ces derniers
  temps, indifféremment du même prénom, sans plus savoir que nous étions ses
  filles, ni laquelle était là. Elle appelait Marie… Lorsque Nana Mouskouri
  chante, un instant il y a un "Ma'ie", qui résonne à mon oreille
  comme l'appel de maman…
 http://www.youtube.com/watch?v=bPvAQxZsgpQ&feature=relatedhttp://www.youtube.com/watch?v=pRDIggpHL-w&feature=related
 http://www.metacafe.com/watch/2289932/ave_maria_mario_lanza_tenor/
  
         Monique Litzler
  :      
  Je voudrais vous confier
  une histoire
  qui s'est passée dans mon enfance, chez
  mes parents, l'été du renouveau de mille neuf cent quarante cinq. J'étais
  alors une petite fille, bien coiffée, bien sage, à l'âme
  innocente et découvrant le monde.      
  À 
  l'époque, j'emportais avec moi, dans tous mes déplacements et transports,
  seule ou avec mes parents, un cartable de tissu rigide couleur de lin,
  contenant une ardoise en carton, un petit chiffon, un crayon d'ardoise dans
  son porte crayon, ―ou
  peut-être une craie?―,
  et un petit livre illustré, usagé. Autrement
  dit, j'étais prête pour l'école, et j'en parlais souvent.     
  Ce petit livre n'avait aucun attrait, à part des images de bêtes et d'objets
  et des signes que maman me faisait découvrir: les lettres de l'alphabet. Je
  me souviens que de celles-ci:―
  G ― girafe (belle et grande)
 ― X ― xylophone
  (curieux instrument)
 ―
  Z ― zèbre (oh! les rayures)
 ― H ― hippopotame (animal énorme
  gueule ouverte dans un marais, qui me semblait de caractère
  peu commode)
      
  Un dimanche, avec mes parents, nous sommes allés à une manifestation
  sportive, sur le pont de l'Allan. Il faisait chaud, il y avait du monde. Je
  regardais par les ouvertures entre les piliers en penchant
  la tête. Je vis l'eau bouger à plusieurs endroits.«
  Maman, regarde, un hippopotame!
  »
 D'un coup des rires fusèrent. ― Tous ces
  rires!!
 « Ce sont des nageurs », dit ma mère en
  riant!...
 J'essayais de garder mon naturel
  et pourtant c'était vrai, il y avait bien des bras et les corps n'étaient
  pas si gros. Quel songe
  m'avait donc envahie? Je ne dis plus rien de toute l'après-midi.
  
         
          
          
          
 
      /avec
        les "Dix Mots" de la langue française 2011:
        
         Emparons-nous
        des dix mots proposés par le Ministère de la Culture et de la
        Communication sur le thème de la SOLIDARITE
        : ACCUEILLANT, AGAPES, AVEC, CHŒUR, COMPLICE, CORDEE, FIL,
        HARMONIEUSEMENT, MAIN, RÉSEAUTER.
  
