/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2014 :
sur le thème
"à la folie" :
AMBIANCER,
À
TIRE-LARIGOT, CHARIVARI, ENLIVRER(S'), FARIBOLE, HURLUBERLU, OUF, TIMBRÉ
, TOHU-BOHU,
ZIGZAG,
Brigitte
Müller
Ce ne
sont pas des fariboles
Quand nos sept petits-enfants, âgés de un à six ans, sont arrivés cet
été, nous savions que ça allait ambiancer.
Ce jour-là, j'étais montée avec eux dans mon
atelier de peinture, côté bibliothèque : ils adorent l'atelier ! Rien
d'étonnant à cela car il y a des feutres, de la peinture, des pinceaux et du
papier dont ils usent à
tire-larigot.
Pour le moment, j'étais installée sur le
canapé, les enfants serrés contre moi comme des poussins autour de la poule.
Ayant poussé la maman chatte et son chaton blanc pour faire de la place, je
leur lisais tranquillement " La chèvre de M.Seguin " . Nous
approchions du dénouement et nous étions suspendus au sort de la pauvre
biquette, tous tellement enlivrés,
que personne ne faisait attention à la petite dernière qui crapahutait par
terre. Tout à coup, Marine s'est écriée : "Maminou, regarde Amélie !
"
Nous avons levé les yeux et… horreur !
Amélie, à peine un an, venait à quatre
pattes vers nous, attirée elle aussi par l'histoire; cependant elle tirait
avec elle un bidon de peinture dont elle avait dévissé le bouchon et une
longue traînée bleue la suivait ; elle avait déjà traversé la pièce en
faisant des zigzags,
coloré le parquet, éclaboussé le tapis et commençait à poser ses mains
sur le canapé.
Comme un seul homme, les enfants ont sauté en
l'air, poussant des cris stridents et couru dans l'atelier sans regarder où
ils mettaient les pieds : c'était un beau charivari
!
Pour couronner le tout, cet hurluberlu
de chaton blanc a également décidé de sauter dans la flaque de peinture.
Là-dessus, Lina, l'aînée des petits-enfants, trouvant que les traces de pas
du petit chat blanc, faisaient "très joli", en a profité pour
l'attraper et le tremper plusieurs fois dans la mare bleutée : utilisé comme
un tampon vivant sur le sol, le chaton, devenu bleu entre-temps, se laissait
faire gentiment !
J'ai cru devenir timbrée
dans ce tohu-bohu.
Je les ai tous chassés hors de la maison, chats y compris.
Ouf
! j'allais pouvoir lessiver, gratter, frotter, récurer… Le petit chat, lui,
a retrouvé sa couleur au bout de dix jours !
Bernadette
Larrière
Enterrement
de vie de jeune fille
Elle marche à grands pas, se dépêche pour atteindre la gare , elle a peur
d'être en retard , vite prendre le train et rejoindre son amie Anna qui
compte sur elle pour ambiancer
sa fête ! Un enterrement de vie de jeune fille : ça n'arrive qu'une seule
fois !
Elle a préparé quelques déguisements et
pleins d'idées de jeux et autres fariboles…
Dans le train elle ne pourra pas s'enlivrer
comme elle aime à le faire habituellement : aujourd'hui elle est trop
excitée, elle se sent même un peu timbrée,
à la limite de l'hurluberlu
! Quelle impatience !
Ouf
la voila arrivée ! les copines sont déjà là et s'activent dans un tohu-bohu
indescriptible : des perruques de toutes les couleurs, des cotillons, des
caracos, des serpentins, des ballons , des bouts d'étoffe traînent partout à
tire-larigot
dans le salon d'Anna. Elles sont heureuses d'accompagner leur amie pour ce
jour unique !
Elles vont se promener dans la ville, s'amuser,
boire, chanter, danser, faire un charivari
d'enfer…et profiter au maximum de cette soirée en célibataire sans penser
au lendemain !
Tant pis si demain après un réveil difficile
il faudra retrouver le chemin de la gare en essayant de ne pas faire trop de zigzag,
car ce soir c'est la fête amusons-nous !
Marie-Françoise
Qu'on ne me raconte pas de
faribole,
même le sujet prédisposé à lire à
tire-larigot aura bien du mal à s'enlivrer
au milieu du charivari
et du tohu-bohu
menés par une bande de oufs
se suivant à la queue leu leu et évoluant en zigzag
derrière un hurluberlu
complètement timbré
qui chante à tue-tête pour ambiancer
la salle !
Monique
Armando
Une
vie de chat
Je m'appelle Minette... Pas très original pour un chat! Pourtant ma famille
d'adoption, que j'aime à
la folie, est plutôt du genre
timbré.
Le père, un hurluberlu
sans pareil, est
toujours en train de chercher ses clés ou ses lunettes. Et s'il croit amuser
la galerie en commentant le match avec ses fariboles...
Pas du tout!
La mère, ma jolie maîtresse, dit que je mets des poils partout. Je ne
comprends pas pourquoi elle crie si fort quand je ramène une musaraigne à la
maison. Mais quand le soir tombe elle aime s'enlivrer
sur son fauteuil. Alors, là, quel bonheur! je me love contre elle et ronronne
sous la caresse de sa main.
Ouf !
J'en oublie le
charivari
et le
tohu-bohu des jumeaux. Quels petits démons!... Ils
pleurent, ils rient et, afin d'ambiancer
l'atmosphère, font des bêtises à
tire-larigot.
C'est fatigant pour un chat.
Il y a aussi
zigzag
le petit poisson rouge qui fait vraiment des zigzags
quand je caresse
son bocal de ma patte de velours.
Et puis, Chut!... ma maîtresse ne le sait pas encore... mais moi aussi j'ai
des jumeaux! Je vais bientôt les lui ramener.
Comme elle va être contente! La famille
s'agrandit.
C'est bien la vie de chat!
Roberte
Burghard:
Quand il posa le pied, à la
descente du car, il fut accueilli par des clameurs, des rires, de la musique,
un véritable charivari,
qui lui arrivait aux oreilles, de la place voisine, noire de monde.
Au milieu des badauds, formant un cercle, un
individu fantasque, haut en couleurs, un hurluberlu
s'époumonait, lançant des invectives, développant des discours, des fariboles
qui faisaient jaillir du public rires et commentaires à
tire-larigot.
Le bougre s'y entendait pour ambiancer
la foule! Quel tohu-bohu!
Cependant, à l'écart dans le square voisin,
deux enfants s'enlivraient,
assis sur la pelouse, indifférents à ce timbré
exubérant, tout comme les oiseaux qui zébraient l'azur en zigzag
au-dessus des frondaisons.
Il s'éloigna de la place trop bruyante et
poussa un ouf
de soulagement en retrouvant le calme et le silence.
Jeanne Parat:
sur le thème : Dis-moi dix mots à la Folie
ou T'aime : Dix mois dix maux à la Folie
Quel charivari
rit
Quel charivari rit
Quel chari varie avec toi
Ceci entendu du soir au matin
et du matin au soir
à tire-larigot,
par un matelot
c'est pas toujours très rigollot
ou encore un hurluberlu
qui te donnerait presque la berlue
avec ses gestes mal contrôlés
et sa voix plus qu'éraillée
un qui te raconte des fariboles
à propos de tout et de rien
sans que cela te fasse du bien
quel vaurien ce Mathurin !
sans s'enlivrer,
ils auraient pu être moins confus
et ne pas sombrer dans le tohu-bohu
non des îles
ce qui aurait été lisible
mais dans un chaos
et ça c'est pas très pro
Ouf
! je crois avoir ambiancé
un passé pas toujours bien contrôlé
de personnes cotoyées
qui, de zigzag
en zigzag
ne sont pas toujours allées
où elles voulaient s'orienter
Ceci est timbré
non posté
mais bel et bien envoyé !
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2013 :
sur le thème
"Dis-moi dix mots semés au loin" :
ATELIER,
BOUQUET, CACHET, COUP DE FOUDRE, ÉQUIPE,
PROTÉGER,
UNIQUE, SAVOIR-FAIRE, VIS-À-VIS,
VOILÀ
Découvrons-les
dans la grille de mots croisés:
|
1
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2
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3
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4
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5
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6
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7
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8
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I
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II
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III
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IV
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V
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VI
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VII
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VIII
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IX
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X
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XI
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XII
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XIII
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XIV
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XV
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Horizontal
:
I. Siège à deux places. II. Ôta. III. Empreinte.
IV. Lieu de recherches. V. Un peu de liberté. VI.
Défendre. VII. Groupe ethnique en Chine. VIII.
Personnel. - Pour apprendre un métier. IX. Momie égyptienne. X.
Dans les Pyrénées. Période de temps géologique. XI. À
nul autre semblable. XII. Questionne mal. XIII.
Métal blanc argenté. - Myriapodes. XIV. Introduit la
qualité. - Parfois bleues. XV. Belle de Turquie.
|
Vertical
:
1. A des effets comparables à ceux de l'électricité. 2.
Trou dans un circuit imprimé. - Système de codification des
couleurs. - Garantit l'anonymat. - Dieu scandinave. 3. Moteur
de recherche. - Doublé romain. 4. Travaille dans le
suivant. 5. Lieu de montage. - Le fin du fin.
