Parédrag et la courge, conte Chinois

 

Il était une fois en Chine, un garçon très fainéant. Il passait ses journées à traîner quand les autres travaillaient courageusement. Si bien qu'à l'âge de vingt ans il ne savait pas se servir d'un outil ou soulever un panier. On l'avait surnommé Paresseux Dragon, ou plus simplement Parédrag. 

Quand ses parents moururent, il n'avait pas de quoi vivre. Pour avoir de l'argent il vendit la maison et les champs. Mais il ne savait pas compter et son argent lui fondit bientôt entre les mains. Alors, il mendia. Mais la mendicité rapportait peu. Les gens n'étaient pas riches et ne donnaient pas sans cesse à un tel paresseux. 

Un jour qu'une grande faim le tenaillait, Parédrag s'en fut en pleurant. Il rencontra un vieil homme qui tenait une grosse courge dans ses bras. Le vieillard l'invita chez lui, posa sa courge sur la table et la tapota de ses mains en lui commandant un bon repas. La courge fournit ce que le vieillard demandait. Parédrag n'avait jamais rien goûté d'aussi bon.

C'est sûrement une courge enchantée." songea-t-il. 

Ce grand-père possédait un champ de courges. Des garçons les faisaient pousser. Chacun avait la sienne. Le vieil homme proposa à Parégrag de s'occuper d'une courge. Il pourrait l'emporter chez lui lorsqu'elle serait mûre. Parédrag accepta puisque chez le vieil homme il mangeait à sa faim. 

   


Dessin de Justine, 10 novembre 2004

C'était un travail harassant, il fallait biner la courge trois fois par jour et l'arroser trois fois par jour de trois seaux d'eau. Les garçons transpiraient en le faisant. Comme la courge ne poussait pas vite, ce travail commença bientôt à ennuyer Parédrag. Alors, il fit semblant de biner et d'arroser. Jamais il ne transpira au travail. Jamais la courge ne reçut une seule goutte de sueur tombée de son front mêlée à l'eau de l'arrosage. 
Mais elle grossissait tout de même, comme les autres courges.

Lorsque les courges furent mûres, chaque garçon apporta la sienne sur la table et lui commanda un repas. Les courges fournissaient tous les bons plats que les garçons demandaient. Sauf celle de Parédrag. Faute d'avoir été bien soignée, elle ne put lui fournir qu'une purée de glands dont se nourrissent les cochons, mais que Parédrag n'aimait pas. 

Il était bien puni de ne pas s'être donné de mal pour soigner sa courge comme il fallait. Il dut se contenter de sa purée de glands.

 

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