            
  La première semaine d'avril j'ai effectué un voyage-circuit en Turquie, en
  compagnie de mon mari et de ma soeur. À notre arrivée à Antalya, un guide
  francophone très accueillant
  se mit à notre disposition avec
  amabilité et humour, pour nous faire découvrir son pays. Nous faisions
  partie d'un groupe de 25 touristes, venus de différentes régions de France.
  Sa principale recommandation était de vivre harmonieusement
  cette semaine en étant ponctuels, attentifs les uns aux autres, voire complices,
  afin d'en profiter au maximum.Pour nous rendre d'Antalya à Myra le premier
  jour le bus empruntait la route du bord de mer, au pied de la montagne du
  Taurus, offrant des paysages abruptes sur la mer blanche (nom de la méditerranée
  à cet endroit). Lors d'un arrêt pour admirer un village de pêcheurs, nous
  descendîmes au bord du rivage par un chemin muletier en se tenant par la main,
  car cet à pic nous impressionnait! toutefois nous ne formions pas une cordée
  mais nous marchions avec précaution!
 La découverte des vestiges antiques était le fil
  conducteur de notre périple. Premier émerveillement à l'église musée de
  saint Nicolas dont le chœur
  est décoré de fresques du 11e siècle magnifiques.
 Je ne vous raconterai pas toutes nos péripéties
  et les découvertes extrêmement intéressantes ni les repas conviviaux au
  restaurant! après un raki, pas d'agapes
  cependant mais des spécialités locales : poisson, aubergines, tomates, et
  desserts délicieux au miel...
 À la fin du séjour une grande sympathie liait
  tous les participants ! Nous avons donc échangé nos adresses mail , pour à
  notre retour réseauter
  grâce à Internet.
   Roberte
  Burghard
  : Retrouvailles      
  Le petit groupe de jeunes gens partit dans le matin frileux pour une
  randonnée sportive. Grâce à leur amitié qu'ils avaient su réseauter,
  tous avaient répondu avec
  entrain au coup de fil
  d'invitation.Une
  atmosphère complice
  s'était tout de suite établie et le groupe, pour s'encourager, reprenait en chœur
  des airs connus que répercutaient harmonieusement
  l'écho.
 Dans
  l'effort de l'ascension, la solidarité
  jouait à
  plein. Le dernier de la file trouvait toujours, en cas de besoin, une main
  secourable pour le soutenir et l'encourager.
 Comme
  liés en une cordée,
  les garçons s'échelonnaient le long du versant, aiguillonnés à l'idée que
  le refuge accueillant
  enfin atteint leur permettrait de se restaurer et festoyer dans des agapes
  fraternelles.
   Monique Litzler
  :      
  Au fil
  de l'Histoire il fallait réseauter
  tous les musiciens et chanteurs comme en cordée
  à Stalingrad, Sarajevo et maintenant Kesennuma où un chœur
  accueillant
  et complice
  vint vers les survivants du cataclysme pour une aide ultime, une consolation.Une main
  se lève puis peu à peu toutes les autres et harmonieusement
  la musique et les chants enveloppent tous ces corps debout dans une même
  ferveur.
 Avec
  ce silence glacial, ces humains qui, malgré tout espèrent bientôt une
  maison, bientôt une ville, bientôt encore des agapes.
   Danielle Auberjet
  : Mieux
  vivre Chantons en chœurAvec les
  enfoirés et le monde entier
 Aujourd'hui on n'a plus le droit
 D'avoir faim et d'avoir froid
 Demandons-le à la lune, au soleil, aux étoiles
 Et apportons le bonheur
 À ceux qui
  malheureux
 Cherchent un peu de chaleur
 Tendons-leur la mainSoyons accueillants
 Et aussi complices
 Des actions solidaires
 Et que toutes les associations
 Dignes de ce nom
 Surfent sur le fil
  des dons
 Espérons qu'un jour harmonieusementComme des montagnards en cordée
 Nous puissions nous regrouper, nous réseauter
 Procéder à des agapes
 En signe d'entente et d'arrêt de la misère
   Monique Armando
  : Recette
  dynamisante  Un après-midi de
  détente réseauter
  vos amis.Dans votre living accueillant
  disposer harmonieusement
  sur une jolie nappe les agapes
  que vous aurez préparées avec
  vos enfants complices.
 Puis, réunis comme en cordée
  de montagne par le fil
  conducteur de l'amitié, chanter en chœur
  en vous tenant par la main:
  "Oh! happy day".
 Cette recette très
  naïve devrait vous remonter le moral et vous faire oublier les informations
  tristes ingurgitées au petit-déjeuner.À consommer sans modération.
 Bon appétit!
   Marie-Françoise
  : Avec la contrainte
  oulipienne : S+7 Recoquillement      
  Un prisme tu avais décidé de ne plus rester enfermée au sel de ta maîtresse,
  à ménager, à tirer monotonement l'aiguillot de ton interminable caniveau,
  à résoudre des motos-fléchés, à lire, à regarder filer ta vielle.Parce qu'un prisme, par solitude (=solidarité+7),
  une persuasion bienveillante t'avait conseillé, pour aller mieux, d'au moins
  participer à un acupuncteur de gypaète. Qui n'impliquait pas de parler, mais
  qui, au moins, te ferait côtoyer du monisme.
 Sur la dépopulation de la Centurie il était
  écrit, noir sur orange : "Auprès de la dissimulation et du persulfate,
  vous trouverez accusé, écran, arrestation et resquilleur".
 Et tu avais osé.
 De filanzane (=fil+7)
  en aiguillot outre la gypaète tu t'étais inscrite à d'autres acupuncteurs.
  Potlatch, gutta-percha, que tu avais déjà pratiquées autrefois. Ils te
  replongeaient au cofidéjusseur de ton jobard insouciant. Avant la marine,
  avant les enfilades.
 Le persulfate de la Centurie était accueillant
  en effilage, et personne ne te demandait de dévoiler quoi que ce soit de toi,
  ne te questionnait. Tu appréciais.
 Mais tu te sentais gênée de ton profond siliciure,
  de ton incertitude à t'exprimer. Ansière d'écouter seulement. Tu ne te
  sentais componction (=complice+7)
  de personne, sans relevage privilégié, comme l'étaient les auxiliateurs qui
  papotaient, se rencontraient, ne cessaient de réseauter
  en dehors des sécantes.
 Tu fus tentée une monade de rejoindre un chorion.
  Parce qu'autrefois lors de stalagmites tu dus chanter en cholescystostomie (=chœur+7).
  Que tu te surprenais parfois lorsque tu étais seule à la maîtresse, à
  chanter à gorgonzola déployé dans le coup ou le cagnard d'escarbilles qui
  amplifiaient et faisaient résonner ta volatile de sorcière.
 Mais tu préféras un acupuncteur de légende.
  Parce que tu n'avais pas phaéton des lloyds. Qu'il y en avait plein chez toi.
 Ta menace défaillante, ou ta tinette ?
  t'empêchaient d'y parler du phaéton lu en courtage de moissonnage. Alors tu
  pris le hache-paille d'en copier des passe-boules. Ceux qui te parlaient, te
  touchaient, te permettaient par leur cholémie, si peu que ce soit, de te
  livrer. Ton papillotement à la maintenance (=main+7),
  parfois tu parvenais à les glisser dans le convertisseur, pour l'illustrer,
  et parfois pas. Il t'arrivait de rentrer dépitée.
 Ces revanches-là, pourtant, autour d'un cafetier
  et de modestes agaves (=agapes+7),
  bismuth ou autre patouillard, étaient simples et conviviales. Elles
  t'ouvrirent à d'autres légendes que celles de tes étymologies. Que celles
  des lloyds offerts lors de ta marine, l'annihilation internationale du Lloyd,
  par la Minorité de l'Effarvate Nationale: Printemps de Clèves, Perfectionnement
  Goriot, Chassé de Parme… et surtout Madone Bovary. Que celles de tes enfilades
  que tu suivais assidûment. Tu aimais les légendes qui te touchaient en plus
  de te divertir, les légendes harmonieusement
  littéraires, et surtout humaines.
 Vint le temps où, par manteau d'anisotropie,
  la dissimulation de la Centurie te demanda ―
  il y avait plusieurs annihilations que tu fréquentais l'acupuncteur
  ―,
  de bien vouloir reprendre le flamine, pour que celui-ci perdure. C'était à
  ton tourbier de donner. D'être toi-même le preneur de cordialité (=cordée+7),
  d'assurer.
 Avec
  le tender tu pris plus d'astéréognosie. Eus moins phaéton de la régénération
  des auxiliateurs sur toi. Des auxiliateurs que tu découvris portionnaires des
  mêmes interstices que les tiens. Qu'en sommier malgré des perspirations et
  des pare-clous bien différents nous faisons tous particulariste de la même
  batellerie qui nous mène inexorablement depuis le nansouk, au mort-bois.
 Des auxiliateurs auprès de qui tu finis par te
  sentir à l'ajournée. Des auxiliateurs auprès de qui tu trouvais "accusé,
  écran, arrestation et resquilleur" en essayant de les leur rendre. Mais
  aussi : Joliesse.
 Tu aimais la signature de cette Centurie :
  "Cerf-volant de Londoniens et d'Échanvroirs Culturels ", au
  séjour duquel, pour toi, le mot Échanvroir avait le plus de sensualisme.
  Parce que nul étrier n'est à dénigrer, parce que nul étrier n'est sans
  imposition, même si au cofidéjusseur de l'université nous sommes moins
  qu'une feuillaison.
   Mots
        croisés :
   