6. Douce en Italie. - Mauvaise acné. - Lefèvre-Utile. 7.
L'iridium - Dur ou tendre. - Ventilé. 8. Compétence.-
En vitesse.
(proposée
par M-F. G) |
Jeanne Parat:
«L'aventure commence à l'aurore
et l'aurore à chaque matin
l'aventure c'est le Trésor
qui se cache en chacune de nos mains.»
Faire vivre,
s'arrêter
semer au loin,
même mêlés
les dix mots
mentionnés et cachés
extirpés des
mots croisés
Tel est le
communiqué
que
Marie-Françoise nous a gentiment prêté
pour en
célébrer le printemps des poètes...
en maître.
Ainsi, seule ou en équipe
en atelier
de confection et en pratique
bricolage, artisanat, réflexion,
écriture
comme en cheminant le long de nos
pâtures
des ruisseaux et des rivières
élevons et sachons pointer le nez en
l'air
pour ne pas rater le coup
de foudre ou
l'éclair
qui se cache au plus près de nous
une empreinte, un cachet,
pas de courroux
Apprenons toujours le nouveau, le savoir-faire
Découvrant, développant, dévoilant
ce que chacun espère
vis-à-vis
de ses dons de ses repères ou de ses misères
travailler le tout de façon à en faire
un unique
bouquet de
connaissances à protéger,
à partager
même à travers un petit karaoké
Vive les aventures... riez!
Bernadette Larrière :
A
propos de lecture, ou d'écriture …
Je viens de lire "PSEUDO" de Romain Gary. Ce livre me laisse songeuse car sa démarche est
unique
et perturbante… je n'irai pas jusqu'à prendre un cachet
bien qu'il m'ait donné mal à la tête !
L'auteur avait reçu le
prix Goncourt pour le roman "La vie devant soi" qu'il avait publié,
l'année précédente, non pas sous son nom connu, mais sous celui d'emprunt
d'Emile AJAR! dans "Pseudo" il raconte comment il s'est identifié
petit à petit à son "double" au point de se poser la question de
savoir qui était ce vis-à-vis?
Était ce lui? était ce un autre, un être différent? S'était- il
réincarné??
Le lecteur, quant à
lui, se demande quelle était sa motivation? le jeu? le désir de se protéger? l'envie de se tester??
À l'époque la presse
et la critique cherchaient à connaître l'auteur du roman "La vie
devant soi" qui venait d'obtenir le Goncourt! certains attribuaient ce
livre à un travail d'équipe,
d'autres à un auteur nouveau et inconnu, d'autres pensaient que sous ce
pseudo se cachait un écrivain déjà connu et récompensé; les sujétions
allaient bon train, d'autant que ses admirateurs avaient eu le coup
de foudre et
proclamaient son talent et son savoir
faire. Mais voilà,
ce n'était pas l'unanimité, et cela faisait grand bruit dans le milieu
littéraire: ses détracteurs ne partageaient pas l'engouement général et
ne lui décernaient ni gloire, ni mérite, ni bouquet
de fleurs…
Il est vrai que
l'auteur abordait la dernière partie de sa vie après une brillante carrière
diplomatique en plus de ses succès de librairie, cette vieillesse prochaine
l'angoissait. Pour ma part, je reste admiratrice de son œuvre et de la
plupart de ses romans.
Brigitte Muller
:
Les troubles de l'artiste
Seul il pénètre en son atelier
Rien pour l'aider ni le protéger
;
La solitude il la connaît bien
L'apprivoise et la dompte, draconien
Ils font équipe
depuis si longtemps.
À
vrai dire que fait-il maintenant
Devant la toile blanche, immaculée ?
Épreuve
de profonde humilité.
Vis-à-vis
de lui-même il se trouve
Torturé, sans personne qui l'approuve.
Impossible de tricher, il hésite
Un grand savoir-faire
pourtant l'habite.
Peindre, voilà
une vision du Louvre
Devant un Monet son coup
de foudre…
À
même la palette les laques attendent
Et vers lui brosses et pinceaux se tendent.
Désarroi et émotions l'assaillent,
Sentiments vagues, confus se chamaillent ;
Il pose une couleur, jaune cadmium, puis
Véronèse, garance, cyan et gris …
Que reste-t-il du bouquet
de fleurs ?
Des formes qui enchantent ou qui font peur ?
Se troublent les pensées, est-ce parfait
Faut-il ajouter une ligne, un trait ?
L'œuvre, unique,
témoigne de l'artiste
Lui, qui ne sait plus, pauvre soliste
Elle est sa signature, son cachet
Et reste en sa vie, suprême attrait.
Marie-Françoise
:
Elle voyait difficilement comment relier l'atelier,
qui lui évoquait un lieu clos de travail, de copeaux, d'établi, voire de
presse, d'encre et de caractères d'imprimerie, beaucoup de savoir-faire
en solitaire, mais aussi pourquoi pas en cet endroit, du travail en équipe,
auquel du reste, elle ne croyait pas trop, voyant bien qu'il est toujours, des
exploités, des exploitants, des tire-au-flanc et des zélés, des dominés,
des dominants, même si dans les matchs deux équipes entraînées jouent
l'une contre l'autre en vis-à-vis,
c'est quand même pour s'opposer, déterminer la plus forte, et puis trop
souvent, à haut niveau, leur cohésion se fait autour de vedettes achetées,
touchant un gros cachet…
Oui, elle voyait difficilement comment relier l'atelier
au bouquet
qui évoquait dans son esprit des souvenirs colorés de sorties en plein air,
des ballades, la cueillette de fleurs, des rêveries, le don de la beauté, le
témoignage d'amour…
Au coup
de foudre
pourtant, elle ne croyait pas trop, mais plutôt à un lent apprivoisement
mutuel avec cette phrase
unique
et belle de Saint-Exupéry lui revenant à
l'esprit : "Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as
apprivoisé", extraite du "Petit Prince", ce conte pour
grandes personnes... Elle y associait bien le mot protéger.
Protéger
la rose qu'on croit fragile, qui pourtant se protège par ses propres épines.
Alors, elle se rabattit sur un texte tout simple et ramassé, celui de la
fleuriste que voilà
:
Dans son atelier
la fleuriste avec savoir-faire
compose un bouquet
mettant en vis-à-vis
des fleurs d'essences et de couleurs qui se marient. Afin de le protéger
voilà
qu'elle l'équipe
d'un papier cellophane et de rubans qui lui donnent encore plus de cachet,
en rêvant qu'un unique
acheteur bientôt l'offrira à la belle dont il s'est épris, soudain, par coup
de foudre.
Elle
aurait voulu lire :
―
"L'atelier
volant" de Valère Novarina (éd. P.O.L 2010);
―
"Bouquet
de Bohème" de Roland Dorgelès (Albin Michel 1947);
―
"Laurette ou le cachet
rouge" nouvelle d'Alfred de Vigny publiée en 1835 dans "Servitude
et grandeur militaires";
―
"Un coup de
foudre
éternel" de Louis Bériot (Le Cherche Midi éditeur 2008);
―
"Équip(é)e
: Voyage au pays du Réel", de Victor Ségalen (1929), ou à défaut,
"L'équipe
anglaise" d'Arthur Killian (éd. Fayard 2013)
―
"Protéger
son soi pour vivre pleinement" d'Alain Braconnier (éd. Odile Jacob 2010);
―
"À l'origine du savoir-faire
épistolaire de Mme de Sévigné", par Cécile Lignereux (P.U.F
collection CNED 2012);
―
"L'unique
rebelle" de Pierre Pelot ( Prix jeunesse 1971, rééd. en 2011 chez
Larousse, collection les contemporains, classiques de demain n°174);
―
"Vis-à-vis
" de Miya (Manga-BD, 2008);
―
"Nous voilà
" de Jean-Marie Laclavetine (Gallimard 2009), et bien-sûr aussi:
"Les voilà
quel bonheur" d'Annie Saumont (Prix Renaissance de la nouvelle, éd. L'Atelier
Julliard 1993).
Marie Holder:
Aux petites mains de
Carmen
«Coup
de foudre pour
ce modèle!
C'est une robe au cachet
exceptionnel!
Vous serez cette femme unique
et chic
Dans un bouquet
de dentelle!»
Le savoir-faire
de cette publicité,
c'était celui de notre équipe.
Il a fallu le protéger:
Une grande maison
en vis-à-vis
de notre petit atelier
nous l'avait volé!
Mais voilà,
on a gagné!
Roberte
Burghard:
Vis-à-vis
d'une résidence moderne, l'atelier
s'abritait au fond d'une petite cour. D'ordinaire, quelques artisans ou
artistes exerçaient là leur savoir-faire.
une vieille porte un peu vermoulue s'ouvrait sous une verrière croulant sous
des lilas aux grappes épanouies en gros bouquets.
Ainsi protégé, oublié par une
urbanisation dévorante, le lieu s'offrait comme un petit paradis au cachet
unique, désuet
et romantique.
En le découvrant, l'équipe
tout entière eut le coup
de foudre et
après quelques instants de contemplation prépara le tournage. Le décor fut
bientôt prêt. Voilà,
la caméra pouvait filmer.
Monique
Armando:
Récréation
Deux grandes baies vitrées éclairent notre atelier
de poterie, ce qui met en valeur les pièces uniques
des artistes amateurs. Amateurs? Oui, mais il y a quand même quelques
créations qui ont un certain cachet.
