La petite marchande d'allumettes, d'après Hans-Christian Andersen 

 

C'est l'histoire d'une petite fille pauvre. Si pauvre que ses parents l'envoyaient vendre des allumettes pour avoir un peu d'argent.
Un soir, le plus froid de l'année, celui de la Saint Sylvestre, alors qu'il neigeait à gros flocons, que dans toutes les maisons les lumières s'allumaient, que chacun attendait l'heure du réveillon, la petite marchande d'allumettes était dehors, sous les rafales de vent et de neige.
Personne ne lui avait acheté d'allumettes. Alors la petite fille n'osait pas rentrer chez elle de crainte d'être battue.
Pieds nus, sans manteau, avec à peine un petit bonnet sur la tête, fatiguée et grelottant de froid, elle finit par s'asseoir dans l'encoignure d'une maison.

Pour tenter de se réchauffer elle craqua une allumette, puis une autre, puis encore une autre, jusqu'à vider la boîte entière.
Dans chaque flamme elle voyait toutes ces choses auxquelles elle n'avait pas droit parce qu'elle était trop pauvre : une maison bien chauffée ; une table recouverte de vaisselle étincelante et garnie de mets délicieux pour le repas du réveillon ; un sapin de Noël merveilleusement illuminé et décoré de bougies, d'étoiles brillantes, de joujoux dorés, de fils d'argents.

   


Dessin de Mickael 15 décembre 2004

Dans la flamme de la toute dernière allumette de la boîte, elle eut la vision de sa grand-mère décédée depuis peu.
Sa bonne grand-mère s'approchait d'elle en souriant, la prenait dans ses bras, et l'emportait là où l'on ignore le froid, la faim, les larmes et la souffrance.
Le lendemain matin, c'était le premier jour de l'an, on trouva le corps de la petite fille morte de froid dans la nuit. Elle souriait, elle tenait dans sa main quelques allumettes brûlées.
Mais personne ne savait tout ce que ces allumettes magiques avaient montré à l'enfant malheureuse, en la faisant entrer, au milieu de tant de joies et de splendeurs, dans la nouvelle année.

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