    
      
        |     | HorizontalI.En évitant les dissonances. II.Attaqué par le froid. La
        nef y va tout droit. III.Pas éternel. En pleine Forclaz. Pas
        sans. IV.Coup de force en bourse. Donne envie d'entrer. V.Un
        gus à sa nana. Thomas pour les Anglais, ou plus. Poète déporté. VI.Appel
        discret. Domine en Sol. Son coup n'est pas nécessairement hostile. VII.Peu
        appréciée d'Héra. Protection digitale. Dans le Morbihan. VIII.Celles
        de la vie (les petites) ont inspiré Thomas Hardy. Celui de l'épée a
        fourni un titre à De Gaulle. IX.La dent du Chien. Agréablement
        chatouillée. X.Belge, il a peint Le Chou. Mettre en œuvre un
        tissu de relations.
 |  
        | Vertical 1.Un sourire peut l'être. 2.Toujours fraternelles. Un
          film de Kurosawa. 3.Récits d'écoliers. 4.Un mur mal
          construit. Prénom d'un personnage de Thomas Mann. 5.Pays natal
          et nom d'un certain Guillaume, théologien. Début d'inscription sur
          la croix. 6.Adverbe. Son premier a fait titre. 7.Légèrement
          brunies. 8.Sans apprêt. A son pays à Mantoue. 9.À
          terme en un sens. Mouvement politique algérien. 10.Le
          deuxième du 6 en est un symbole. 11.Les limites de l'Europe.
          Monnaie de l'Est. Prénom féminin. 12.Manuels en pleine
          confusion. Doublé pour Berg. 13.De bas en haut: blessé, ou
          confus. Met fin à la partie. 14. Ôte
          les nœuds. 15. Ici au pluriel, mais on n'en a qu'au singulier,
          au détriment, souvent, de la sincérité. De bas en haut: pas
          virtuel.
 (Proposés
          par Irène de Illa)
 |  
      |  |   
         
          
          
 
      /avec
        les "Dix Mots" de la langue française 2010:
        
    Reflet
  du monde en perpétuel mouvement, la langue française ne cesse de s'inventer
  et de s'adapter, les
      membres du  Café littéraire luxovien fêtent la langue française, en
      écrivant et en jouant avec les dix mots proposés cette année par le Ministère de la Culture et de la
      Communication :  BALADEUR
  / CHEVAL DE TROIE / CRESCENDO / ESCAGASSER / GALÈRE / MENTOR / MOBILE /
  REMUE-MÉNINGES / VARIANTE / ZAPPER.  
       Rémy,
  quinze ans! Avec son baladeur
  qu'il écoutait crescendoil n'avait cesse de m'escagasser!
 Quelle galère!
 Il lui aurait fallu un mentor,
 quelqu'un de sérieux qui l'aiderait
 et lui servirait de remue-méninges...
 Au lieu de cela il ne faisait que jouer avec son mobile
 ou regarder la télé, à zapper
  sans arrêt,
 cherchant une variante,
  ou bien il surfait sur la toile
 ne se souciant nullement du danger
 d'un éventuel cheval
  de Troie!
    Roberte
  Burghard :      
  
  « 
  Qu'allait-il faire
  dans cette galère
  ?
  »       
  L'angoisse allait crescendo.Seul sur cette route infinie, le baladeur
  sur les oreilles pour oublier sa solitude, il se torturait pour imaginer des
  solutions à son problème. Pas de mentor
  pour le conseiller puisque son mobile
  était déchargé. Quelle ruse digne du cheval de
  Troie lui permettrait de se sortir de cette
  situation? Si seulement il pouvait zapper
  pour changer de vie comme on zappe de programme télé. Ses soucis
  commençaient à l'escagasser
  au plus haut point. Las d'imaginer toutes les variantes
  possibles dans ce  remue-méninges sans fin, il décida de faire une halte
  réparatrice à l'ombre d'un bosquet accueillant et il s'endormit.
 