Dans une exposition de peinture vous verrez des
toiles représentant un joli bouquet,
un paysage, une cascade que vous ne pourrez toucher qu'avec les yeux. Chez
nous, c'est différent car il y a le plaisir des yeux et des mains. Enfin, pas
trop... c'est fragile!
Nous sommes installées en vis-à-vis
autour d'une grande table encombrée de terre, d'ébauchoirs, de mirettes,
d'outils divers et de pinceaux.
Marie-Françoise, notre coach, essaye de nous
communiquer son savoir-faire
et jamais ne décourage l'équipe.
Il y a des moments de silence intense tant nous
sommes concentrées sur notre travail mais il y a aussi des échanges, de
l'amitié et des fou rire: Laurence s'énerve sur la queue de son chat,
Catherine a cassé le bras de sa statue qu'elle n'avait pas très bien protégée
et Monique pleure... «Pourvu que ça ne pète pas dans le four à la cuisson!»
Antide arrive toujours en retard mais nous ramène des biscuits de Montbozon. Voilà
un petit aperçu de l'ambiance de nos soirées poterie.
Venez essayer une séance avec nous. Je suis
sûre que vous aurez le coup
de foudre. A
bientôt peut-être!
Michèle
Larrère :
La
prose des dix-mots
"Voilà,
l'inspiration me fait défaut, mais ce n'est pas une situation unique,
Toutefois, cet hiver glacial me bloque les neurones insuffisamment protégés
du froid. Par bonheur, le mois de Mars approche et j'ai rallié l'atelier
de jardinage du Centre social où nous ne sommes encore qu'une petite équipe.
Et si déjà je rêve des bouquets
que m'offrira mon jardin amélioré par les autres adhérents, vis-à-vis
de leur savoir-faire,
je n'ai pas les doigts verts. Qu'importe, je mise sur un coup
de foudre
printanier qui donnera du cachet
à ma production florale et légumière "
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2012:
En
cette année du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, emparons-nous
des dix mots proposés par le Ministère de la Culture et de la
Communication sur le thème de l'INTIME
:
ÂME,
AUTREMENT, CARACTÈRE, CHEZ, CONFIER, HISTOIRE, NATUREL, PENCHANT, SONGE,
TRANSPORTS Michèle
Grossetête
:
Dix
petits mots
Dix petits mots dansent devant moi, virevoltent dans ma tête. Eh oui, ils
sont revenus, comme les hirondelles périodiquement avec le printemps.
Ils ont commencé par une partie de cache-cache au cœur
d'une grille
de mots croisés: Quelle
histoire !
Ils se sont imposés chez
nous pour peu que l'on ait un penchant
pour ce loisir. Certains de ces petits coquins se sont même invités jusqu'en
songe.
Par la suite, cette grille ―
pliée en quatre dans ma poche ― s'est rappelée à moi avec beaucoup de
naturel
alors que je me trouvais dans une salle d'attente puis dans les transports
en commun.
Et pourtant j'avais décidé de ne pas
participer à ce jeu de vocabulaire. C'était sans compter sur mon amie
Monique qui, secouant mon inertie, m'a servi de coach. Autrement
dit, en la citant: «Mais si, viens donc! même si tu ne fais pas de texte ou
alors tu n'es pas obligée d'en écrire très long. Nos séances du Café
littéraire sont tellement agréables...» Et voilà, son caractère
persuasif l'emporta. En mon âme
et conscience je savais qu'elle avait raison.
C'est pourquoi, je suis ici à vous confier
ces quelques lignes sans prétention avec la farandole des dix mots choisis
pour célébrer la langue française et le printemps des poètes.
Découvrons
les dix mots 2012
insérés dans la grille de mots croisés :
|
Horizontal
I.Préposition. Héroïne sympathique d'un révérend anglais. II.Sur
le trône. Périt. III.Pas ainsi. Coup de baguette. IV.Sans
apprêt. Du mica pulvérisé. V.Malo, entre autres. Intolérable.
VI.Inclination. Dans la nuit. VII.À demi desséchée, ou,
inversé: aima Yuri. À gauche, gauche en Angleterre. VIII.Doublé
pour un chat. La petite est faite d'anecdotes. IX.Ne sont plus ce
qu'elles étaient. X.Pas nécessairement d'une nuit d'été. Ne
pas se mettre à table. |
Vertical
1.Amoureux? 2.Éponge
ou tient chaud. Renvoie à la montagne. 3.Fragments de ticket.
De quoi se régaler. 4.Curer dans le désordre. Demi-sang. 5.Coule
en Allemagne. Un h de trop pour la femelle du lièvre. 6.Personnel.
Première en arabe. 7.Poète noyé. Possessif. 8.Messager.
Petit tout. Entraîne une série de choix. 9.Un litre en
miettes. Élément
d'ouvrage important. 10.Pour un bon roi de France. Remettre aux
soins. 11.À prendre en casse. 12.Se rend en
partant. Il
faut en jeter pour remonter.
(Proposés
par Irène de Illa) |
Michèle
Larrère :
Les dix mots
employés par ordre alphabétique:
Le Café littéraire luxovien tient séance chaque vendredi de fin de mois,
hors période de vacances scolaires. Marie-Françoise en est l'âme
active et oh! combien efficace et précieuse. Sans elle, il en serait tout autrement.
Son caractère
accueillant et affable, toujours en quête de nouveautés chez
les auteurs, permet à chaque adhérente de confier
à l'auditoire l'une ou l'autre histoire
découverte au fil de ses lectures. Devenu naturel,
notre penchant
à l'écouter nous lire une biographie, un roman, une poésie, un conte ou
tout autre songe
littéraire, ne peut être qu'enchanté et nous conduit vers des transports
de joie, souvent à la limite de la cacophonie enfantine.
Les dix
mots employés dans l'ordre de la
grille
horizontalement, puis verticalement:
Chez
Marie-Françoise, notre manager au Café littéraire luxovien, divertir
l'auditoire, il ne saurait en être autrement.
Il lui est tout à fait naturel
de partir à la recherche d'auteurs. Son penchant
à courir des aventures littéraires lui fait découvrir des ouvrages
parfois enfouis au fond de bibliothèques, dont l'histoire
nous entraîne en songe
vers des transports
émotionnels que nous ne pourrions confier
à quiconque s'avèrerait dépourvu du caractère
et de l'âme
appropriés au rêve. Danielle
Auberjet : Feuillets
intimes
Puis-je vous confier
ce que mon cœur
ressentait
Cet émerveillement, ces transports
lorsque j'étais enfant
Un songe
ravissait mon âme
Je me levais avec le soleil et j'étais
heureuse
Je me promenais et j'étais heureuse
Je parcourais les bois, les coteaux
J'errais dans les vallons et j'étais
heureuse
Chez
moi le naturel
l'emportait
Que de bonheur !
Un penchant
pour la poésie me sublimait
Je vivais autrement
dans un monde sans histoire
Quelquefois seulement j'étais blessée
Mon caractère
s'en ressentait
Ceci vous le retrouverez
Dans les rimes que j'imagine
Dans les vers que je crée
Et qui m'apportent la liberté Bernadette
Larrière : Ah,
les vacances...
Écrire
ou composer un poème...
j'avais ça dans
la tête depuis que j'avais
résolu les mots
croisés.
Je
voulais raconter une
histoire
personnelle en me
penchant
sur mes souvenirs
de jeunesse !
Je me revoyais, petite fille, puis gamine entre douze et seize ans, en
vacances chez
ma grand-mère.
Chaque été j'y retrouvais mes cousins ― deux
garçons un peu plus âgés que moi et Nicole ma presque jumelle à quelques
jours près ―.
Nous partagions les nombreuses occupations de la ferme ainsi que les jeux et
les rires; nous avions créé une petite troupe de théâtre, les
répétitions allaient bon train et nous animions de temps en temps les
soirées devant famille et voisins réunis. Chacun de nous avait son caractère
et nous n'étions pas toujours d'accord ! Mais nous étions tellement heureux
de nous retrouver et de vivre ces mois de juillet autrement
que pendant l'année scolaire, surtout que j'étais interne dans un pensionnat
religieux ! Je dormais dans le même lit que ma cousine et le soir nous
n'arrêtions pas de bavarder, de discuter, de raconter et de nous confier
nos secrets au grand dam des garçons qui se moquaient de nos émois et de nos
transports...
Quand je songe
à cette époque je ressens une certaine nostalgie. Ma chère Nicole, mon âme
sœur,
est restée ma meilleure amie, heureusement. À
présent je suis grand-mère, j'ai la joie d'avoir quatre petits enfants (deux
filles chez
ma fille vivent à Paris et un gars et une fille chez
mon fils en Haute-Saône). Depuis plusieurs années ils se retrouvent pendant
les vacances, cela leur paraît tout naturel,
et moi j'observe avec émotion les jeux, les poursuites, les chamailleries et
les discussions interminables !
Roberte
Burghard : Vacances
Chez
grand'mère Léonie, les enfants découvraient la vie autrement.
Beaucoup plus libres, ils couraient prés et bois, observant, épiant,
explorant. Leur naturel
curieux, leur penchant
commun pour cette vie libre les emmenaient chaque jour dans des
expéditions, des courses échevelées et joyeuses.