 Marie-Françoise
  :
   Amours
  anoures      
  Une fin d'après-midi, il avait fallu qu'elle sorte et depuis chaque jour elle
  sortait. Ses pas la menaient invariablement au bord de l'étang. Là elle
  s'asseyait sur un banc et en observait longuement la surface, les rives, les
  arbres, le ciel et les nuages. Jamais deux fois elle ne voyait l'étang
  exactement pareil. Que sa surface soit étale les jours calmes et sans vent,
  ou animée et mobile,
  pleine de vagues et de houle aux tempêtes d'équinoxe et même, parfois,
  l'été, grêlée par un subit orage. L'automne les feuilles sèches y
  donnaient prise au vent, voguaient, comme des barques à voile, puis
  sombraient. L'hiver le recouvrait de glace et de neige qui peu à peu fondait
  pour laisser place à un nouveau redoux, au miroitement du soleil printanier.
  Celui de mars. Celui qui redonnait goût aux oiseaux de chanter, aux poissons
  de sauter, aux grenouilles de frayer.Les jours étaient comptés où toutes les
  rousses de la forêt poussées par un puissant mobile
  inscrit tout au fond de leurs gènes, ―
  que nul mentor
  n'eût besoin jamais de patiemment leur inculquer ―,
  se rassemblaient à l'étang et lascives se laissaient observer d'elle. D'elle
  silencieuse, mais aussi de n'importe quel baladeur
  qui à pas lent et précautionneux en aurait arpenté les rives, pour peu que,
  baladeur
  éteint, il ait perçu leurs cris. Cris émis uniquement ces quelques jours
  annuels de folie. Cris dont elle découvrait la provenance en s'approchant
  plus près de l'eau, intriguée par une feuille sèche, par une brindille
  flottante, soudain mobile,
  se propulsant. Cris sans cesse répétés d'innombrables grenouilles, doux,
  presque harmonieux, se mêlant au chant des oiseaux eux aussi amoureux. Chant
  des mâles gonflant leur gorge pour attirer les femelles. Imploration. Variante
  du coassement rauque qu'elle entendait l'été émaner des roseaux quand un
  crapaud solitaire appelait, qu'un deuxième lui répondait, puis plusieurs
  autres tour à tour, et que pour finir tous se mettaient à donner de la voix,
  ensemble, dans une cacophonie qui s'amplifiait crescendo
  pour s'arrêter sans raison apparente, comme elle était née, en décroissant
  soudain et en mourant dans la voix solitaire de quelque attardé qui bientôt
  s'éteignait elle aussi. Orchestre des roseaux, pour elle ne savait quel
  concert, quel palabre ou quel remue-méninges
  collectif et momentané de la gente batracienne.
 Mais durant ces quelques jours de fin d'hiver,
  c'était du chacun pour soi, une compétition ou chacun recherchait une
  chacune. Sans savoir distinguer les mâles des femelles elle les observait
  faire la planche à la surface de l'eau, flotter les membres écartés au gré
  très léger du courant, puis soudain se propulser de leur cuisses puissantes
  en une brasse coulée sans même prendre garde au martèlement de ses pas sur
  la rive, ni à son ombre penchée sur l'eau qui les filmait avec son mobile;
  sans disparaître comme d'habitude avant qu'elle n'ait eu seulement le temps
  de les voir dans le floc d'un plongeon rapide; complètement indifférents à
  tout ce qui n'est pas appel de l'autre, irrépressible besoin de s'accoupler.
 Mais quelle galère
  que ces amours anoures*! Car ils devaient zapper,
  ces mâles impétueux, de congénère en congénère, et tenter de chevaucher
  tout ceux qu'ils trouvaient, et dépités si c'était un mâle comme eux, ou
  parfois même une brindille trompeuse, s'en aller voir ailleurs, s'escagasser
  à trouver, enfin, une femelle. Et alors… et alors…
 Celles-ci semblaient si rares et les mâles fougueux
  si nombreux qu'elle en pouvait voir plusieurs sur une seule femelle en un amas
  si serré, si inextricable, de corps en amplexus* et de pattes
  mêlées, de cuisses et de gueules qu'aucun cheval
  de Troie n'y aurait
  pu s'introduire. De même elle ne pouvait les séparer grâce au bâton avec
  lequel lui prit la fantaisie de les escagasser
  un tantinet. Au point que la femelle, étroitement étreinte par tant de bras
  mâles et de cuisses à la fois qui tentaient d'écarter les importuns qui
  s'approchaient encore d'une détente de patte, d'un coup de mâchoire,
  risquait de périr asphyxiée ou éventrée. Jusqu'à ce qu'elle ait pondu,
  qu'ils aient répandu leur semence sur les œufs.
 Et elle se demandait alors ce qu'il en était
  de la jouissance des grenouilles ? De celle des mâles ? De celle des femelles
  ? Ce qu'il en était des plaisirs de leur vie faite uniquement d'attente.
  Attente immobile que les insectes passent à portée de leur langue pour
  qu'elles puissent se nourrir. Attente immobile que l'hiver se termine pour
  sortir de leur hibernation, se reproduire.
 Le lendemain, elle se promenait comme chaque
  jour. Le lendemain elle voyait les grappes d'œufs translucides et blanchâtres
  flotter mollement dans l'anse près du bouleau penché. Les grenouilles
  étaient redevenues sages et craintives, s'esquivaient. Jour après jour des
  mois durant elle suivrait l'éclosion de leurs œufs, la croissance des têtards.
  Tout noirs. Et leurs métamorphoses... Pour peu qu'un retour de bâton de
  l'hiver ne les fasse hiberner et repousser celles-ci jusqu'au printemps
  suivant. Elle espérait qu'ils étaient en nombre suffisant pour échapper
  partiellement aux agapes du héron, à celles des poissons. Qu'ainsi
  perdurerait l'espèce et que se poursuivrait le cycle éternellement
  recommencé des amours aquatiques et des métamorphoses.
      