Quelles vacances de rêve !
Le soir, ils pouvaient confier
à grand'mère Léonie la belle histoire
de leur journée qui se prolongeait la nuit dans un merveilleux songe.
D'un caractère
ouvert, grand'mère savait que, sous la houlette d'un aîné sérieux, ces
journées inoubliables forgeaient l'âme
des enfants dans ces transports
fougueux de leur jeunesse.
Monique
Armando : Ainsi
tourne le film de la vie
Les enfants qui grandissent et qui quittent la maison c'est un peu le
supplice de deux générations.
Les complicités passent. Les caractères
changent. Les enfants qu'ils étaient, tout en gardant leur âme,
se réveillent d'un songe.
ils surmontent les menaces de leur fragilité poussés par leurs transports
de révolte et d'amour.
Moi, je reste en éveil regardant leur manège en
attendant qu'ils viennent me confier
leurs blessures.
J'aurais voulu tout faire pour les garder chez
nous. Mais chacun part vers son destin en suivant ses penchants
vers une vie rêvée.
Celui-là court le monde pour vivre autrement.
L'autre se marie demain... Quoi de plus naturel
?
Et dans mes souvenirs embués de tendresse je
retrouve mon histoire.
Tourne,
tourne le film de la vie !... Marie-Françoise
:
8 mars
Cette année 2012 est le tricentenaire de la
naissance de Jean-Jacques Rousseau.
Cette année 2012, les dix mots de la langue
française sont placés sous le signe de l'intime : "Dis moi dix mots qui
te racontent."
Cette année 2012 le thème du printemps des
poètes est l'enfance.
Cette année 2012 le 16 janvier fut le 98ème
anniversaire de la naissance de maman.
Cette année 2012 je ne saurai rien écrire qui
coulera limpide et naturel
que sur elle.
Cette nuit tandis que je ne dormais pas, je la berçais entre mes bras, elle
ressemble tant parfois à une petite fille toute innocente, les yeux ouverts
d'un bleu si pâle tournés depuis son lit vers la fenêtre, le feuillage qui
s'agite, la lumière…
Parce qu'en ce moment elle est mourante, en
train de rejoindre l'instant d'avant sa naissance. Après une attente lente
d'une longue litanie de jours, égrenée sur des quelques vingt ans de survie
à mon père, trop brutalement disparu. "Pourquoi m'a-t-il abandonnée
?" Avec le penchant,
toujours, de vouloir le rejoindre. Puis, de déclin en déclin, la retombée au
temps de son enfance, le confier
de moments de son histoire
sienne. De son enfance douloureuse, revécue dans sa pensée jusqu'à
l'outrance. Entre son père absent, tombé aux premiers jours de la guerre de
14, ses deux frères aînés et sa mère trop durs.
Comment savoir la part du vrai, la part du songe
?
Sans transports
de joie. Seul le passage du peigne dans ses cheveux rend son visage béat,
heureux, dodelinant. Moment à prolonger, longtemps, longtemps…
Et ses yeux d'un bleu si clair, si transparent,
toujours tournés vers la fenêtre, vers la lumière, vers le soleil
éblouissant sans peut-être le voir. Percevant cependant le remuement des
feuilles, le blanc de la neigée de cette mi février si froide déposé sur
les feuilles du laurier. Sa fille à contre jour, immobile jusqu'à la nuit
tombante dans l'encadrement de la fenêtre.
Mais quoi, tout au fond de son âme?
Quoi, au plus intime d'elle? Quoi, autrement
que ce désir, que cette supplique d'aller dans le trou. Jusqu'à ne plus
savoir même où se trouve le trou. De demander sans cesse : "Où il est?"
Sans plus savoir montrer sa direction. Question
répétée des dix, vingt, trente, cent fois par jour avec son caractère
opiniâtre, dépressif. Avec parfois une larme qui coule, silencieuse.
Il est là qui l'attend. Juste en face. De sa
fenêtre on peut le voir en contrebas de la route, le cimetière.
"Il faut encore un peu de temps, maman."
Déjà, elle a pris la position qu'elle y aura
dans le lit qu'elle n'a plus voulu quitter que pour aller sur ses toilettes à
un demi pas, et à présent refuse de bouger, de s'alimenter, de boire. Ou ne
le peut plus? Quelle est sa part de volonté ou d'impuissance dans ce
refus? Après une vie si longue. Ce calvaire de bouger, ces vingt ans
d'attente, là, chez
elle.
Sans plus savoir qu'elle a jamais eu un chez
elle. "Où je suis?" "J'ai une maison, moi?"
Se sentant trop solitaire malgré sa fille
aînée proche et si souvent présente. Ange trop impatient parfois de vaquer
à sa propre vie. "Je n'ai plus personne, ils sont tous partis."
Le matin annonçant le long jour à passer. Le
soir, la longue nuit à supporter. "Pourquoi suis-je encore là?"
Et ses yeux si bleus, si clairs, et ce visage
de petite fille, toute éblouie, si belle, si innocente.
Qu'il faudrait pouvoir bercer jusqu'à
l'extrémité, et qu'elle accepte les caresses sans reprocher : "C'est
trop facile, ça!"
L'intime, le ressenti d'un être, il est
impossible de le connaître. Jamais. C'est un mur infranchissable. "Nous
mourons comme nous naissons, seuls."
16 mars
Pour maman le glas hier a sonné.
Je sais bien qu'elle a enfin trouvé le repos
auquel elle aspirait, qu'elle réclamait depuis tant de temps. C'est
peut-être de là que vient ma douleur. Cette longue attente d'elle jour
après jour en se sentant si seule.
La chorale des paroisses à présent réunies
de Longeville-les-Metz Centre et Plappeville est exceptionnelle. Ma sœur en fait
partie. Mais hier elle ne pouvait les accompagner. Pour elle, ce qui ne se
pratique pas à chaque enterrement, du haut de l'église, un ténor a chanté
l'Ave Maria de Schubert, accompagné à l'orgue. Superbement. Sans
trémolo(s). Faisant monter au plus haut l'émotion. Et je sentais que quelque
part, maman s'élevait à cette voix.
Je viens d'écouter grâce à Internet celui
chanté par Pavarotti, puis Placido Domingo & Michael Bolton - Nana
Mouskouri. Lorsque maman nous appelait ces dernières années, ces derniers
temps, indifféremment du même prénom, sans plus savoir que nous étions ses
filles, ni laquelle était là. Elle appelait Marie… Lorsque Nana Mouskouri
chante, un instant il y a un "Ma'ie", qui résonne à mon oreille
comme l'appel de maman…
http://www.youtube.com/watch?v=bPvAQxZsgpQ&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=pRDIggpHL-w&feature=related
http://www.metacafe.com/watch/2289932/ave_maria_mario_lanza_tenor/
Monique Litzler
:
Je voudrais vous confier
une histoire
qui s'est passée dans mon enfance, chez
mes parents, l'été du renouveau de mille neuf cent quarante cinq. J'étais
alors une petite fille, bien coiffée, bien sage, à l'âme
innocente et découvrant le monde.
À
l'époque, j'emportais avec moi, dans tous mes déplacements et transports,
seule ou avec mes parents, un cartable de tissu rigide couleur de lin,
contenant une ardoise en carton, un petit chiffon, un crayon d'ardoise dans
son porte crayon, ―ou
peut-être une craie?―,
et un petit livre illustré, usagé. Autrement
dit, j'étais prête pour l'école, et j'en parlais souvent.
Ce petit livre n'avait aucun attrait, à part des images de bêtes et d'objets
et des signes que maman me faisait découvrir: les lettres de l'alphabet. Je
me souviens que de celles-ci:
―
G ― girafe (belle et grande)
― X ― xylophone
(curieux instrument)
―
Z ― zèbre (oh! les rayures)
― H ― hippopotame (animal énorme
gueule ouverte dans un marais, qui me semblait de caractère
peu commode)
Un dimanche, avec mes parents, nous sommes allés à une manifestation
sportive, sur le pont de l'Allan. Il faisait chaud, il y avait du monde. Je
regardais par les ouvertures entre les piliers en penchant
la tête. Je vis l'eau bouger à plusieurs endroits.
«
Maman, regarde, un hippopotame!
»
D'un coup des rires fusèrent. ― Tous ces
rires!!
« Ce sont des nageurs », dit ma mère en
riant!...
J'essayais de garder mon naturel
et pourtant c'était vrai, il y avait bien des bras et les corps n'étaient
pas si gros. Quel songe
m'avait donc envahie? Je ne dis plus rien de toute l'après-midi.
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2011:
Emparons-nous
des dix mots proposés par le Ministère de la Culture et de la
Communication sur le thème de la SOLIDARITE
:
ACCUEILLANT, AGAPES, AVEC, CHŒUR, COMPLICE, CORDEE, FIL,
HARMONIEUSEMENT, MAIN, RÉSEAUTER.
La première semaine d'avril j'ai effectué un voyage-circuit en Turquie, en
compagnie de mon mari et de ma soeur. À notre arrivée à Antalya, un guide
francophone très accueillant
se mit à notre disposition avec
amabilité et humour, pour nous faire découvrir son pays. Nous faisions
partie d'un groupe de 25 touristes, venus de différentes régions de France.
Sa principale recommandation était de vivre harmonieusement
cette semaine en étant ponctuels, attentifs les uns aux autres, voire complices,
afin d'en profiter au maximum.
Pour nous rendre d'Antalya à Myra le premier
jour le bus empruntait la route du bord de mer, au pied de la montagne du
Taurus, offrant des paysages abruptes sur la mer blanche (nom de la méditerranée
à cet endroit). Lors d'un arrêt pour admirer un village de pêcheurs, nous
descendîmes au bord du rivage par un chemin muletier en se tenant par la main,
car cet à pic nous impressionnait! toutefois nous ne formions pas une cordée
mais nous marchions avec précaution!
La découverte des vestiges antiques était le fil
conducteur de notre périple. Premier émerveillement à l'église musée de
saint Nicolas dont le chœur
est décoré de fresques du 11e siècle magnifiques.
Je ne vous raconterai pas toutes nos péripéties
et les découvertes extrêmement intéressantes ni les repas conviviaux au
restaurant! après un raki, pas d'agapes
cependant mais des spécialités locales : poisson, aubergines, tomates, et
desserts délicieux au miel...
À la fin du séjour une grande sympathie liait
tous les participants ! Nous avons donc échangé nos adresses mail , pour à
notre retour réseauter
grâce à Internet.
Roberte
Burghard
:
Retrouvailles
Le petit groupe de jeunes gens partit dans le matin frileux pour une
randonnée sportive. Grâce à leur amitié qu'ils avaient su réseauter,
tous avaient répondu avec
entrain au coup de fil
d'invitation.
Une
atmosphère complice
s'était tout de suite établie et le groupe, pour s'encourager, reprenait en chœur
des airs connus que répercutaient harmonieusement
l'écho.
Dans
l'effort de l'ascension, la solidarité
jouait à
plein. Le dernier de la file trouvait toujours, en cas de besoin, une main
secourable pour le soutenir et l'encourager.
Comme
liés en une cordée,
les garçons s'échelonnaient le long du versant, aiguillonnés à l'idée que
le refuge accueillant
enfin atteint leur permettrait de se restaurer et festoyer dans des agapes
fraternelles.
Monique Litzler
:
Au fil
de l'Histoire il fallait réseauter
tous les musiciens et chanteurs comme en cordée
à Stalingrad, Sarajevo et maintenant Kesennuma où un chœur
accueillant
et complice
vint vers les survivants du cataclysme pour une aide ultime, une consolation.
Une main
se lève puis peu à peu toutes les autres et harmonieusement
la musique et les chants enveloppent tous ces corps debout dans une même
ferveur.
Avec
ce silence glacial, ces humains qui, malgré tout espèrent bientôt une
maison, bientôt une ville, bientôt encore des agapes.
Danielle Auberjet
:
Mieux
vivre
Chantons en chœur
Avec les
enfoirés et le monde entier
Aujourd'hui on n'a plus le droit
D'avoir faim et d'avoir froid
Demandons-le à la lune, au soleil, aux étoiles
Et apportons le bonheur
À ceux qui
malheureux
Cherchent un peu de chaleur
Tendons-leur la main
Soyons accueillants
Et aussi complices
Des actions solidaires
Et que toutes les associations
Dignes de ce nom
Surfent sur le fil
des dons
Espérons qu'un jour harmonieusement
Comme des montagnards en cordée
Nous puissions nous regrouper, nous réseauter
Procéder à des agapes
En signe d'entente et d'arrêt de la misère
Monique Armando
:
Recette
dynamisante
Un après-midi de
détente réseauter
vos amis.
Dans votre living accueillant
disposer harmonieusement
sur une jolie nappe les agapes
que vous aurez préparées avec
vos enfants complices.
Puis, réunis comme en cordée
de montagne par le fil
conducteur de l'amitié, chanter en chœur
en vous tenant par la main:
"Oh! happy day".
Cette recette très
naïve devrait vous remonter le moral et vous faire oublier les informations
tristes ingurgitées au petit-déjeuner.
À consommer sans modération.
Bon appétit!
Marie-Françoise
:
Avec la contrainte
oulipienne : S+7
Recoquillement
Un prisme tu avais décidé de ne plus rester enfermée au sel de ta maîtresse,
à ménager, à tirer monotonement l'aiguillot de ton interminable caniveau,
à résoudre des motos-fléchés, à lire, à regarder filer ta vielle.
Parce qu'un prisme, par solitude (=solidarité+7),
une persuasion bienveillante t'avait conseillé, pour aller mieux, d'au moins
participer à un acupuncteur de gypaète. Qui n'impliquait pas de parler, mais
qui, au moins, te ferait côtoyer du monisme.
Sur la dépopulation de la Centurie il était
écrit, noir sur orange : "Auprès de la dissimulation et du persulfate,
vous trouverez accusé, écran, arrestation et resquilleur".
Et tu avais osé.
De filanzane (=fil+7)
en aiguillot outre la gypaète tu t'étais inscrite à d'autres acupuncteurs.
Potlatch, gutta-percha, que tu avais déjà pratiquées autrefois. Ils te
replongeaient au cofidéjusseur de ton jobard insouciant. Avant la marine,
avant les enfilades.
Le persulfate de la Centurie était accueillant
en effilage, et personne ne te demandait de dévoiler quoi que ce soit de toi,
ne te questionnait. Tu appréciais.
Mais tu te sentais gênée de ton profond siliciure,
de ton incertitude à t'exprimer. Ansière d'écouter seulement. Tu ne te
sentais componction (=complice+7)
de personne, sans relevage privilégié, comme l'étaient les auxiliateurs qui
papotaient, se rencontraient, ne cessaient de réseauter
en dehors des sécantes.
Tu fus tentée une monade de rejoindre un chorion.
Parce qu'autrefois lors de stalagmites tu dus chanter en cholescystostomie (=chœur+7).
Que tu te surprenais parfois lorsque tu étais seule à la maîtresse, à
chanter à gorgonzola déployé dans le coup ou le cagnard d'escarbilles qui
amplifiaient et faisaient résonner ta volatile de sorcière.
Mais tu préféras un acupuncteur de légende.
Parce que tu n'avais pas phaéton des lloyds. Qu'il y en avait plein chez toi.
Ta menace défaillante, ou ta tinette ?
t'empêchaient d'y parler du phaéton lu en courtage de moissonnage. Alors tu
pris le hache-paille d'en copier des passe-boules. Ceux qui te parlaient, te
touchaient, te permettaient par leur cholémie, si peu que ce soit, de te
livrer. Ton papillotement à la maintenance (=main+7),
parfois tu parvenais à les glisser dans le convertisseur, pour l'illustrer,
et parfois pas. Il t'arrivait de rentrer dépitée.
Ces revanches-là, pourtant, autour d'un cafetier
et de modestes agaves (=agapes+7),
bismuth ou autre patouillard, étaient simples et conviviales. Elles
t'ouvrirent à d'autres légendes que celles de tes étymologies. Que celles
des lloyds offerts lors de ta marine, l'annihilation internationale du Lloyd,
par la Minorité de l'Effarvate Nationale: Printemps de Clèves, Perfectionnement
Goriot, Chassé de Parme… et surtout Madone Bovary. Que celles de tes enfilades
que tu suivais assidûment. Tu aimais les légendes qui te touchaient en plus
de te divertir, les légendes harmonieusement
littéraires, et surtout humaines.
Vint le temps où, par manteau d'anisotropie,
la dissimulation de la Centurie te demanda ―
il y avait plusieurs annihilations que tu fréquentais l'acupuncteur
―,
de bien vouloir reprendre le flamine, pour que celui-ci perdure. C'était à
ton tourbier de donner. D'être toi-même le preneur de cordialité (=cordée+7),
d'assurer.
Avec
le tender tu pris plus d'astéréognosie. Eus moins phaéton de la régénération
des auxiliateurs sur toi. Des auxiliateurs que tu découvris portionnaires des
mêmes interstices que les tiens. Qu'en sommier malgré des perspirations et
des pare-clous bien différents nous faisons tous particulariste de la même
batellerie qui nous mène inexorablement depuis le nansouk, au mort-bois.
Des auxiliateurs auprès de qui tu finis par te
sentir à l'ajournée. Des auxiliateurs auprès de qui tu trouvais "accusé,
écran, arrestation et resquilleur" en essayant de les leur rendre. Mais
aussi : Joliesse.
Tu aimais la signature de cette Centurie :
"Cerf-volant de Londoniens et d'Échanvroirs Culturels ", au
séjour duquel, pour toi, le mot Échanvroir avait le plus de sensualisme.
Parce que nul étrier n'est à dénigrer, parce que nul étrier n'est sans
imposition, même si au cofidéjusseur de l'université nous sommes moins
qu'une feuillaison.