  Notes :L'amplexus est le nom
  donné à la technique d'accouplement des anoures (grenouilles et crapauds).
 Le mâle monte sur le dos de la femelle et s'accroche à elle avec ses pattes.
 Au moment de la ponte, le mâle émet du sperme qui coule sur les œufs, ce
  qui les féconde. L'action mécanique des pattes du mâle sur la femelle
  participe en outre à l'expulsion des œufs.
 Selon les espèces, l'amplexus peut durer de quelques minutes à quelques
  jours. C'est un "faux accouplement" car il est effectué sans
  pénétration du mâle dans la femelle.
 
 Monique
  Litzler:      
  Ce soir, programmes nuls. J'ai décidé de zapper.
  Heureusement, il y a Mozart! J'enlève mon baladeur
  qui finalement est un bon remue-méninges.
  Ah! Mozart! Quelle musique! à côté des batteries et des guitares
  électriques, c'était violent. J'aime cette belle variante
  de Django Reinhardt au fils Dutronc. Ah oui ! et Yehudi Menuhin, quel mentor!
  Je laisse même mon mobile
  pour plus tard et je m'installe devant le poste de télé.Première chaîne, revoilà un péplum grec
  avec le "cheval
  de Troie",
  bien sûr ! et crescendo
  je monte la gamme.
 Deuxième chaîne, ça rigole, ça parle dans
  tous les sens, l'animateur ne maîtrise plus rien, cela finit par m'escagasser.
  J'aime bien ce mot, ça change, c'est un mot doux.
 Arte, bien sûr, c'est samedi, jour des
  archéologues, cette fois ils sont dans l'eau, au fond, en Méditerranée, à
  la recherche d'une certaine galère
  importante de la dernière période Egyptienne avant les Romains.
 Je reste.
   Monique
  Armando: Rêve
  brisé      
  Mon baladeur
  rivé sur mes oreilles, j'arpente la forêt en écoutant une 
 variante 
 de
  musique classique. Je monte le son et je m'envole sur la Traviata
  de Verdi en crescendo.
  Quel bonheur! L'air est doux, la nature reverdit après un hiver si long.
 Je suis sur mon petit nuage. La musique agit
  comme un remue-méninges.
  Je me revois cinquante ans en arrière dans mon fauteuil en velours rouge à
  l'opéra de Nice.
 Une vraie magie... Violette, Rodolphe, les
  costumes magnifiques... Quand soudain, cheval de Troie
  dans ma poche, le vibreur de mon mobile
  me réveille. Je décroche.
 Une voix criarde vient escagasser
  mes oreilles avec une Pub débile qui n'a que l'argent pour mentor.
  Je coupe.
 Énervée,
  je rallume mon transistor. Hélas, le programme musical est terminé. Il est
  seize heures. Les informations débitent attentats, tsunami, violences à
  l'école, etc.,etc.
 Le rêve est fini.
 Je descends de mon nuage pour réembarquer sur
  la galère
  de la vie. Je vais zapper
  et rentrer à la maison en me promettant bien de ne plus emporter mon portable
  en promenade.
   Danielle
  Auberjet: Cartes
  sur table Un,
  deux, trois Panisse
  buvant son pastisLe baladeur
  au son allant crescendo,
 Le divertissant.
 Quatre,
  cinq, six Fanny,
  petite merveilleEnfourchant son cheval
  de Troie
 Le mobile
  à l'oreille.
 Sept,
  huit, neuf César,
  son mentorDonnant son accord
 En train de zapper
 Et d'escagasser
  Marius, Escartefigue
 Dix,
  valet, dame, roi Voici Monsieur BrunÉtudiant la variante
  de ce jeu
 Quelle
  partie !Quel remue-méninges
  !
 Quelle galère !
   Mots
      
      
  croisés :
    
   
    
      
        |  | Horizontal I.Ruse de guerre. II.Fait travailler le cortex. III.Coule
          au Rhône dans le bon sens. A donné son nom à la rose. Gardien des
          bandes. IV.Anoblit le British. Au milieu du toit. Pour
          l'aviron. V.Alias la cagoule. Vieux conseiller. VI.Mettre
          en pièces. Pour le zoom. VII.Adverbe. Suffit. C'est-à-dire.
          Voie orientale. VIII.Vous accompagne dans ses airs. Métal. IX.Métal.
          X.Evite une redite. Article de bazar. XI.Telles des
          poules. Aurait du se fabriquer un ULM.
 |  
        | Vertical 1.Fait monter le son. 2.Fait dresser le poil. 3.De
          bas en haut, avant Pâques. Salive 4.Ont fait l'objet d'une
          perception. Mit plus bas que tout. 5.Petite suite vocalique. A
          un mal de chien. 6.Amoureusement épelé. Tout proche en
          montant. Jacqueline Collin. 7.Mathématicien britannique du
          XVIIe siècle. Que sa voix monte. Dans la poche du légionnaire. 8.Couverte
          de louanges. 9.Rétréci en montant. Nad Labem. 10.Dans
          l'Orne. Des ors brouillés. Sur Belon. 11.Bulle. 12.Célèbre
          pour ses lentilles. Sauter d'un programme à l'autre. 13.Célèbre
          pour ses lentilles. Vous poursuit jusque dans la rue.
 (Proposés
          par Irène de Illa)
 |    
  
         
          
          
 
      /à
      l'occasion de la Semaine
      de lalangue française 2009:
        
        Les membres du  Café littéraire luxovien  ont tenté, sur
        le thème "En rire(s)" du  Printemps
        des poètes, de délirer à la manière de   Boris VIAN
        dont
        c'est le cinquantenaire de la mort trop précoce, en employant
        les dix mots proposés par
        le Ministère de la Culture et de la Communication pour la  Semaine
        de la langue française, placée cette année sous le signe
        "des mots pour dire demain"
        
         :
        
         ailleurs,  
         capteur,  
         clair de terre,  
         clic,  
          compatible,  
          désirer,  
          génome,  
          pérenne,  
         transformer  
  et 
        vision...
        
          
          
         Brigitte
        Grillot :
               Remarque
        préliminaire : une majuscule dans un nom commun indique la référence
        à un poète. 
 Mister Dico et
        Lady Mo      
        La veille de demain-le-printemps,
        lorsque pour fêter le retour des poètes, Mister Dico vint rejoindre
        Lady Mo, il la trouva, la mine toute grise, hasardeusement perchée sur
        un tas de papiers mâchés.―
        Mais que fais-tu assise là-haut? interrogea, interloqué, Mister Dico.
        Tu déBloques! T'es folle! T'as plus la vision
        en face des trous, ma parole!
 Et ses 2844 pages se mirent finement à
        trembler, de peur qu'elle ne fût devenue cinglée.
 En reniflant… en larmoyant… Milady
        répondit:
 ―
        J'ai perdu l'inspiration! Il y a un hic. Je suis bien Mal armée pour en
        écrire un clic*.
        Pas moyen d'imaginer des remèdes, à la fois rigolos et poétiques, aux
        nouvelles conditions climatiques! J'ai fouiné, farfouillé, j'ai
        retourné tous les capteurs
        de la maison, sans retrouver où se Mussait* l'inspiration.
 ―
        Flûte, flûte! Ah… Merde donc! Te voilà condamnée à travailler
        plus que de raison. Il faut dire qu'être poète me semble bien risqué
        et très dur, puisque même l'un des plus grands s'est fait appeler
        Arthur.
 ―
        S'il te plaît, aide-moi! Car je ne sais plus comment soutenir des Mots
        le poids.
 ―
        Autant que je puisse le désirer,
        foi de bon vieux dico, tu m'en demandes trop! Des définitions, des
        expressions, je peux t'en donner si ça t'anuse! mais j'ignore ce
        qu'est la muse. Tu ferais mieux, pour te transformer
        les idées, de t'évader un peu dans un
        bouquin-fusée. T'en r'viendras tout "Apollunaire" quand
        t'auras lu le "Clair de Terre"!
        Par ailleurs,
        j'te jure, aucun poète plus compatible
        que Breton, avec le Finistère de la Culture!
 ―
        D'accord! acquiesça Lady Mo, en Glissant sur son toboggomo, puis ils se
        dirigèrent vers la biblio.
 Mais quel méli-mélo! On eût dit que
        quelqu'un fût venu tout déranger d'une main. C'était un coup …de
        Boris Vain!
 On découvrait des Pierre Mincepierre au
        lieu d'un Jean Grosjean, des Philippe Jaccott, et des Louis Char, des
        Max Eluard… tandis que de Saint-John Perse comme de Saint-Pol-Roux, il
        avait carrément fait des voyous! Et dans un coin là-bas, on entendait en
        rire Michaux ou son copain Thomas. Certains
        écrivains avaient même été fauchés, tels Prévert, Paul Val et
        Duprey.
 Après son larcin, il avait, ce gredin,
        griffonné quelques lignes sur calepin, comme le faisait Arsène Lupin:
 
 "Cessez
        donc de vous creuser l'ciboulot, bande d'intellos!Moi je sais comment faire contre l'effet de serre!
 Quand viendra l'étuve des jours
 Décrochez simplement le téléphone en disant : "allô!"
 Pour que la pluie s'en écoule aussitôt
 Ou bien appelez Serge pour avoir un Brin d'eau!
 Toutefois…
 Le mieux serait de ne pas penser à l'après
 Puisqu'on ne sait jamais de quoi demain
        s'ra fait."
        