Mots
croisés :
|
Horizontal
I.En évitant les dissonances. II.Attaqué par le froid. La
nef y va tout droit. III.Pas éternel. En pleine Forclaz. Pas
sans. IV.Coup de force en bourse. Donne envie d'entrer. V.Un
gus à sa nana. Thomas pour les Anglais, ou plus. Poète déporté. VI.Appel
discret. Domine en Sol. Son coup n'est pas nécessairement hostile. VII.Peu
appréciée d'Héra. Protection digitale. Dans le Morbihan. VIII.Celles
de la vie (les petites) ont inspiré Thomas Hardy. Celui de l'épée a
fourni un titre à De Gaulle. IX.La dent du Chien. Agréablement
chatouillée. X.Belge, il a peint Le Chou. Mettre en œuvre un
tissu de relations. |
Vertical
1.Un sourire peut l'être. 2.Toujours fraternelles. Un
film de Kurosawa. 3.Récits d'écoliers. 4.Un mur mal
construit. Prénom d'un personnage de Thomas Mann. 5.Pays natal
et nom d'un certain Guillaume, théologien. Début d'inscription sur
la croix. 6.Adverbe. Son premier a fait titre. 7.Légèrement
brunies. 8.Sans apprêt. A son pays à Mantoue. 9.À
terme en un sens. Mouvement politique algérien. 10.Le
deuxième du 6 en est un symbole. 11.Les limites de l'Europe.
Monnaie de l'Est. Prénom féminin. 12.Manuels en pleine
confusion. Doublé pour Berg. 13.De bas en haut: blessé, ou
confus. Met fin à la partie. 14. Ôte
les nœuds. 15. Ici au pluriel, mais on n'en a qu'au singulier,
au détriment, souvent, de la sincérité. De bas en haut: pas
virtuel.
(Proposés
par Irène de Illa) |
|
/avec
les "Dix Mots" de la langue française 2010:
Reflet
du monde en perpétuel mouvement, la langue française ne cesse de s'inventer
et de s'adapter, les
membres du Café littéraire luxovien fêtent la langue française, en
écrivant et en jouant avec les dix mots proposés cette année par le Ministère de la Culture et de la
Communication : BALADEUR
/ CHEVAL DE TROIE / CRESCENDO / ESCAGASSER / GALÈRE / MENTOR / MOBILE /
REMUE-MÉNINGES / VARIANTE / ZAPPER.
Rémy,
quinze ans!
Avec son baladeur
qu'il écoutait crescendo
il n'avait cesse de m'escagasser!
Quelle galère!
Il lui aurait fallu un mentor,
quelqu'un de sérieux qui l'aiderait
et lui servirait de remue-méninges...
Au lieu de cela il ne faisait que jouer avec son mobile
ou regarder la télé, à zapper
sans arrêt,
cherchant une variante,
ou bien il surfait sur la toile
ne se souciant nullement du danger
d'un éventuel cheval
de Troie!
Roberte
Burghard :
«
Qu'allait-il faire
dans cette galère
?
»
L'angoisse allait crescendo.
Seul sur cette route infinie, le baladeur
sur les oreilles pour oublier sa solitude, il se torturait pour imaginer des
solutions à son problème. Pas de mentor
pour le conseiller puisque son mobile
était déchargé. Quelle ruse digne du cheval de
Troie lui permettrait de se sortir de cette
situation? Si seulement il pouvait zapper
pour changer de vie comme on zappe de programme télé. Ses soucis
commençaient à l'escagasser
au plus haut point. Las d'imaginer toutes les variantes
possibles dans ce remue-méninges sans fin, il décida de faire une halte
réparatrice à l'ombre d'un bosquet accueillant et il s'endormit.
Marie-Françoise
:
Amours
anoures
Une fin d'après-midi, il avait fallu qu'elle sorte et depuis chaque jour elle
sortait. Ses pas la menaient invariablement au bord de l'étang. Là elle
s'asseyait sur un banc et en observait longuement la surface, les rives, les
arbres, le ciel et les nuages. Jamais deux fois elle ne voyait l'étang
exactement pareil. Que sa surface soit étale les jours calmes et sans vent,
ou animée et mobile,
pleine de vagues et de houle aux tempêtes d'équinoxe et même, parfois,
l'été, grêlée par un subit orage. L'automne les feuilles sèches y
donnaient prise au vent, voguaient, comme des barques à voile, puis
sombraient. L'hiver le recouvrait de glace et de neige qui peu à peu fondait
pour laisser place à un nouveau redoux, au miroitement du soleil printanier.
Celui de mars. Celui qui redonnait goût aux oiseaux de chanter, aux poissons
de sauter, aux grenouilles de frayer.
Les jours étaient comptés où toutes les
rousses de la forêt poussées par un puissant mobile
inscrit tout au fond de leurs gènes, ―
que nul mentor
n'eût besoin jamais de patiemment leur inculquer ―,
se rassemblaient à l'étang et lascives se laissaient observer d'elle. D'elle
silencieuse, mais aussi de n'importe quel baladeur
qui à pas lent et précautionneux en aurait arpenté les rives, pour peu que,
baladeur
éteint, il ait perçu leurs cris. Cris émis uniquement ces quelques jours
annuels de folie. Cris dont elle découvrait la provenance en s'approchant
plus près de l'eau, intriguée par une feuille sèche, par une brindille
flottante, soudain mobile,
se propulsant. Cris sans cesse répétés d'innombrables grenouilles, doux,
presque harmonieux, se mêlant au chant des oiseaux eux aussi amoureux. Chant
des mâles gonflant leur gorge pour attirer les femelles. Imploration. Variante
du coassement rauque qu'elle entendait l'été émaner des roseaux quand un
crapaud solitaire appelait, qu'un deuxième lui répondait, puis plusieurs
autres tour à tour, et que pour finir tous se mettaient à donner de la voix,
ensemble, dans une cacophonie qui s'amplifiait crescendo
pour s'arrêter sans raison apparente, comme elle était née, en décroissant
soudain et en mourant dans la voix solitaire de quelque attardé qui bientôt
s'éteignait elle aussi. Orchestre des roseaux, pour elle ne savait quel
concert, quel palabre ou quel remue-méninges
collectif et momentané de la gente batracienne.
Mais durant ces quelques jours de fin d'hiver,
c'était du chacun pour soi, une compétition ou chacun recherchait une
chacune. Sans savoir distinguer les mâles des femelles elle les observait
faire la planche à la surface de l'eau, flotter les membres écartés au gré
très léger du courant, puis soudain se propulser de leur cuisses puissantes
en une brasse coulée sans même prendre garde au martèlement de ses pas sur
la rive, ni à son ombre penchée sur l'eau qui les filmait avec son mobile;
sans disparaître comme d'habitude avant qu'elle n'ait eu seulement le temps
de les voir dans le floc d'un plongeon rapide; complètement indifférents à
tout ce qui n'est pas appel de l'autre, irrépressible besoin de s'accoupler.
Mais quelle galère
que ces amours anoures*! Car ils devaient zapper,
ces mâles impétueux, de congénère en congénère, et tenter de chevaucher
tout ceux qu'ils trouvaient, et dépités si c'était un mâle comme eux, ou
parfois même une brindille trompeuse, s'en aller voir ailleurs, s'escagasser
à trouver, enfin, une femelle. Et alors… et alors…
Celles-ci semblaient si rares et les mâles fougueux
si nombreux qu'elle en pouvait voir plusieurs sur une seule femelle en un amas
si serré, si inextricable, de corps en amplexus* et de pattes
mêlées, de cuisses et de gueules qu'aucun cheval
de Troie n'y aurait
pu s'introduire. De même elle ne pouvait les séparer grâce au bâton avec
lequel lui prit la fantaisie de les escagasser
un tantinet. Au point que la femelle, étroitement étreinte par tant de bras
mâles et de cuisses à la fois qui tentaient d'écarter les importuns qui
s'approchaient encore d'une détente de patte, d'un coup de mâchoire,
risquait de périr asphyxiée ou éventrée. Jusqu'à ce qu'elle ait pondu,
qu'ils aient répandu leur semence sur les œufs.
Et elle se demandait alors ce qu'il en était
de la jouissance des grenouilles ? De celle des mâles ? De celle des femelles
? Ce qu'il en était des plaisirs de leur vie faite uniquement d'attente.
Attente immobile que les insectes passent à portée de leur langue pour
qu'elles puissent se nourrir. Attente immobile que l'hiver se termine pour
sortir de leur hibernation, se reproduire.
Le lendemain, elle se promenait comme chaque
jour. Le lendemain elle voyait les grappes d'œufs translucides et blanchâtres
flotter mollement dans l'anse près du bouleau penché. Les grenouilles
étaient redevenues sages et craintives, s'esquivaient. Jour après jour des
mois durant elle suivrait l'éclosion de leurs œufs, la croissance des têtards.
Tout noirs. Et leurs métamorphoses... Pour peu qu'un retour de bâton de
l'hiver ne les fasse hiberner et repousser celles-ci jusqu'au printemps
suivant. Elle espérait qu'ils étaient en nombre suffisant pour échapper
partiellement aux agapes du héron, à celles des poissons. Qu'ainsi
perdurerait l'espèce et que se poursuivrait le cycle éternellement
recommencé des amours aquatiques et des métamorphoses.
Notes :
L'amplexus est le nom
donné à la technique d'accouplement des anoures (grenouilles et crapauds).
Le mâle monte sur le dos de la femelle et s'accroche à elle avec ses pattes.
Au moment de la ponte, le mâle émet du sperme qui coule sur les œufs, ce
qui les féconde. L'action mécanique des pattes du mâle sur la femelle
participe en outre à l'expulsion des œufs.
Selon les espèces, l'amplexus peut durer de quelques minutes à quelques
jours. C'est un "faux accouplement" car il est effectué sans
pénétration du mâle dans la femelle.