        Sur ce conseil libérateur, Mister et Milady envoyèrent balader cette
        compagne empressée: l'ultériorité!! Comme ce Boris Vain n'était pas leur
        bol de thé, ils se versèrent un pot-de-vin, une fois n'est pas goût
        thune! Il n'avait pas le génome du
        chasse-cousin*! Nonnn… C'était un pur Château
        Pérenne*… Et
        ils trinquèrent à la manière de Clint Eastwood, cœur à cœur : «Aux soirées d'autrefois et aux musiques d'ailleurs!*»   Notes:* Clic : dans le jargon militaire, un
        clic correspond à un kilomètre
 * Se musser : vieilli. Se cacher
 * Chasse-cousin : mauvais vin
 * Château Pérenne : vin rouge- Bordeaux
 * Aux soirées d'autrefois… : réplique
        de Clint Eastwood dans film "Sur
        la route de Madison"
      
        Les paroles de Boris Vian sont bien sûr imaginaires.Poètes cités : Alexandre Blok,
        Stéphane Mallarmé, Alfred de Musset, Arthur Rimbaud, Jean-Michel
        Maulpoix, Apollinaire, André Breton " Clair de terre ",
        Edouard Glissant, Boris Vian " L'Ecume des jours ", Jean
        Grosjean, Philippe Jaccottet, Louis Aragon, René Char, Max Jacob, Paul
        Eluard, Saint-John Perse, Saint-Pol-Roux, Henri Michaux, Henri Thomas,
        Jacques Prévert, Paul Valéry, Jean-Pierre Duprey, Serge Brindeau.
   Michèle Larrère 
      : 1)
      Généralités sur les mécanismes du rire       
        Ici ou ailleurs,
        aujourd'hui ou demain,
        le lieu et l'époque importent peu pour trouver la joie de rire. Notre
        intellect, capteur
        de sensations psychiques, peut accompagner un simple clair
        de terre de
        fantastiques éclairs de rire et cela d'un seul clic
        sensoriel, tout en restant compatible
        avec une approche schématique, telle qu'on peut la 
 désirer 
 pour une
        étude matérielle du phénomène.Qu'il en soit référé au
        potentiel de nos neurones, gardiens de nos fantaisies ou de notre génome
        qui nous échappe, hérité de nos lointains prédécesseurs, la
        pratique est un truc qui joue un rôle primordial, voire pérenne
        pour transformer
        notre vision
        des choses et en l'occurrence, libérer nos démons imaginaires dont le
        rire peut s'emparer en dépit parfois de notre volonté.
 2)
        Question sur le rire déroutant       
        Je me demande s'il existe ailleurs
        qu'en France un humoriste tel que Boris Vian, capteur
        d'expressions hilarantes, plus pincées qu'un pince-nez, capable de
        jouer sur les mots et faire d'un clair
        de terre un
        clair de mer ou un clair de verre et même un clair de temps qu'il
        s'ingénierait à obscurcir, et tel un magicien, d'un seul clic
        faire un déclic qui déclenche une avalanche de rires jaunes, compatibles
        avec la bile de ceux qui refusent que leur génome
        soit la cible d'un humour grinçant, voire déroutant, qu'ils n'ont pas 
        désiré entendre; mais sachant que l'éducation
        conduit à un savoir-faire pérenne
        pour le transformer
        en savoir vivre, leur vision
        de la société reste plutôt conciliante. 3)
        Le rire ou le délire ?       
        Insidieuses fantaisies que le rire narquois, le rire grinçant, le rire
        acide, les dérisions qui décoiffent comme les distillait Francis
        Blanche sur les ondes et ailleurs.
        Il faut rire de tout, disait-il, même de ce qui n'est pas marrant.Savez-vous que les musées sont des
        capteurs
        de tout ce que les gens ne veulent plus, et ce n'est pas dans les
        poubelles que vous trouverez un clair
        de terre, car
        même si le fond touche la terre, il n'est pas compatible
        avec sa rondeur; sa rondeur illuminée chaque matin, comme par
        enchantement d'un simple clic
        de l'Univers.
 Comme vous pouvez le constater, mon
        génome
        ne me gêne pas. Il reste tranquille, tapi au fond de mon hérédité,
        en harmonie avec tout ce que je peux désirer.
        Il commande
        mes désirs, mon audace et mes délires pérennes
        et peut transformer la vision
        de mon ego en un monument de Michel Ange, car avec une simple motte de
        beurre mou, même rance, il aurait été capable de façonner un ange.
     Monique Armando  : Demain...       
        La galaxie scintille au clair de
        terre. Pierrot, assis sur sa corne
        de lune a perdu sa plume. Il songe: "Où sont passés mes génomes,
        Pinocchio, Peter Pan et Cendrillon? Sont-ils sur Vénus, Mars ou
        Jupiter?". À
        force de désirer
        l'instant de les revoir, la nostalgie l'envahit. D'un simple clic
        il allume le capteur
        d'images et, sur l'écran géant du L.E.M. défilent les planètes qui
        tournent autour de la divinité Ra. Un arc-en-ciel l'éblouit. C'est la
        terre avec ses belles couleurs, ses bleus de mer, ses verts d'océan et
        de prairie, ses roses et ses violets de nuage. Ma-gni-fique! Plus rien
        n'est compatible
        avec le désert qui l'entoure dans cet ailleurs
        lointain.
 Bientôt son coeur va s'arrêter de
        battre. Une 
 vision 
 féérique va transformer
        son visage. Sur le chariot de la grande ourse, une jeune fille en robe
        blanche, une lettre à la main pleure. C'est Colombine! Sa Colombine!...
 Alors il lâche tout, il court, il
        saute dans la F.G.V.* de la voie lactée pour rejoindre son amour.
        Lorsqu'ils se retrouvent des larmes de bonheur forment des petites
        étoiles qui filent... qui filent dans le firmament.
 Je n'ai rien trouvé de mieux que
        cette histoire puérile pour placer mes mots. Qu'importe! Ici ou 
        ailleurs, aujourd'hui ou demain, l'histoire est belle quand l'amour est
        pérenne.
 *F.G.V.
        : Fusée à grande vitesse.           Monique
        Litzler : Demain       
        Bonsoir les chats, je vais dormir les rideaux à peine fermés. Je ne
        veux pas de noir mais un clair de lune après la fête et le champagne,
        les bulles et les confettis, car nous sommes le premier janvier.6h du matin: Je m'assois précipitamment
        dans
        mon lit, haletante, éveillée par un rêve fou, ou plutôt une vision,
        infinie, vivante, forte. J'étais ailleurs.
 De toute façon je ne suis pas
        surprise. Aux dernières nouvelles: il n'y a presque plus d'abeilles,
        quel que soit le pays.
 J'ai vu un chiffre immense et
        lumineux: 2030, et j'ai su, senti, qu'à présent le génome
        humain était compatible
        pour coloniser cette nouvelle planète "ETOILE NOIRE", qui
        effectivement ne reçoit pas de lumière, mais offre d'autres avantages
        selon les études de l'E.I.D.S.* que
        nous pourrions la transformer
        à notre guise et rendre pérenne
        pour désirer
        y vivre, car maintenant nous sommes de nouveaux humains, greffés de capteurs
        contrôlant toutes les fonctions vitales qui s'autorégulent grâce aux nano
        particules artificielles injectées dès notre naissance pour notre
        survie.
 Bien sûr, tous ces voyages sont
        programmés, les vaisseaux sont prêts.
 Les écrans météorologiques
        indiquent toujours cet éternel brouillard. Sur les pays du monde sauf
        sur les océans envahis de glaciers flottants, le clair
        de terre se
        limite.
 Maintenant tous les zéros
        s'étirent à l'infini, les derniers chiffres sont rouges, sur le
        dernier programmateur une multitude d'humains embarquent uniformément
        vêtus.
 Le dernier écran s'allume; c'est
        celui du grand clic
        de départ vers une autre humanité.
 *E.I.D.E.:
        Etudes Internationales de Survie     Danielle
        Auberjet : Clic-Clac Pour
        désirer
        un monde meilleur, 
 ailleurs 
        Envolons-nous
 Tel un "arrache-coeur"
 un "déserteur".
 Sur des tétines à réaction munies d'un capteur
 Profitons d'un écoulement pérenne
 Pour jaillir et nous élancer au clair
        de terre.
                    