Monique
Litzler:
Ce soir, programmes nuls. J'ai décidé de zapper.
Heureusement, il y a Mozart! J'enlève mon baladeur
qui finalement est un bon remue-méninges.
Ah! Mozart! Quelle musique! à côté des batteries et des guitares
électriques, c'était violent. J'aime cette belle variante
de Django Reinhardt au fils Dutronc. Ah oui ! et Yehudi Menuhin, quel mentor!
Je laisse même mon mobile
pour plus tard et je m'installe devant le poste de télé.
Première chaîne, revoilà un péplum grec
avec le "cheval
de Troie",
bien sûr ! et crescendo
je monte la gamme.
Deuxième chaîne, ça rigole, ça parle dans
tous les sens, l'animateur ne maîtrise plus rien, cela finit par m'escagasser.
J'aime bien ce mot, ça change, c'est un mot doux.
Arte, bien sûr, c'est samedi, jour des
archéologues, cette fois ils sont dans l'eau, au fond, en Méditerranée, à
la recherche d'une certaine galère
importante de la dernière période Egyptienne avant les Romains.
Je reste. Monique
Armando: Rêve
brisé
Mon baladeur
rivé sur mes oreilles, j'arpente la forêt en écoutant une
variante
de
musique classique.
Je monte le son et je m'envole sur la Traviata
de Verdi en crescendo.
Quel bonheur! L'air est doux, la nature reverdit après un hiver si long.
Je suis sur mon petit nuage. La musique agit
comme un remue-méninges.
Je me revois cinquante ans en arrière dans mon fauteuil en velours rouge à
l'opéra de Nice.
Une vraie magie... Violette, Rodolphe, les
costumes magnifiques... Quand soudain, cheval de Troie
dans ma poche, le vibreur de mon mobile
me réveille. Je décroche.
Une voix criarde vient escagasser
mes oreilles avec une Pub débile qui n'a que l'argent pour mentor.
Je coupe.
Énervée,
je rallume mon transistor. Hélas, le programme musical est terminé. Il est
seize heures. Les informations débitent attentats, tsunami, violences à
l'école, etc.,etc.
Le rêve est fini.
Je descends de mon nuage pour réembarquer sur
la galère
de la vie. Je vais zapper
et rentrer à la maison en me promettant bien de ne plus emporter mon portable
en promenade. Danielle
Auberjet: Cartes
sur table Un,
deux, trois Panisse
buvant son pastis
Le baladeur
au son allant crescendo,
Le divertissant. Quatre,
cinq, six Fanny,
petite merveille
Enfourchant son cheval
de Troie
Le mobile
à l'oreille. Sept,
huit, neuf César,
son mentor
Donnant son accord
En train de zapper
Et d'escagasser
Marius, Escartefigue Dix,
valet, dame, roi Voici Monsieur Brun
Étudiant la variante
de ce jeu Quelle
partie !
Quel remue-méninges
!
Quelle galère ! Mots
croisés :
|
Horizontal
I.Ruse de guerre. II.Fait travailler le cortex. III.Coule
au Rhône dans le bon sens. A donné son nom à la rose. Gardien des
bandes. IV.Anoblit le British. Au milieu du toit. Pour
l'aviron. V.Alias la cagoule. Vieux conseiller. VI.Mettre
en pièces. Pour le zoom. VII.Adverbe. Suffit. C'est-à-dire.
Voie orientale. VIII.Vous accompagne dans ses airs. Métal. IX.Métal.
X.Evite une redite. Article de bazar. XI.Telles des
poules. Aurait du se fabriquer un ULM. |
Vertical
1.Fait monter le son. 2.Fait dresser le poil. 3.De
bas en haut, avant Pâques. Salive 4.Ont fait l'objet d'une
perception. Mit plus bas que tout. 5.Petite suite vocalique. A
un mal de chien. 6.Amoureusement épelé. Tout proche en
montant. Jacqueline Collin. 7.Mathématicien britannique du
XVIIe siècle. Que sa voix monte. Dans la poche du légionnaire. 8.Couverte
de louanges. 9.Rétréci en montant. Nad Labem. 10.Dans
l'Orne. Des ors brouillés. Sur Belon. 11.Bulle. 12.Célèbre
pour ses lentilles. Sauter d'un programme à l'autre. 13.Célèbre
pour ses lentilles. Vous poursuit jusque dans la rue.
(Proposés
par Irène de Illa) |
/à
l'occasion de la Semaine
de la
langue française 2009:
Les membres du Café littéraire luxovien ont tenté, sur
le thème "En rire(s)" du Printemps
des poètes, de délirer à la manière de Boris VIAN
dont
c'est le cinquantenaire de la mort trop précoce, en employant
les dix mots proposés par
le Ministère de la Culture et de la Communication pour la Semaine
de la langue française, placée cette année sous le signe
"des mots pour dire demain"
:
ailleurs,
capteur,
clair de terre,
clic,
compatible,
désirer,
génome,
pérenne,
transformer
et
vision...
Brigitte
Grillot :
Remarque
préliminaire : une majuscule dans un nom commun indique la référence
à un poète.
Mister Dico et
Lady Mo
La veille de demain-le-printemps,
lorsque pour fêter le retour des poètes, Mister Dico vint rejoindre
Lady Mo, il la trouva, la mine toute grise, hasardeusement perchée sur
un tas de papiers mâchés.
―
Mais que fais-tu assise là-haut? interrogea, interloqué, Mister Dico.
Tu déBloques! T'es folle! T'as plus la vision
en face des trous, ma parole!
Et ses 2844 pages se mirent finement à
trembler, de peur qu'elle ne fût devenue cinglée.
En reniflant… en larmoyant… Milady
répondit:
―
J'ai perdu l'inspiration! Il y a un hic. Je suis bien Mal armée pour en
écrire un clic*.
Pas moyen d'imaginer des remèdes, à la fois rigolos et poétiques, aux
nouvelles conditions climatiques! J'ai fouiné, farfouillé, j'ai
retourné tous les capteurs
de la maison, sans retrouver où se Mussait* l'inspiration.
―
Flûte, flûte! Ah… Merde donc! Te voilà condamnée à travailler
plus que de raison. Il faut dire qu'être poète me semble bien risqué
et très dur, puisque même l'un des plus grands s'est fait appeler
Arthur.
―
S'il te plaît, aide-moi! Car je ne sais plus comment soutenir des Mots
le poids.
―
Autant que je puisse le désirer,
foi de bon vieux dico, tu m'en demandes trop! Des définitions, des
expressions, je peux t'en donner si ça t'anuse! mais j'ignore ce
qu'est la muse. Tu ferais mieux, pour te transformer
les idées, de t'évader un peu dans un
bouquin-fusée. T'en r'viendras tout "Apollunaire" quand
t'auras lu le "Clair de Terre"!
Par ailleurs,
j'te jure, aucun poète plus compatible
que Breton, avec le Finistère de la Culture!
―
D'accord! acquiesça Lady Mo, en Glissant sur son toboggomo, puis ils se
dirigèrent vers la biblio.
Mais quel méli-mélo! On eût dit que
quelqu'un fût venu tout déranger d'une main. C'était un coup …de
Boris Vain!
On découvrait des Pierre Mincepierre au
lieu d'un Jean Grosjean, des Philippe Jaccott, et des Louis Char, des
Max Eluard… tandis que de Saint-John Perse comme de Saint-Pol-Roux, il
avait carrément fait des voyous! Et dans un coin là-bas, on entendait en
rire Michaux ou son copain Thomas. Certains
écrivains avaient même été fauchés, tels Prévert, Paul Val et
Duprey.
Après son larcin, il avait, ce gredin,
griffonné quelques lignes sur calepin, comme le faisait Arsène Lupin:
"Cessez
donc de vous creuser l'ciboulot, bande d'intellos!
Moi je sais comment faire contre l'effet de serre!
Quand viendra l'étuve des jours
Décrochez simplement le téléphone en disant : "allô!"
Pour que la pluie s'en écoule aussitôt
Ou bien appelez Serge pour avoir un Brin d'eau!
Toutefois…
Le mieux serait de ne pas penser à l'après
Puisqu'on ne sait jamais de quoi demain
s'ra fait."
Sur ce conseil libérateur, Mister et Milady envoyèrent balader cette
compagne empressée: l'ultériorité!! Comme ce Boris Vain n'était pas leur
bol de thé, ils se versèrent un pot-de-vin, une fois n'est pas goût
thune! Il n'avait pas le génome du
chasse-cousin*! Nonnn… C'était un pur Château
Pérenne*… Et
ils trinquèrent à la manière de Clint Eastwood, cœur à cœur : «Aux soirées d'autrefois et aux musiques d'ailleurs!*»
Notes:
* Clic : dans le jargon militaire, un
clic correspond à un kilomètre
* Se musser : vieilli. Se cacher
* Chasse-cousin : mauvais vin
* Château Pérenne : vin rouge- Bordeaux
* Aux soirées d'autrefois… : réplique
de Clint Eastwood dans film "Sur
la route de Madison"
Les paroles de Boris Vian sont bien sûr imaginaires.