        Quelle vision
        fantastique À
        califourchon sur notre montureEloignons-nous, nous les humains au
         génome
         complexe
 À la masse sanguine
        compatible
        avec "l'herbe rouge"
 Pour transformer
        l'univers
                    
        Clac-Clic       
        En avant pour demain,
        après-demain...  
           Marie-Françoise
        :                    
        à chanter sur l'air de"La Java des bombes atomiques":
 Ma
        soeur cette fameuse écologarde dans son frigo
 pour qu'elle reste pérenne
 sa soupe biologique
 aux huîtres de Marennes
 Ailleurs
        dans un coin du jardinen un compost très fin
 elle fait 
        transformer
 herbes mauvaises
 brindilles et épluchures
 Demain
        mon fils émigré sur Europe*avec capteur
        et biotope
 aura au clair
        de terre
 la vision
        délétère
 des cristaux de la glace
 Jeune
        homme que peut-il désirersinon d'être pionnier
 d'une vie virtuelle
 exempte des tracas du génome
 Tout
        ça est fort bien compatibleet n'est pas impossible
 il suffit d'y penser
 et pour l'humanité
 ce pas-là se fera
 c'est moi qui vous le dis
 en un clic
        de souris
 *Europe:
        deuxième satellite de Jupiter, découvert par Galilée en janvier 1610.       Mots
      
      
  croisés :
          
   
    
      
        |  |  | HorizontalI.À
          voir sur la lune. II.Percevoir. Sont sur la mauvaise voix. III.Article.
          On y tint prisonnière la piétaille. IV.Vieux supplice. Serait
          capitale en doublant une lettre. Pan. V.À
          personne mais à Dieu, selon Hugo. Saint local. VI.Grecque.
          Sans garçon ni serveuse. Des dunes. VII.Epineux emmêlé. VIII.Maître
          d'équipage. Narine déchiquetée. IX.Se croque petit. Un air
          pas drôle. X.Petit bruit de souris. peignait à l'envers? XI.Peut
          être solaire. Dans l'auxiliaire.
 |  
        | Vertical
 1.Peut s'accorder. 2.Doublé pour Berg. Miss Gardner. En
          quel endroit? 3.Pas ici. Démonstratif. 4.Faisait voir
          rouge. Tient aux cheveux. 5.Logiciel de diagrammes. Neutre
          d'Outre-Manche. 6.Souhaiter avoir. Clé brouillée. 7.Fait
          de la prune un pruneau. Va à l'Arctique. 8.Ce qu'il faut faire
          après l'essai. 9.Ne manquait pas d'air! Inversé: boisson à
          Londres. 10.Manifesta violemment. De longue durée. 11.mettre
          en ordre de marche. De même. 12.Crochet. Le nôtre est une
          chaîne de plusieurs milliards de perles.
 (Proposés
          par Irène de Illa)
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