Poètes cités : Alexandre Blok,
Stéphane Mallarmé, Alfred de Musset, Arthur Rimbaud, Jean-Michel
Maulpoix, Apollinaire, André Breton " Clair de terre ",
Edouard Glissant, Boris Vian " L'Ecume des jours ", Jean
Grosjean, Philippe Jaccottet, Louis Aragon, René Char, Max Jacob, Paul
Eluard, Saint-John Perse, Saint-Pol-Roux, Henri Michaux, Henri Thomas,
Jacques Prévert, Paul Valéry, Jean-Pierre Duprey, Serge Brindeau.
Michèle Larrère
:
1)
Généralités sur les mécanismes du rire
Ici ou ailleurs,
aujourd'hui ou demain,
le lieu et l'époque importent peu pour trouver la joie de rire. Notre
intellect, capteur
de sensations psychiques, peut accompagner un simple clair
de terre de
fantastiques éclairs de rire et cela d'un seul clic
sensoriel, tout en restant compatible
avec une approche schématique, telle qu'on peut la
désirer
pour une
étude matérielle du phénomène.
Qu'il en soit référé au
potentiel de nos neurones, gardiens de nos fantaisies ou de notre génome
qui nous échappe, hérité de nos lointains prédécesseurs, la
pratique est un truc qui joue un rôle primordial, voire pérenne
pour transformer
notre vision
des choses et en l'occurrence, libérer nos démons imaginaires dont le
rire peut s'emparer en dépit parfois de notre volonté.
2)
Question sur le rire déroutant
Je me demande s'il existe ailleurs
qu'en France un humoriste tel que Boris Vian, capteur
d'expressions hilarantes, plus pincées qu'un pince-nez, capable de
jouer sur les mots et faire d'un clair
de terre un
clair de mer ou un clair de verre et même un clair de temps qu'il
s'ingénierait à obscurcir, et tel un magicien, d'un seul clic
faire un déclic qui déclenche une avalanche de rires jaunes, compatibles
avec la bile de ceux qui refusent que leur génome
soit la cible d'un humour grinçant, voire déroutant, qu'ils n'ont pas
désiré entendre; mais sachant que l'éducation
conduit à un savoir-faire pérenne
pour le transformer
en savoir vivre, leur vision
de la société reste plutôt conciliante.
3)
Le rire ou le délire ?
Insidieuses fantaisies que le rire narquois, le rire grinçant, le rire
acide, les dérisions qui décoiffent comme les distillait Francis
Blanche sur les ondes et ailleurs.
Il faut rire de tout, disait-il, même de ce qui n'est pas marrant.
Savez-vous que les musées sont des
capteurs
de tout ce que les gens ne veulent plus, et ce n'est pas dans les
poubelles que vous trouverez un clair
de terre, car
même si le fond touche la terre, il n'est pas compatible
avec sa rondeur; sa rondeur illuminée chaque matin, comme par
enchantement d'un simple clic
de l'Univers.
Comme vous pouvez le constater, mon
génome
ne me gêne pas. Il reste tranquille, tapi au fond de mon hérédité,
en harmonie avec tout ce que je peux désirer.
Il commande
mes désirs, mon audace et mes délires pérennes
et peut transformer la vision
de mon ego en un monument de Michel Ange, car avec une simple motte de
beurre mou, même rance, il aurait été capable de façonner un ange.
Monique Armando :
Demain...
La galaxie scintille au clair de
terre. Pierrot, assis sur sa corne
de lune a perdu sa plume. Il songe: "Où sont passés mes génomes,
Pinocchio, Peter Pan et Cendrillon? Sont-ils sur Vénus, Mars ou
Jupiter?". À
force de désirer
l'instant de les revoir, la nostalgie l'envahit.
D'un simple clic
il allume le capteur
d'images et, sur l'écran géant du L.E.M. défilent les planètes qui
tournent autour de la divinité Ra. Un arc-en-ciel l'éblouit. C'est la
terre avec ses belles couleurs, ses bleus de mer, ses verts d'océan et
de prairie, ses roses et ses violets de nuage. Ma-gni-fique! Plus rien
n'est compatible
avec le désert qui l'entoure dans cet ailleurs
lointain.
Bientôt son coeur va s'arrêter de
battre. Une
vision
féérique va transformer
son visage. Sur le chariot de la grande ourse, une jeune fille en robe
blanche, une lettre à la main pleure. C'est Colombine! Sa Colombine!...
Alors il lâche tout, il court, il
saute dans la F.G.V.* de la voie lactée pour rejoindre son amour.
Lorsqu'ils se retrouvent des larmes de bonheur forment des petites
étoiles qui filent... qui filent dans le firmament.
Je n'ai rien trouvé de mieux que
cette histoire puérile pour placer mes mots. Qu'importe! Ici ou
ailleurs, aujourd'hui ou demain, l'histoire est belle quand l'amour est
pérenne.
*F.G.V.
: Fusée à grande vitesse.
Monique
Litzler :
Demain
Bonsoir les chats, je vais dormir les rideaux à peine fermés. Je ne
veux pas de noir mais un clair de lune après la fête et le champagne,
les bulles et les confettis, car nous sommes le premier janvier.
6h du matin: Je m'assois précipitamment
dans
mon lit, haletante, éveillée par un rêve fou, ou plutôt une vision,
infinie, vivante, forte. J'étais ailleurs.
De toute façon je ne suis pas
surprise. Aux dernières nouvelles: il n'y a presque plus d'abeilles,
quel que soit le pays.
J'ai vu un chiffre immense et
lumineux: 2030, et j'ai su, senti, qu'à présent le génome
humain était compatible
pour coloniser cette nouvelle planète "ETOILE NOIRE", qui
effectivement ne reçoit pas de lumière, mais offre d'autres avantages
selon les études de l'E.I.D.S.* que
nous pourrions la transformer
à notre guise et rendre pérenne
pour désirer
y vivre, car maintenant nous sommes de nouveaux humains, greffés de capteurs
contrôlant toutes les fonctions vitales qui s'autorégulent grâce aux nano
particules artificielles injectées dès notre naissance pour notre
survie.
Bien sûr, tous ces voyages sont
programmés, les vaisseaux sont prêts.
Les écrans météorologiques
indiquent toujours cet éternel brouillard. Sur les pays du monde sauf
sur les océans envahis de glaciers flottants, le clair
de terre se
limite.
Maintenant tous les zéros
s'étirent à l'infini, les derniers chiffres sont rouges, sur le
dernier programmateur une multitude d'humains embarquent uniformément
vêtus.
Le dernier écran s'allume; c'est
celui du grand clic
de départ vers une autre humanité.
*E.I.D.E.:
Etudes Internationales de Survie
Danielle
Auberjet :
Clic-Clac
Pour
désirer
un monde meilleur,
ailleurs
Envolons-nous
Tel un "arrache-coeur"
un "déserteur".
Sur des tétines à réaction munies d'un capteur
Profitons d'un écoulement pérenne
Pour jaillir et nous élancer au clair
de terre.
Quelle vision
fantastique
À
califourchon sur notre monture
Eloignons-nous, nous les humains au
génome
complexe
À la masse sanguine
compatible
avec "l'herbe rouge"
Pour transformer
l'univers
Clac-Clic
En avant pour demain,
après-demain...
Marie-Françoise
:
à chanter sur l'air de
"La Java des bombes atomiques":
Ma
soeur cette fameuse écolo
garde dans son frigo
pour qu'elle reste pérenne
sa soupe biologique
aux huîtres de Marennes Ailleurs
dans un coin du jardin
en un compost très fin
elle fait
transformer
herbes mauvaises
brindilles et épluchures Demain
mon fils émigré sur Europe*
avec capteur
et biotope
aura au clair
de terre
la vision
délétère
des cristaux de la glace Jeune
homme que peut-il désirer
sinon d'être pionnier
d'une vie virtuelle
exempte des tracas du génome Tout
ça est fort bien compatible
et n'est pas impossible
il suffit d'y penser
et pour l'humanité
ce pas-là se fera
c'est moi qui vous le dis
en un clic
de souris *Europe:
deuxième satellite de Jupiter, découvert par Galilée en janvier 1610. Mots
croisés :
|
|
Horizontal
I.À
voir sur la lune. II.Percevoir. Sont sur la mauvaise voix. III.Article.
On y tint prisonnière la piétaille. IV.Vieux supplice. Serait
capitale en doublant une lettre. Pan. V.À
personne mais à Dieu, selon Hugo. Saint local. VI.Grecque.
Sans garçon ni serveuse. Des dunes. VII.Epineux emmêlé. VIII.Maître
d'équipage. Narine déchiquetée. IX.Se croque petit. Un air
pas drôle. X.Petit bruit de souris. peignait à l'envers? XI.Peut
être solaire. Dans l'auxiliaire. |
Vertical
1.Peut s'accorder. 2.Doublé pour Berg. Miss Gardner. En
quel endroit? 3.Pas ici. Démonstratif. 4.Faisait voir
rouge. Tient aux cheveux. 5.Logiciel de diagrammes. Neutre
d'Outre-Manche. 6.Souhaiter avoir. Clé brouillée. 7.Fait
de la prune un pruneau. Va à l'Arctique. 8.Ce qu'il faut faire
après l'essai. 9.Ne manquait pas d'air! Inversé: boisson à
Londres. 10.Manifesta violemment. De longue durée. 11.mettre
en ordre de marche. De même. 12.Crochet. Le nôtre est une
chaîne de plusieurs milliards de perles.
(Proposés
par Irène de Illa)
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